On se souvient qu’avant de démettre Mgr Gaillot, Jean-Paul II avait pris le temps de le recevoir. Mais le pape François, qui ne parle que de dialogue et de synodalité, tout en fustigeant le cléricalisme et la maladie du pouvoir, n’a pas pris ce temps avant de suspendre l’évêque de Tyler.
Le Dicastère pour les évêques a mené une enquête formelle dans le diocèse de Tyler au début de l’année, qui s’est achevée au mois de juin. La visite apostolique a été menée par Mgr Dennis Sullivan, évêque de Camden dans le New Jersey et par Mgr Gerald Kicanas, évêque émérite de Tucson, dans l’Arizona. La visite s’est penchée sur l’utilisation des médias sociaux par l’évêque de Tyler, ainsi que sur des questions liées à la gestion du diocèse. « A la suite de cette visite, il a été recommandé au Saint-Père de ne pas maintenir Mgr Strickland dans ses fonctions », a déclaré le cardinal DiNardo dans un communiqué du 11 novembre.
« Après des mois d’examen attentif par le Dicastère pour les évêques et le Saint-Père, la décision a été prise de demander la démission de Mgr Strickland. Après avoir reçu cette demande le 9 novembre 2023, Mgr Strickland a refusé de démissionner. Par la suite, le 11 novembre 2023, le Saint-Père a démis Mgr Strickland de ses fonctions d’évêque de Tyler. »
Le Vatican n’a pas fourni de raison pour la révocation de l’évêque.
Mgr Strickland a participé au « Rome Life Forum » organisé par LifeSiteNews à Rome il y a une quinzaine de jours. Il n’a pas pour autant été convoqué par le pape.
Le pape François a rencontré le cardinal américain Robert Francis Prevost, préfet du Dicastère pour les évêques, samedi matin, avant l’annonce de la révocation de Mgr Strickland.
Son diocèse compte actuellement 21 séminaristes pour un territoire de 119 168 catholiques. Le diocèse est également en bonne santé financière. Il faut remarquer que la décision du pape de relever Mgr Strickland de ses fonctions pastorales intervient deux jours avant le début de l’assemblée plénière d’automne des évêques américains.
Relever un évêque de ses fonctions est chose rare, normalement motivée par des fautes graves. Il n’apparaît pas que ce soit le cas, même si l’on ignore le résultat de la visite apostolique. Si l’annonce ne mentionne rien, c’est d’ailleurs très probablement qu’il n’y a rien.
Mgr Strickland s’est montré particulièrement incisif contre le Synode sur la synodalité. Il a écrit une lettre courageuse, au mois d’août.
Il y a trois ans le nonce, le français Mgr Pierre, avait dit à Mgr Strickland, lors d’une réunion de la conférence des évêques des Etats-Unis :
« Ecoute, le Saint-Père t’observe. Tu dois arrêter de parler de dépôt de la foi. Il n’y a pas de dépôt de la foi. »
Si l’on compare le traitement réservé à cet évêque avec celui d’évêques contestant la doctrine catholique (en Allemagne par exemple), l’injustice est encore plus criante.