Paix Liturgique consacre une lettre à la personnalité et aux prises de position souvent hétérodoxes de Mgr Overbeck, évêque d’Essen qui a défrayé (encore) la chronique en posant avec un drapeau LGBT+ dans une église de Lisbonne en marge des JMJ puis en affirmant qu’il faut mettre de côté la tradition apostolique lorsqu’elle contredit l’agenda LGBT et moderniste; néanmoins, malgré la contradiction frappante, parfois, de ses positions et de ses publications avec la doctrine et le magistère de l’Eglise catholique, personne n’a jugé utile à Rome de lui demander de faire amende honorable, ni de lui demander de quitter ses fonctions à la tête de son diocèse. Il n’y a pas aussi, faute de vocations, d’ordinations à bloquer des mois durant. Ceci explique peut être cela…
“Lors des JMJ à Lisbonne, Mgr Overbeck, évêque d’Essen en Allemagne, s’est « distingué » en posant avec un drapeau LGBT « Progress pride » qui inclut, à gauche, le symbole des personnes transgenres, dans une église de Lisbonne, et a partagé cette photo. Il n’est donc pas étonnant de le voir le 21 octobre 2023 dans un debrief du synode sur la synodalité proposer de « mettre de coté la Tradition apostolique » afin d’avancer des idées contraires au magistère et à la Tradition de l’Eglise.
De la COMECE à la synodalité sur les pas du cardinal Hollerich
Franz-Josef Overbeck naît à Marl dans une famille d’agriculteurs. Son père, Hans-Josef, est également le fondateur de la distillerie Overbeck à Marl. Après avoir terminé sa scolarité, en 1983, au Gymnasium de Marl, Franz-Josef étudie, pendant deux semestres, la philosophie et la théologie catholique. En 1984, il poursuit ses études au Collegium Germanicum et Hungaricum à Rome et sort diplômé de l’université pontificale grégorienne, d’une licence en philosophie et en théologie, en 1990.
Le 10 octobre 1989, en l’église Saint-Ignace-de-Loyola de Rome, il est ordonné prêtre, pour le diocèse de Münster, par le cardinal Joseph Ratzinger. De 1990 à 1994, le P. Overbeck travaille comme aumônier, parallèlement à la poursuite de ses études. En 1994, il est nommé vicaire et recteur de la résidence étudiante allemande de Münster. Il est ensuite libéré de ses fonctions par Mgr Reinhard Lettmann pour qu’il puisse poursuivre des études universitaires. En 2000, à l’université de Münster, il obtient son doctorat avec une thèse sur « Dieu dans l’anthropologie et la théologie trinitaire », puis devient directeur de l’Institut pour le diaconat et la pastorale, dans le diocèse de Münster ainsi que commissaire épiscopale pour le diaconat permanent. En 2002, il est nommé assistant ecclésiastique de la Communauté de vie chrétienne.
Le 18 juillet 2007, le pape Benoît XVI le nomme évêque titulaire de Mathara et évêque auxiliaire de Münster. Il est consacré évêque le 1er septembre 2007 par Mgr Reinhard Lettmann ; ses co-consécrateurs sont alors Heinrich Mussinghoff et Friedrich Ostermann. Le 29 mars 2008, à la suite de la démission de Mgr Reinhard Lettmann, le chapitre de la cathédrale de Münster élit Mgr Overbeck administrateur diocésain. Il exerce ainsi cette charge jusqu’à la nomination de Mgr Felix Genn, le 29 mars 2009.
Le 28 octobre 2009, après son élection par le chapitre de la cathédrale d’Essen, Mgr Overbeck est nommé évêque du diocèse d’Essen par le pape Benoît XVI. Son installation solennelle a alors lieu le quatrième dimanche de l’Avent, soit le 20 décembre 2009, dans la cathédrale d’Essen. Le 24 février 2011, il est également nommé, par le pape Benoît XVI, évêque militaire de la Bundeswehr. Son installation a lieu le 6 mai 2011.
Depuis 2014, il est aussi membre du Conseil pontifical de la culture ainsi que de la fondation Centesimus Annus Pro Pontifice. En mars 2018, il est élu vice-président de la COMECE (Commission des Episcopats de l’Union européenne), dont le président était le cardinal Hollerich de 2018 à 2023 avant de devenir rapporteur – et in fine grand ordonnateur – du synode sur la synodalité. Ce n’est donc pas étonnant que Mgr Overbeck fait partie des trois représentants de l’Allemagne au synode sur la synodalité.
Un héraut du chemin synodal et du « schisme allemand »
En octobre 2023 Mgr Overbeck s’est lancé dans un plaidoyer pour le chemin synodal allemand, dont les propositions très hétérodoxes le font souvent qualifier de « schisme allemand ».
Au début de la conférence de presse de ce samedi 21, l’évêque d’Essen a plaidé en faveur du chemin synodal allemand en déclarant que c’était un “chemin de renouveau”, un processus qui dure depuis plus de 4 ans et qui a été suivi de près par l’opinion publique.
“La raison pour laquelle nous avons commencé ce chemin est principalement due aux nombreux cas d’abus dans notre pays”, a-t-il argumenté, lui qui est également le directeur d’Adveniat, l’agence allemande qui finance de nombreux projets d’aide en Amérique latine. Il a également indiqué que le processus allemand était “un chemin de pénitence et de renouveau” dont l’objectif est de se demander “quels sont les changements urgents pour renouveler la vie de l’Église”.
Plus tard, il a affirmé que “si la théologie, le magistère ou la tradition, et les signes des temps persistent en contradiction” et sont “inconciliables, ils ne convaincront personne et ne pourront même pas donner d’orientation aux catholiques”. Interrogé sur ce qu’il entend par “tradition”, l’évêque a expliqué qu’il s’agit d’abord de la “tradition apostolique”.
Au cours de la conférence, on lui a également demandé s’il pense que la question du diaconat féminin avance au Synode de la Synodalité. L’évêque allemand a souligné que “ces grandes questions du chemin synodal, sur la manière d’intégrer davantage les femmes dans la vie de l’Église”, se posent “parce que nous sommes dans ce monde, et n’oubliez pas que nous sommes un pays avec 30 % de protestants, dont la moitié des pasteurs sont des femmes, et non des hommes”.
Il a assuré que lors des réunions auxquelles il participe, “ils ont suggéré qu’il était peut-être temps que la femme soit une ‘diaconesse’ permanente. Je ne sais pas, l’important pour moi, c’est que c’est une vocation et non seulement un appel ‘juste’, car maintenant les femmes doivent entrer dans le domaine du ministère sacramentel de l’Église”.
Dans son diocèse, il a pris les devants et nommé 17 femmes et un homme pour administrer les baptêmes (cela se fait en Suisse et dans le diocèse autrichien de Linz) sous prétextes que les prêtres âgés n’y arrivent plus et que les vocations sacerdotales manquent.
De plus, l’évêque d’Essen a été interrogé sur la question de savoir si, au cours des trois semaines depuis le début du Synode sur la synodalité, des propositions ont été faites pour ouvrir le sacerdoce aux hommes mariés. Il a reconnu qu’en Allemagne, ils vivent dans une situation “très difficile” et a regretté de ne pas avoir plus de séminaristes. Il a souligné qu’il était évêque d’Essen depuis 14 ans et qu’au cours de cette période, “presque 300 prêtres sont décédés et j’en ai ordonné 15”.
“C’est notre réalité. C’est aussi une question spirituelle, théologique et une question de comment non seulement sauver la vie sacramentelle de l’Église, mais aussi comment la vivre. Et vivre cela signifie aussi avoir des prêtres, des diacres et d’autres représentants de la vie ecclésiale et spirituelle. Nous sommes vraiment confrontés à des questions d’une nouvelle étape du troisième millénaire. Les réponses sont très claires pour moi, elles sont différentes de celles du deuxième millénaire”. “Nous sommes avec toutes les Églises orientales et orthodoxes ici au Synode, et on voit que le sacerdoce des prêtres mariés est normal ».
Un évêque engagé pour les LGBTQ+
Depuis plusieurs années, Mgr Overbeck se fait le héraut de la propagande LGBTQ+ et multiplie les occasions pour l’imposer dans le magistère catholique en général et son diocèse en particulier, sans qu’il n’ait une seule fois ait été rappelé à l’ordre par d’autres évêques allemands ou Rome.
En 2019 il se dit favorable à l’acceptation d’homosexuels dans les séminaires, à condition qu’ils soient célibataires, comme l’indique le lobby américain catholique pro-LGBT New Ways Ministry.
« Apparemment au mépris de l’interdiction faite par le Vatican aux hommes homosexuels d’accéder au sacerdoce, les diocèses allemands ont annoncé qu’ils accepteraient les candidats ayant une orientation homosexuelle à condition qu’ils acceptent la promesse d’être célibataires. L’évêque Franz-Josef Overbeck d’Essen a offert son soutien aux prêtres homosexuels dans une tribune de la revue Herder Correspondence où il appelle l’Église à repenser son approche de l’homosexualité. Il a catégoriquement rejeté les allégations selon lesquelles les prêtres homosexuels seraient à l’origine du scandale des abus sexuels au sein du clergé et a déclaré qu’il n’y avait aucune justification permettant de refuser le sacerdoce aux hommes homosexuels ».
Il ajoute, indique le lobby pro-LGBT, que « l’exclusion des groupes marginalisés est « difficile à supporter pour les personnes en danger et contribue en fin de compte à leur discrimination, voire à leur criminalisation. L’homosexualité devait être « dépathologisée » dans l’Église catholique, car tout le monde est capable d’avoir « des relations interpersonnelles extrêmement respectueuses et aimantes ».
En mars 2020 le magazine du diocèse d’Essen, Bene, fait la propagande de l’homosexualité et donne la parole à un homosexuel marié qui travaille comme trésorier de la cathédrale d’Essen, comme l’indique avec délectation le lobby LGBT New Ways Ministry.
Bene a publié l’article dans son numéro de mars/avril 2020. Une note à la fin de l’article indique que le diocèse examine de nombreux aspects de l’Église, y compris une discussion ouverte sur la sexualité et les relations dans le but de développer « une compréhension de la sexualité qui rende justice aux divers modèles de vie ».
Le premier point de vue était celui de Rainer Teuber, un catholique ”marié” à un conjoint de même sexe, qui est également employé de l’église et qui travaille au trésor de la cathédrale du diocèse depuis 1994. Lorsque Teuber a conclu une union civile légale avec son mari en 2004, le couple pouvait pas trouvé de prêtre catholique prêt à bénir leur union. Finalement, ils ont eu une bénédiction dans un restaurant avec l’aide d’un autre pasteur chrétien. Mais le souvenir amer persiste chez Teuber, qui loin de se repentir, assène :
« Le fait qu’il n’y ait aucun moyen pour mon mari et moi de participer à une bénédiction digne de l’église me fait me sentir comme un chrétien de seconde zone. J’attends de l’Église catholique qu’elle suive le principe fondamental du christianisme et reconnaisse que tous les hommes, quelle que soit leur orientation sexuelle, sont désirés et aimés de Dieu. La moralité sexuelle de l’Église est non seulement dépassée et dépassée depuis longtemps, mais elle exclut également de nombreuses personnes ! J’espère vraiment que Karl-Heinz et moi pourrons vous inviter à notre bénédiction paroissiale dans un avenir proche. Une bénédiction visible de tous, qui est célébrée officiellement lors d’un office et qui ne se déroule pas derrière une porte fermée ou semi-fermée”.
Le même magazine diocésain donnait aussi la parole au jésuite Ansgar Wucherpfennig, théologien et recteur de l’université Sankt Georgen de Francfort – en 2018 Rome a tenté de s’opposer à sa réélection à la tête de l’université catholique suite à ses positions hétérodoxes, avant de battre en retraite piteusement. Il a déclaré à Bene « je peux très bien comprendre que les lesbiennes et les gays souffrent du fait que les bénédictions ne peuvent avoir lieu qu’en secret ou dans les coulisses. La reconnaissance officielle de l’Église est requise pour ces bénédictions, et cela pourrait être autorisé par plusieurs évêques pour leurs diocèses. Cela serait possible avec l’enseignement de l’Église existant, car il y a beaucoup de bénédictions dans ces relations, comme la loyauté, la considération de la liberté mutuelle, l’égalité, la réciprocité et l’engagement ».
Le 11 juin 2021 après une réception de la COMECE au Vatican, il déclare à la presse être ouvert aux bénédictions d’homosexuels, sous prétexte de manque de vocations et de fidèles dans l’Eglise :
« Nous sommes une Église pastorale pour tous ses membres, également pour les homosexuels. S’ils demandent quelques bénédictions, pourquoi pas?”. “Le pape est un pape pastoral, il nous a dit qu’il faut faire ce qui sert au gens, alors on le fait”, estime le prélat allemand, pour qui l’Eglise doit mettre en place des changements de doctrine en matière de célibat et de mariage .
Il y a urgence, selon lui, car “les vocations de prêtres ont diminué jusqu’au point zéro, pas seulement en Allemagne mais aussi dans toute la culture occidentale”. Dans son diocèse d’Essen, depuis une douzaine d’années, seuls un ou deux prêtres sont ordonnés tous les ans, pour 20 à 30 décès. “Il y a peut-être quelques hommes bien éduqués, également mariés, qui pourraient faire ce service sacerdotal. C’est le cas dans les Eglises orthodoxes qui ont des prêtres mariés”.
Toujours en 2021, il participe avec Mgr Timmerevers, évêque de Dresde, à un ouvrage collectif intitulé Catholique et Queer, qui appelle l’Eglise à changer son enseignement sur les personnes LGBT, ce dont témoigne une nouvelle fois New Ways Ministry.
Selon le National Catholic Reporter : Mgr Overbeck a écrit dans son contribution : «[Je rejette] l’adhésion à une morale sexuelle qui, par exemple, veut pratiquement nier aux personnes qui aiment une personne du même sexe la possibilité d’une relation réussie et épanouissante. Les expériences de vie et les sentiments profonds des personnes homosexuelles ou transgenres m’ont profondément touché. L’enseignement de l’Église doit intégrer ces témoignages concrets de vie ».
Enfin Mgr Overbeck estime que le pape François, dans sa déclaration en faveur du droit des couples de même sexe à une protection juridique, a ouvert « une nouvelle forme d’appréciation qui peut être le point de départ d’une réévaluation (de l’église locale) de l’homosexualité ».
Au vu de ses propos et engagements précédents, il n’est guère étonnant de le voir poser dans une église portugaise avec un drapeau LGBT et queer aux JMJ de Lisbonne. Là encore, il n’a pas été rappelé à l’ordre par Rome, pas plus qu’à chacune de ses prises de position publiques et publications contraires à l’enseignement et à la morale sexuelle de l’Eglise.
Un diocèse en grand déclin… peut-être ” En chute libre” ?
Né en 1958 pour couvrir l’essentiel de la Ruhr, le diocèse d’Essen est l’équivalent allemand du diocèse du Havre, y compris en terme de dynamique religieuse. Il est appelé “diocèse de la Ruhr” et est une scission du diocèse de Münster, immense.
La figure tutélaire du diocèse, le cardinal Hengsbach qui l’a fondé en 1957 et dirigé jusqu’en 1991, a été accusé d’abus sexuels depuis et sa statue devant la cathédrale a été enlevée. The Pillar décrit le diocèse comme “en chute libre”. Overbeck a mis la poussière sous le tapis sur ce sujet (et d’autres) pendant des années avant de céder sous la pression.
Néanmoins il a donné une église à la FSSP fin 2019 (la FSSPX étant présente dans le diocèse depuis 1981 après avoir racheté une ancienne église protestante désaffectée).
En termes statistiques , le diocèse d’Essen est en déclin depuis au moins 1970. Cette année-là, il desservait 1.335.303 catholiques, soit 44,1% de la population totale, dans 232 paroisses avec 991 prêtres. En 2002, il n’y avait que 988 433 catholiques, soit 37,2 % de la population, répartis dans 321 paroisses, avec 647 prêtres. Quand Mgr Overbeck est arrivé en 2009 les paroisses venaient d’être fusionnées par son prédécesseur et sont passées de 259 à 43, mais il y avait encore 910.000 catholiques sur 2.6 millions d’habitants En 2022 , le diocèse comptait 679 495 catholiques, soit 26,6 % de la population, répartis dans 40 paroisses, avec 407 prêtres.
En moyenne, 29.610 personnes, soit 4,36 % des baptisés catholiques, ont assisté régulièrement aux messes l’année dernière. Un peu plus de 14 000 personnes ont officiellement quitté l’Église du diocèse d’Essen en 2022, soit le chiffre annuel le plus élevé jamais enregistré. Il y a eu 7 928 funérailles religieuses, dépassant de loin les 4 542 baptêmes.
Il y a donc dans le diocèse d’Essen moitié moins de catholiques en 2022 qu’en 1970, et une baisse d’un tiers entre l’arrivée de Mgr Overbeck en 2009 et maintenant. A son arrivée il s’est installé dans un logement de 220 mètres carrés à l’étage d’un ancien presbytère et avait une VW Phaeton comme voiture de service, considérée comme plutôt luxueuse à l’époque par la presse.
Une vraie passionaria lgbtqet+ ce Monseigneur !
Après le concile qui a déjà vidé les églises il fait fuir les derniers fidèles catholiques …
Au lieu de se vautrer dans le monde et prendre le sexe pour idole, il ferait mieux de s’occuper des affaires de l’Eglise et des enseignements du Christ !
Il est clairement hérétique par ce qu’il professe. Il est probablement schismatique par ses actes et décisions dans son diocèse. Qui dois l’aider à revenir à l’état de grâce ?
C’est tout de même étrange, cet olibrius dérapant sans contrôle se voit nullement sanctionner, alors que ses délires psychiatriques sont de véritables blasphèmes.
L’autorité romaine, agonisante, préférant lancer ses foudres inquisitoires sur des Cardinaux idoines …. Une fin de règne Jésuite triste.