Le Pape François a rencontré plusieurs curés du diocèse de Rome, accompagné de S.E.R. Monseigneur Riccardo Lamba, évêque auxiliaire pour le secteur oriental de Rome. La rencontre a débuté par un moment de prière. Le pape a ensuite brisé la glace en disant :
“Posez les questions que vous voulez, pas seulement les questions canoniques”.
Un pasteur s’est exprimé sur le climat dans le diocèse de Rome :
“Dans la lettre que vous nous avez envoyée, vous avez souligné deux choses très belles sur la fraternité sacerdotale et ensuite sur la communion affective et effective que vous voulez vivre avec nous. Je m’y attarde et je crois que nous nous sentons un peu perdus, fatigués, interpellés, fatigués. Nous nous sentons un peu perdus. Il y a souvent un air de fatigue, de voie de garage, de suspicion. Nous le regrettons. Ainsi, le fait que nous n’ayons pas de réunion du clergé tous ensemble. Je pense qu’il faut briser un peu cet air. Je pense que la communion entre les prêtres est importante. Nous vous demandons de nous aider à surmonter ce moment, les difficultés du conseil épiscopal, des choses que vous connaissez. Nous avons besoin de vous personnellement pour nous aider. Par exemple, la réunion du clergé, nous avons besoin de nous voir au moins une fois par an”.
Il faut dire que le pape ne s’est jamais rendu dans son séminaire pour parler à ses séminaristes. Ses prédécesseurs l’ont fait, François ne l’a pas fait. Ces dernières années, il a fomenté une lutte interne au sein du vicariat de Rome, dont un évêque et un prêtre ont fait les frais, torpillés du jour au lendemain. François a favorisé la division du clergé romain, tout comme il le fait aujourd’hui avec des réunions “par morceaux”, plutôt que d’apporter l’unité. Après tout, la devise n’est pas “Miserando atque eligendo” mais “Diviser pour régner”.
Le pape a répondu :
“Je reçois toujours les prêtres”. “L’avantage de Santa Marta, c’est qu’ils viennent à la loge du portier et qu’on les laisse monter. Il y a beaucoup de prêtres qui viennent. S’ils veulent venir, ils viennent, donc ils réduisent la distance”.
Il n’est pas vrai que tout le monde a accès à Santa Marta, comme le dit François. Seuls ceux qui ont des “entrées” dans le cercle entrent à Santa Marta.
Partant d’une remarque sur l’inscription que l’on peut lire sur la façade de la basilique Saint-Jean-de-Latran, un autre a demandé :
“Il me semble que Rome se débrouille très bien pour servir les pauvres. Nos paroisses sont pleines. Cependant, les files d’attente des personnes qui demandent les sacrements n’augmentent pas. Dans notre Église de Rome, nous vivons une profonde crise de la foi, de la pratique chrétienne. Il suffit de regarder les baptêmes : environ 50 % des personnes ne baptisent pas leurs enfants. Peu d’entre eux demandent la confirmation après la Sainte Communion”.
“La confirmation est le sacrement de l’adieu”, a plaisanté le pape.
“La baisse de la fréquentation de la messe dominicale fait que le séminaire est presque vide. Aujourd’hui, avoir un jeune vicaire est devenu un luxe. Nous nous demandons ce qu’il faut faire. Je crois que Rome est une terre de mission, s’il y a une urgence, c’est d’annoncer à nouveau l’Évangile, la beauté de la famille, la beauté de devenir prêtre”. “Même au Synode, tout le monde dit qu’il faut à nouveau annoncer l’Évangile, mais personne n’explique comment”.
Le prêtre se souvient :
“Nous avons vécu le Jubilé de l’an 2000, qui a été un événement de grande réévangélisation. Beaucoup de portes se sont ouvertes, des écoles, des réalités différentes. Nous avons vu que le Saint-Siège et le gouvernement se sont rencontrés. Le maire de Rome prend des mesures pour rendre Rome plus accueillante aux pèlerins. Je me demande ce que fait l’Église de Rome, quelles sont ses interventions spirituelles pour accueillir les pèlerins”.
Le pape n’a pas vraiment apprécié :
Le Pape, en effet, accepte tout sauf que vous lui parliez du bon fonctionnement avant lui et du manque de vocations. Vous vous moquez de moi ? Ce ne sont pas les problèmes. Les grandes villes sont païennes, il y a pas mal de paganisme. On sent que beaucoup de prêtres sont fatigués, ils sont fatigués. Il y a des choses culturelles que nous ne savons pas gérer, mais c’est un problème de tous les temps”.
Voyant qu’il ne savait plus quoi dire, il est revenu à la mondanité et a dit que c’était un risque. A propos du Jubilé, il a dit : “Il ne faut pas s’arrêter au Jubilé, ce n’est pas le Jubilé qui vous sauve, c’est le quotidien”.
A propos des personnes en situation d’adultère qui veulent être parrain/marraine d’un baptisé, le pape a appelé à dépasser les normes… :
“Vous direz que le pape est luthérien”. “Lors des audiences générales, il m’est arrivé, la dernière fois il y a 15 jours, que ce couple me dise qu’il était uni. Le mari a eu une union, nous nous sommes remariés mais nous sommes ensemble depuis 25 ans. Peut-être que ce sacrement n’était pas valide”. “Lorsque j’étais à Asti, une dame m’a écrit une lettre pour me dire qu’elle avait une soixantaine d’années et qu’elle avait contracté une deuxième union. Son premier mariage s’était mal passé, puis elle avait trouvé cet homme, elle avait des enfants, beaucoup de petits-enfants, mais nous ne pouvions pas communiquer. Je l’ai appelée, je l’ai écoutée au téléphone et je lui ai dit : “Mais allez-y tranquillement, confessez-vous, mais allez ensuite communier dans une autre paroisse pour ne pas scandaliser les gens”. Quand elles l’ont dit au curé, celui-ci leur a dit de le faire dans la paroisse”.
A quoi sert la pastorale ? À quoi sert le curé ? Il suffit d’appeler au téléphone, de raconter deux idioties au Pape pour qu’il vous donne accès aux sacrements. Un conseil aux curés : prenez désormais le numéro de téléphone portable de François et affichez-le sur le tableau d’affichage, il résoudra tous les problèmes. Après tout, pourquoi prendre sur nous ? Qu’il le prenne, les règles communes ne s’appliquent sans doute pas au successeur de Pierre.
“La belle norme, a dit le pape, est celle qui a des exceptions. Comme tuer un juriste en deux secondes. François est cependant conscient de ce qu’il dit et ajoute : “Certains diront que le pape est un relativiste. Mais que ce soit un relativisme fécond”.