Pour les Journées du Patrimoine, le Trésor de la cathédrale de Chartres – près de 150 pièces qui datent du XIIIe au XIXe siècle, ornements, objets liturgiques ou mobiliers anciens, retables etc. vont de nouveau être exposés après 21 ans de fermeture et 7 ans de travaux – leur écrin, la chapelle saint Piat, a été rénové. Ils sont à découvrir dans la cathédrale à partir de ce 21 septembre, même si une visite en avant-première a été organisée pour le président Emmanuel Macron et diverses personnalités ce 20 septembre. Mais c’est encore la presse locale qui a eu la primeur, dès cet été.
“Tabernacle, triptyque brodé, armure royale font leurs retours à la cathédrale de Chartres. En restauration depuis plusieurs années, ce que l’on appelle le trésor de la cathédrale de Chartres revient sur le devant de la scène à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. Au total, ce sont près de “150 objets ou ensembles d’objets dédiés à la célébration et à l’ornement du service divin et d’œuvres précieuses, qui seront présentés en majesté dans la chapelle haute, la salle capitulaire et les deux tourelles de l’édifice daté du XIVe siècle”, indique France 3.
Parmi les pièces les plus connues de ce trésor, une statue de Notre-Dame de Sous-Terre du XVIIe, la navette de Miles d’Illiers du XVIe – cette navette en argent et coquille de nautile a été offerte à la cathédrale en 1540 par Miles d’Illiers, évêque de Luçon et doyen de Chartres; elle se présente comme une nef dont la figure de proue est une tête de dragon crachant du feu – ou encore le tabernacle dit de Saint-Aignan, acquis en 1806 : “son âme en chêne est recouverte de feuilles d’or sur lesquelles sont rapportés des médaillons de cuivre ornés d’anges. Les volets sont constitués de plaques de cuivre en émaux champlevés limousins du XIIIe siècle et sont parés de figures d’applique en cuivre doré représentant les Apôtres recevant le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. D’autres figures d’applique se trouvent à l’intérieur, notamment une Crucifixion sur la plaque du fond“.
Il y a aussi une collection d’ornements anciens, de robes de la Vierge à partir du XIVe et la robe de Notre-Dame du Pilier du XVIIe, brodée alors par les Carmélites de Chartres. Le journal local l’Echo Républicain a présenté plusieurs pièces ces derniers jours, notamment un ornement rouge, un dosseret du début du XIXe – qui est aussi un ex-voto remerciant la Vierge pour sa protection lors de l’incendie de la cathédrale au début du XIXe, un élément du retable de la naissance de la Vierge – seul rescapé des destructions de la Révolution, ou encore le retable de Saint-Aignan, justement.
Le site de la cathédrale décrit d’autres trésors encore : “un ensemble d’armures royales médiévales, témoin d’une des vertus majeures du voile de la Vierge, celle de protéger les soldats dans les combats. Parmi les autres objets exceptionnels : des colliers de coquillages, ou wampums, offerts au XVIIe siècle par deux tribus d’Amérique du Nord, les Hurons et les Abénaquis. Évangélisées par des missionnaires français parmi lesquels le Père Martin Bouvart, originaire de Chartres, ces tribus se mirent sous la protection de la Vierge de Chartres à laquelle elles adressèrent ces précieux présents qui, selon la tradition de ces tribus, viennent sceller tout accord de nature diplomatique. Une chemisette d’argent fut offerte en retour par le chapitre de Chartres“.
Des vitraux contemporains – créés par l’artiste coréenne Bang Hai Ja, qui avait remporté l’appel d’offres mais n’a jamais eu l’occasion de voir ses créations installées, puisqu’elle est décédée en 2022 – illuminent la chapelle où une tribune a été ajoutée pendant le chantier de restauration, donnant accès à deux petits espaces d’exposition dans les tourelles qui l’encadrent.