Le dernier numéro de Sedes Sapientiae (n°167, Mars 2024), revue de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier, est paru en mars 2024.
Au sommaire ce trimestre plusieurs articles ont attiré notre attention :
J.-P. Ravotti, Commentaire des Neuf manières de prier de saint Dominique. Première manière.
H. Jozefowicz, La réforme liturgique (1964-1970) et Sacrosanctum concilium : un témoignage éclairant
L.-M. de Blignières, Le Christ-Roi et la liberté religieuse
Ph. Blot, Témoignage sur la persécution des chrétiens en Corée du Nord
Ph. Maxence, Hilaire Belloc, le combattant de Dieu
L.-M. de Blignières, Le Ciel, bonheur total
Recensions:
Louis-Marie de Blignières, L’Église catholique est crédible (A. Renard)
Claude Barthe, Trouvera-t-Il encore la foi sur la terre ? (L.-M. de Blignières)
Michel Boyancé et Bernard Guéry (sous la dir. de), Le discernement des habitus. Autour de Charles de Koninck (S.-M. Sentis)
Extrait de l’introduction de l’article “La réforme liturgique (1964-1970) et Sacrosanctum concilium : un témoignage éclairant” d’Henri Jozefowicz :
Pour certains observateurs, la réforme postconciliaire des différents livres liturgiques (missel, bréviaire) constituerait la simple application de la constitution sur la sainte liturgie Sacrosanctum concilium promulguée par le concile Vatican II. Cette position est invoquée notamment pour défendre la réforme du missel romain de 1969 et mettre en porte-à-faux les critiques et les oppositions à cette réforme. Le novus ordo missae viendrait en droite ligne de Sacrosanctum concilium [ci-après SC], comme sa conséquence logique et naturelle. Dès lors, les critiques du nouveau missel et les partisans du maintien de l’usus antiquior (l’usage ancien) s’opposeraient à une claire volonté de réforme explicitement exprimée dans un document conciliaire, réforme qui ne pouvait aboutir qu’à l’ordo nouvellement promulgué.
Une telle position est difficile à concilier avec les malaises et les incompréhensions que suscita (et suscite encore) la réforme dans divers milieux et différents pays. Cinquante-quatre ans après la promulgation du missel rénové, comment expliquer la persistance de critiques aussi nombreuses, qu’il semble difficile d’éluder et qu’on ne peut réduire à de simples questions de sensibilité ? La réforme liturgique des années 1960 se distingue en cela des réformes antérieures, qui pourtant suscitèrent aussi des réticences et des objections.