On apprend des nominations de Quimper que le chanoine Queinnec est désigné vicaire épiscopal pour “les fidèles attachés au missel de 1962“. Ce qui fait un honneur supplémentaire pour un homme qui en a déjà plein – il est notamment juge au tribunal pénal national canonique, chancelier du diocèse depuis 2008, official interdiocésain de Bretagne depuis la rentrée 2017, professeur au séminaire Saint-Yves de Rennes depuis 2011 et chercheur officiel de missels romains pour célébrer la messe traditionnelle (ce qui semble quelque peu laborieux, surtout si on ne consulte pas le catalogue en ligne de la bibliothèque diocésaine…).
Tout ou partie de ses fonctions le conduisent, en théorie, à devoir s’occuper des problèmes d’abus et autres dérives canoniques, mais le diocèse de Quimper semble quelque peu s’endormir sur les poubelles… donc ses fidèles nous écrivent, lassés de dialoguer avec des murs.
Ainsi, alors qu’au Canada, les abus passés des Frères de l’Instruction Chrétienne de Ploërmel font l’objet désormais de recours juridiques collectifs, des victimes de cette congrégation existent aussi dans le diocèse de Quimper, où celle-ci avait de nombreuses implantations, à Brélès, Châteauneuf, Clohars-Carnouët, Collorec, Combrit, Douarnenez, Elliant, Folgoët, Fouesnant, Landerneau, Lesneven, Mahalon, Morlaix, Pleyben, Plouvorn, Riec-sur-Belon, Roscoff, St Pierre-Quilbignon, St-Pol-de-Léon, St-Renan, Treffiagat.
Des abus auraient été commis dans les années 1960, dans une école du sud-Finistère, par un surveillant de dortoir, le frère J-D; bien que signalés, ils n’ont pas été poursuivis à notre connaissance, ledit surveillant, un religieux originaire des environs, étant d’abord envoyé à Madagascar, destination où avaient été expédiés d’autres frères après des dérives canoniques, puis achevant sa vie consacrée dans la communauté de Rome – où est la maison généralice, où il est décédé depuis.
Selon nos informations, ce n’est pas la seule affaire qui dort peut-être dans les archives du diocèse. Du reste, d’autres diocèses dorment sur les signalements, comme celui de Grenoble qui fait actuellement la Une pour avoir reçu encore en 2005 une lettre concernant des gestes déplacés de l’abbé Pierre, (pour des faits des années 1980 – la victime, âgée, espérait bien naïvement que le religieux lui adresse des excuses) pli…qui a dormi vingt ans dans un tiroir.
Petite correction : l’officialité interdiocésaine est celle de la Province ecclésiastique de Rennes. Ce qui correspond donc à la Bretagne + les Pays de la Loire, et non simplement de la Bretagne.
On remarque en outre que toutes les casquettes du Chanoine Queinnec ne sont pas indiquées, par exemple la charge du suivi de Minihi Levenez, de la commission interdiocésaine liturgique pour la langue bretonne (inactive depuis 15 ans au moins), de la pastorale en langue bretonne (déprogrammation des dernières messes en breton), autant de coquilles vides.
Il est évident qu’il se voit attribuer toutes les casseroles, y compris donc la pastorale autour de la messe traditionnelle. Sait-il seulement célébrer avec le missel de 1962 ?!
C’est d’un cynisme sidérant. Il est chargé de fermer la boutique avec ses compétences de juriste. Ils le savent, savent que nous savons et savent que nous savons qu’il savent.