Dans son dernier bulletin A Crucetta (Mars et Avril 2024, n°151), bulletin des fidèles attachés à la messe traditionnelle en Corse, l’abbé Hervé Mercury évoque l’amour filial :
La pastorale n’est pas une science exacte, elle est plutôt un art qui met en adéquation les grands principes de la foi avec les réalités de la vie chrétienne à une époque donnée. Elle suppose un recours constant à l’Ecriture, une science théologique solide et un bon discernement pour conseiller de bonnes applications.
Ainsi en est-il de la mise en pratique de la miséricorde. A l’image du Christ, le prêtre doit l’exercer à temps et à contre-temps. Dans la confession en particulier, il accorde largement le pardon divin, suivant l’attitude du Christ envers les pécheurs. Cette largesse n’est pas synonyme d’un pardon sans condition.
Le prêtre s’assure des bonnes dispositions du pénitent, selon les paroles du Seigneur à Ezechiel 18, 21-22 : « quant au méchant, s’il se détourne de tous ses péchés qu’il a commis, il vivra, il ne mourra pas. De toutes les transgressions qu’il a commises, on ne se souviendra plus à cause de la justice qu’il a pratiquée ». Une simple bonne volonté sans objet ne suffit donc pas, elle ne serait que velléité. Il faut un vouloir déterminé à renoncer au mal grave et à accomplir le bien.
Le fait est qu’il est possible, voire probable, qu’une rechute surviendra. Mais, au moment de recevoir l’absolution, il est absolument nécessaire d’être résolu à changer une petite chose, à réaliser un petit effort ou à progresser sur un point. Autrement, on se moquerait du pardon de Dieu. Le remède serait pire que le mal…
Remarquons que la justice est requise ici pour tempérer les excès qui adviendraient d’une miséricorde mal éclairée. Dieu, infiniment miséricordieux, est aussi infiniment juste. Il nous faut allier les deux. C’est la raison pour laquelle Saint Paul n’avait pas hésité à excommunier l’inceste public de la communauté de Corinthe (I Cor. 5, 1-23). La tolérance des Corinthiens était gravement coupable, car elle semblait établir le péché comme source de l’ordonnancement social. Mais la revendication publique du péché n’est pas d’Eglise. Elle est contraire à la sainteté voulue par Dieu pour son Eglise.
Certes, une communauté chrétienne est composée de pécheurs. Mais ce ne sont pas les pécheurs qui doivent y donner le ton. L’Eglise est, d’abord et avant tout, l’œuvre du Christ. Elle est inspirée de l’Esprit Saint. Elle réunit les enfants bien-aimés du Père. Soyons, par conséquent, ces enfants qui se purifient par les pratiques du Carême et montrent leur amour filial en suivant les traces du Rédempteur.
Abbé Hervé Mercury
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