D’après une étude menée par The Catholic Project sur 3516 prêtres dans 191 diocèses et instituts aux Etats-Unis, les jeunes prêtres américains s’affirment bien davantage conservateurs que progressistes, et une part croissante d’entre eux se dit en situation de surmenage.
Le média breton indépendant Breizh Info relève : “la première partie de l’enquête, publiée en octobre dernier, a révélé que, malgré des niveaux relativement élevés de bien-être et d’épanouissement personnel chez les prêtres dans leur ensemble, un pourcentage significatif d’entre eux ont des problèmes d’épuisement professionnel, de méfiance à l’égard de leur évêque et de crainte d’être accusés à tort d’avoir commis des fautes.
Le nouveau rapport de novembre met en évidence “plusieurs thèmes qui ont émergé d’une analyse plus approfondie des données quantitatives, ainsi que d’une étude minutieuse des données qualitatives recueillies lors des entretiens individuels avec les prêtres”.
Les chercheurs affirment que les prêtres qui se décrivent comme “libéraux” ou “progressistes” ont pratiquement disparu des plus jeunes groupes de prêtres et que les prêtres qui se décrivent comme “conservateurs/orthodoxes” représentent plus de 80 % des prêtres ordonnés après 2020.
La nouvelle analyse révèle également que la taille du diocèse a un effet sur la confiance qu’un prêtre accorde à son évêque, les prêtres des petits diocèses étant plus susceptibles que les prêtres des grands diocèses de faire confiance à leur prélat. Les prêtres qui se considèrent dans le même camp idéologique que leur évêque – que ce soit sur le plan politique ou théologique – ont également tendance à lui faire davantage confiance“.
D’après les données de l’étude, “en termes simples, la proportion de nouveaux prêtres qui se considèrent comme politiquement « libéraux » ou théologiquement « progressistes » est en déclin constant depuis le Concile Vatican II et a désormais pratiquement disparu ». « Plus de la moitié des prêtres ordonnés depuis 2010 se considèrent du côté conservateur de l’échelle. Aucun prêtre interrogé qui a été ordonné après 2020 ne s’est décrit comme « très progressiste ».
Les chercheurs ont déclaré que 85 % de la cohorte la plus jeune se décrit comme « conservatrice/orthodoxe » ou « très conservatrice/orthodoxe » sur le plan théologique, avec seulement 14 % se décrivant comme « à mi-chemin ». Le rapport indique également que près de 70 % des prêtres ordonnés entre le milieu et la fin des années 1960 se décrivent comme plutôt ou très « progressistes ». En 2020, moins de 5 % des prêtres se décrivent ainsi.
Le Concile Vatican II et les révélations de 2002 sur la crise des abus sexuels ont été des moments décisifs, selon les chercheurs, les données montrant que les prêtres ont largement commencé à se considérer comme plus « progressistes » après Vatican II et plus « conservateurs » après 2002. Les conclusions du Catholic project concernant l’idéologie sacerdotale concordent avec d’autres enquêtes menées auprès de prêtres américains ces dernières années, dont l’une en 2021 notait une perception croissante de jeunes prêtres « plus théologiquement conservateurs ou orthodoxes » par rapport à leurs homologues plus âgés“.