Voici le texte de l’homélie prononcée par l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, à la messe pour les responsables politiques qui a été célébrée hier à la basilique Sainte-Clotilde de Paris:
Un contexte incertain
Depuis la dernière messe des parlementaires, la vie politique de notre pays est marquée par des moments difficiles. On songe évidemment à la crise ouverte par la dissolution de l’Assemblée nationale, mais la démocratie a pu donner d’autres signes qui confirment le phénomène, devenu chronique, d’un affaiblissement du débat, d’une aporie du dialogue. Ces signes confirment hélas les intuitions que l’Église avait émises, par la voix de ses évêques, lors des précédentes échéances électorales, en invitant à redonner sens à l’action politique.
L’originalité d’un regard chrétien
On voit ainsi que la tentation individualiste qui est au cœur du principe régnant de « société liquide », autrement dit de société de la déliaison, semble s’opposer en tous points à la cohésion nécessaire à notre pays. Mais notre expérience de croyant nous donne de jeter un regard particulier sur la situation, un regard que, certes, d’aucuns récuseront comme irrationnel. C’est pourtant, de façon très humaine, un regard de confiance, parce que la foi chrétienne n’abandonne personne au désespoir ; c’est un regard d’amour du prochain, qui reconnaît à chacun la faculté d’agir dans la liberté absolue qui nous vient de Dieu et ne s’exprime jamais mieux que lorsque nous le laissons nous rejoindre au plus profond de notre conscience. La lutte contre l’individualisme est éternelle : elle est le fondement même de l’action civilisatrice dans laquelle l’humanité se distingue. Mais convertir ce réflexe archaïque du repli sur soi passe par une adhésion libre et personnelle.
Comme nous le rappelait la rencontre pour la Paix de la Communauté Sant’Egidio, que nous venons d’accueillir, on ne gagne la paix qu’au prix du dialogue et d’un dépassement de lignes qui ne sont jamais aussi figées, ni éloignées, qu’elles le paraissent.
Le sens de la synodalité
Pour mettre en œuvre cette voie de dialogue au service du progrès collectif, l’Église n’en reste pas à la théorie. Elle s’appuie sur sa nature synodale – dès demain 2 octobre s’ouvrira la seconde session du Synode romain sur ce sujet. Il ne s’agit pas d’être en surplomb, de juger et condamner comme on s’y abandonne trop facilement, de polémiquer à partir d’une compréhension imparfaite de la pensée ou de la parole d’autrui, ou pire encore par simple réflexe de système. Il y a toujours à retrouver le sens du dialogue quand il se voit entravé par des intérêts qui ne sont pas dignes des enjeux en présence. La synodalité se donne pour règle une écoute bienveillante des paroles, et, davantage encore, des expériences profondes de l’existence, au contact de réalités prégnantes et significatives des attentes vitales de nos contemporains. Cette écoute, cette attention ne cherchent pas à s’enfermer sur des expériences particulières, ou sur des effets passagers, mais elles cherchent les lignes de force du bien commun de l’humanité. Le pape François, dans un important discours sur l’esprit qui préside au synode et sur ses pratiques, disait : « le synode, c’est chacun à l’écoute des autres et tous ensemble à l’écoute de l’Esprit Saint »(1). La synodalité a donc cette double qualité, tellement utile et adaptée à notre époque, qu’elle garantit le respect de tous en permettant à chacun de s’exprimer en conscience. Jamais nous ne nous lasserons d’affirmer qu’il n’est de liberté qui vaille, ni de fraternité possible, et encore moins d’égalité, si la conscience de chacun n’est pas respectée de manière pleine et première.
Les défis présents
Le débat parlementaire n’est évidemment pas de même nature, mais il requiert aussi le respect de la parole de l’autre en vue de parvenir le plus sûrement à l’intérêt général qui le guide, voire au bien commun le plus propre à créer de la cohésion dans le cadre d’une authentique démocratie.
C’est bien sûr un défi majeur auquel nous convoque notre pays, à vrai dire pas seulement notre pays, mais beaucoup d’autres qui connaissent aussi ces fractures sociales qui nous inquiètent. C’est le défi que doit affronter votre responsabilité, vous le savez. Le défi de soigner le débat parlementaire qui ne peut pas se laisser entraîner aux effets trop immédiats, mais devrait au contraire s’efforcer de retrouver le temps long : le destin d’une société l’exige, tandis que l’agitation permanente, la compétition effrénée et le goût insatiable de la nouveauté nous privent de ces vraies maturations de la réflexion. Pourrait-on attendre des partis politiques qu’ils deviennent ou redeviennent des laboratoires de réflexion, d’analyses de situation, se posant en observateurs attentifs, en auditeurs fiables des aspirations, dans des séances aussi patientes que passionnées ? Et c’est le sens même de la démocratie. Le corps électoral n’a-t-il pas implicitement souhaité provoquer ses représentants à poursuivre cet exercice du dialogue en vérité, en ne donnant à aucun mouvement le moyen d’agir seul ? N’est-ce pas une sage invitation à voir, au-delà de la sanction majoritaire dont on se satisfait la plupart du temps, l’intérêt de cultiver l’ambition du consensus ? Ceci concerne évidemment les questions graves qui viendront en débat prochainement et qui s’imposeront à tous les citoyens mais ne sauraient contraindre leurs consciences dont la République garantit par ailleurs la liberté, la conscience demeurant, au final, l’instance qui forge la décision de chacun.
Aimer et servir le bien commun
Il est heureux que la concordance des calendriers nous donne de célébrer cette messe au jour de la fête de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Fille de France, Thérèse Martin, dont nous célèbrerons le centenaire de la canonisation l’an prochain, en est devenue une des principales protectrices, avec Jeanne d’Arc, en 1944. Patronne des missions, elle est sans doute aussi une de nos compatriotes les plus célèbres dans le monde. Elle n’a pourtant pas eu besoin pour cela d’instiller l’inquiétude, de manier l’injure ou la polémique, mais de suivre simplement, sans quitter son carmel, sa « petite voie » qui accompagne l’ambition indépassable de témoigner de la foi en Jésus-Christ dans la droite ligne de l’Évangile : une école d’humilité, de confiance et de service. Cela peut sembler bien innocent au regard de la férocité de l’actualité. Mais le monde n’était pas plus tendre à son époque et la justesse de son attitude de chrétienne est d’une parfaite modernité, puisqu’elle est de toujours à toujours. « La charité fraternelle, c’est tout sur la terre », affirmait sainte Thérèse. Cette voie de service, réjouissez-vous de l’emprunter dans la pratique politique qui est la vôtre. L’Église, qui y reconnaît effectivement « le champ de la plus vaste charité », comme le disait le Pape Pie XI (2), salue cet engagement et avec vous le croit fécond, à la mesure même de cet engagement au service du bien commun.
(1) 17 octobre 2015, à l’occasion du 50ème anniversaire du synode des évêques (1965). On trouve ce discours sur le site du Vatican.
(2) PIE XI, Discours à la Fédération Universitaire Catholique Italienne (18 décembre 1927)
Flatteries envers les “bons catholiques”, servilité envers les propos-bavardages du pape actuel comme s’il s’agissait de Magistère et comme s’il était le seul prélat à le définir dans toute l’Église.
Et puis pas un mot sur ce qu’il compte faire lors de la cérémonie de réouverture de Notre Dame de Paris alors qu’ils sont nombreux ceux qui demandent sa non participation, et pas des moindres (par exemple, Édouard Husson) .
Assez pitoyable pour un archevêque de la Ville-lumière
Bien sûr cet évêque ne dit rien sur l’avortement et sur toutes les lois anti catholiques des gouvernements qui se succèdent. Il ne se soucie pas non plus du salut des âmes. Pas un mot sur la foi catholique.
Une homélie qui n’a rien de catholique.