Contrairement aux prises de position de divers prélats américains, mais aussi des conférences épiscopales du Malawi et de Zambie – en attendant d’autres pays africains, les hérauts du “schisme allemand”, très pro-LGBT, multiplient les déclarations de soutien au texte controversé Fiducia Supplicans. Pour la conférence des évêques suisses, elle “rejoint le souhait des évêques”, même si ce texte promulgué par le Pape François et ses proches, dans leur coin, tend à désavouer le processus synodal, retombé au rang de simple coquille vide.
«Les idéaux pastoraux du pape François ont notamment été déterminants», commente la CES (conférence des évêques suisses) dans un communiqué du 19 décembre. «Cette décision correspond au souhait des évêques suisses d’une Eglise ouverte qui prend au sérieux, respecte et accompagne les personnes dans différentes situations relationnelles», poursuit le texte. Les évêques soulignent que la bénédiction est «un don de Dieu qui revient à tous ceux et celles qui la demandent». «Le désir de bénédiction montre que les personnes concernées souhaitent entrer dans la relation salvatrice avec Dieu. En faisant le pas de rendre possible la bénédiction des couples dans des situations relationnelles diverses, l’Eglise reconnaît ce désir pour tous».
«Les discussions sous l’égide de l’Esprit Saint qui ont eu lieu cette année dans le cadre du synode sur la synodalité ouvrent un horizon à ce sujet. Avec la déclaration qui vient de paraître, l’Eglise témoigne qu’elle perçoit et prend au sérieux les préoccupations synodales et qu’elle assume de manière conséquente sa mission d’accompagnement pastoral de tout être humain, en continuité avec l’exhortation apostolique Amoris laetitia (2016)».
L’Eglise catholique en Suisse : de Bâle en pis
La CES, elle, ici-bas, n’est pas sous l’égide de l’Esprit Saint mais, depuis 2018, de Félix Gmür, évêque de Bâle – un diocèse qui couvre un quart de la Suisse et dix cantons, où les messes sont progressivement remplacées par des liturgies de la parole assurées par des laïcs, et les fidèles fuient en nombre – dans deux des dix cantons du diocèse, la Thuregovie et l’Argovie, 3 catholiques sur 100 ont quitté l’Eglise catholique en 2021 et 2022, contre en moyenne 1.5 sur 100 en Suisse ces deux mêmes années.
Pendant ce temps, Mgr Gmür avait d’autres priorités. En 2013, il affirmait ignorer que dans certaines des paroisses de son diocèse, des curés bénissaient clandestinement (et illégalement, au vu du magistère de l’Eglise), des unions de même sexe, mais se gardait bien de les condamner. En 2016, il créait un groupe “pastorale arc-en-ciel” dans son diocèse. En septembre 2019 il soutenait les efforts du législateur suisse fédéral pour rendre égaux le mariage héterosexuel et LGBT.