Fin septembre dernier, la première pierre de la nouvelle maison diocésaine de Nice, située boulevard Franck Pilatte à l’emplacement de l’ancienne bibliothèque diocésaine et du grand séminaire, a été posée par Mgr Nault. Dans cette nouvelle maison diocésaine se réinstalleront des services situés actuellement sur plusieurs sites éclatés dans la ville, dont l’institut de théologie, qui quitte l’université Sophia Antipolis. La bibliothèque diocésaine, fermée depuis le 12 février dernier, y rouvrira aussi dans des locaux neufs.
Sur le site de la bibliothèque, l’on trouve l’historique des bâtiments : “dès 1840, Mgr Galvano décide de faire construire son petit séminaire dans le quartier isolé du Lazaret. Par ordonnance royale du 28 juillet 1842, il inaugure le Parvum Seminarium et collegium , établissement d’études secondaires destiné à recevoir aussi bien les élèves laïques que les futurs clercs.
Confié aux Lazaristes à partir de 1866 pour « franciser » l’enseignement [six ans après le rattachement de Nice à la France en 1860], le petit séminaire connait un essor et un rayonnement sans précédent avec près de 300 élèves en 1885. Pour accueillir ces effectifs, Mgr Balaïn fait agrandir les bâtiments dont notamment l’aile-est avec un ensemble de classes et de dortoirs situés au dessus d’un vaste préau (futur emplacement de la bibliothèque). La chapelle est également l’œuvre de ce prélat.
En 1907, confisqué en vertu de la loi de séparation des Églises et de l’État, le petit séminaire est attribué aux hospices de la ville. Les années passent et les bâtiments se détériorent inexorablement… En 1928, Mgr Ricard les rachète pour un million de francs et décide d’installer son grand séminaire. Un vaste chantier de restauration débute alors pour accueillir les futurs grands séminaristes. Le décès subit du prélat en octobre 1929 ralentit les travaux entrepris mais Mgr Rémond continue l’œuvre de son prédécesseur. Il aménage les lieux, fait décorer richement la chapelle et inaugure le grand séminaire en janvier 1931.
Dans le cadre de la formation de ses prêtres, le prélat crée une bibliothèque moderne et spacieuse dont il souhaite qu’elle devienne « un foyer de sciences ecclésiastiques et d’histoire religieuse locale ouvert aux laïques comme aux clercs ». Au cours de l’année scolaire 1935-1936 et après plus de deux ans de travaux, Mgr Rémond présente les nouveaux locaux de la bibliothèque aux professeurs et aux élèves. Pour enrichir les collections, l’évêque de Nice lègue une grande partie de sa propre bibliothèque de séminariste et de jeune prêtre. Selon les désirs de son fondateur, la bibliothèque a permis de former plusieurs générations de prêtres niçois dans l’ensemble des sciences ecclésiastiques. La fermeture du grand séminaire en 1966, au profit des séminaires interdiocésains de Marseille et d’Aix puis d’Avignon, ne sonna pas le glas de cette institution. Depuis cette date, la bibliothèque est devenue « diocésaine » en s’ouvrant à tous les lecteurs qui s’intéressent à des sujets relatifs à la foi et à la vie de l’Église“.
Un diocèse à la santé financière fragile, en cours de redressement ?
Les comptes du diocèse de Nice en 2023 font état de 18.1 millions d’euros de fonds propres statutaires, 15.8 millions d’euros de fonds propres complémentaires et 4.9 millions d’euros d’autres fonds propres complémentaires, d’un résultat d’exploitation en nette amélioration (704.599 euros) contre 2.7 millions d’euros de déficits en 2022, malgré des charges d’exploitation en hausse (16.8 contre 15.9 millions d’euros), notamment à cause d’une hausse très nette des legs (4.7 millions d’euros captés contre 416.000 en 2022).
Pour rappel, bien que les comptes 2022 ne semblent pas en ligne sur le site du journal officiel, en 2021 le résultat d’exploitation était lui aussi négatif (-2.4 millions d’euros), ainsi qu’en 2020 (-1.2 millions d’euros). Il était encore plus déficitaire en 2019 et 2018 (-3.8 millions d’euros les deux années), rattrapés en 2019 par 9.7 millions d’euros sur produits exceptionnels, dont 1.7 millions de reprise de provision – des ventes d’actifs notamment.
En 2023 dons et le denier restent stables (4.8 millions d’euros). Le diocèse comptait fin 2022 pas moins de 171 contrats de travail, dont “59 au titre de la curie diocésaine et des services centraux, 34 affectés directement aux services pastoraux […] dont 30 avec lettres de mission et quatre sans lettre de mission affectée aux activités pastorales, 79 pour des salariés exerçant dans des paroisses“.
Le détournement de plus de 200.000 euros à la paroisse Notre-Dame des Anges de Nice continue à peser dans les comptes – la justice le 24 décembre 2021 a confirmé une créance de 201.339 euros, avec un protocole transactionnel de 18 mois pour la recouvrer. Mais le diocèse n’a été remboursé que pour moins de 10.000 euros : “la somme de 4500 euros a été perçue en 2022 et 5000 euros en 2023. Il a été calculé sur le solde de cette créance, soit 196.899 euros, une provision en appliquant une table de mortalité et tenant compte des remboursements irréguliers [qui s’élève] au 31 décembre 2023 à 115.140 euros“.
Ni les comptes 2023, ni les comptes antérieurs ne donnent d’éléments comptables quant au coût de la nouvelle maison diocésaine, qu’on imagine important puisque le bâtiment en cours de travaux n’a aujourd’hui plus que ses quatre murs porteurs, comme le montre une vue lors de la cérémonie de la pose de la première pierre :
Des appels aux dons pour d’autres chantiers diocésains
Par ailleurs le diocèse est engagé dans plusieurs chantiers en 2024-25 pour lesquels il appelle aux dons :