Dans le bulletin d’octobre, l’économe du diocèse d’Aix et d’Arles se réjouit de l’ordination d’un prêtre arrivé du Vietnam, Joseph Nguyen, et de trois diacres pour le diocèse, mais constate que le diocèse n’a pas la possibilité de leur assurer un traitement décent et appelle aux dons :
“‘Ces quatre nouveaux prêtres et diacres représentent une charge financière annuelle supplémentaire pour le diocèse d’environ 85 000 € (traitement et charges sociales). Le diocèse ne dispose pas encore de cette somme, car la collecte du Denier de l’Église est à peine suffisante pour assurer un traitement décent à la centaine de prêtres de notre diocèse“. Ledit traitement s’élève depuis deux ans à 930 euros.
Néanmoins les comptes 2023 du diocèse d’Aix indiquent en 2023 un excédent plutôt correct de 764.267 euros, bien qu’il se soit réduit de deux tiers par rapport à 2022 (2.5 millions d’euros). Le diocèse, qui englobe les deux tiers des Bouches-du-Rhône, d’Aix jusqu’à Arles et Istres, dispose de réserves pour 20 millions d’euros (page 22), ainsi que 10.9 millions d’euros de fonds propres sans droit de reprise, et 2.4 millions avec droit de reprise … En face, il y a 1.7 millions d’euros d’emprunts auprès d’établissements de crédit, en baisse, 1.6 millions d’euros d’emprunts divers, 1.1 millions d’euros d’autres dettes, 945.000 euros de dettes provenant des legs et des donations, 233.000 euros de dettes fournisseurs, 200.000 euros de dettes fiscales et sociales, soit 5.9 millions d’euros de dettes de toutes natures.
Le diocèse a aussi capté 6.3 millions d’euros de dons annuels et 1.3 millions d’euros de legs, donations et assurances vie (400.000 euros en moins sur un an) – le résultat d’exploitation du diocèse reste positif en 2023 (334.000 euros), bien qu’il se réduit de moitié en un an (692.780 en 2022).
Comme l’indique la page 12 du rapport du commissaire aux comptes, “il y a quatre entités […] La Curie, qui regroupe l’économat diocésain, le foyer saint Marc, la maison diocésaine et la Baume, le séminaire saint Luc, les autres services diocésains et les paroisses” En 2023, leurs résultats sont :
- “économat -106.191 euros,
- séminaire -58.609 euros,
- paroisses +948.626 euros,
- autres services diocésains -19.579 euros”.
Le diocèse a aussi vendu en 2023 un appartement pour 60.000 euros, un terrain pour 2000 euros, un chalet à Colmars les Alpes pour 170.000 euros – et versé 80.000 euros au fonds SELAM en 2024 alors qu’il n’est plus abondé, depuis 2023, que par les diocèses volontaires ou encore capables de payer… Peut être eût-il mieux valu réserver cette somme au traitement des nouveaux prêtres et diacres du diocèse ?
En mai 204 l’archevêché a aussi enterré le projet du déménagement de ses services à la Baume, et en juillet 2023, signé avec l’association saint Thomas de Villeneuve un bail à construction pour l’ancien foyer sacerdotal pour 37 ans, qu’il était à l’origine prévu d’aménager en immeuble de rapport.
Un prêtre du nord du Vietnam pour Aix
Sur le site du diocèse, le nouveau prêtre rappelle son parcours de vie : “Je viens du Nord du Vietnam, j’ai 31 ans et je viens d’une famille de catholiques engagés (7% de la population du Vietnam). Ma vocation est née alors que tout petit, je voulais devenir prêtre : célébrer la messe, donner la confession, la miséricorde de Dieu. J’avais envie de suivre l’exemple de P. Anton, un prêtre doux et proche des gens.
Les années ont passé et face à la grandeur de cette vocation, j’ai abandonné cette idée. J’ai poursuivi des études d’électronique, je me suis éloigné de l’Église pendant mes années étudiantes. Là où j’étais perdu, le Seigneur est venu à me parler à travers ma famille, ma sœur et ma mère, la vocation d’amis religieux et religieuses. Avec une dizaine de jeunes cathos, nous avons créé une œuvre de charité auprès des personnes de la rue qui m’a beaucoup touché. Rencontrer des personnes fragiles, des personnes avec un handicap et des orphelins m’a fait grandir et réfléchir sur le don de la vie, le don de l’amour.
À la fin de mes études, j’ai ressenti un appel dans mon cœur pour être prêtre, un appel plus fort que tout le reste. J’avais le projet de fonder une famille, mais le Seigneur en avait un différent pour moi. Ma famille m’a laissé libre de choisir et m’a toujours soutenu dans mes choix.
Après avoir envisagé d’être prêtre dans une congrégation, au bout de quelques mois, mon père spirituel me propose d’être missionnaire à l’étranger. J’ai dit « Oui ». Il me proposait d’apprendre le français pendant un an, puis partir l’année suivante. Mais suite à un désistement, un mois plus tard, je suis appelé à partir en France sans connaître la langue. Je n’avais qu’un mois pour faire le visa.
C’est là où j’ai vécu la providence de Dieu à travers les rencontres, les personnes qui m’ont aidé concrètement. Ici, les gens m’ont accueilli avec générosité, des personnes bénévolement m’ont aidé pour le français, des livres m’ont été donnés sans rien demander, alors que j’en avais besoin”.