Extrait du message du Saint-Père François pour la XXXVIII Journée Mondiale de la Jeunesse :
Dans la tradition chrétienne du Triduum pascal, le Samedi saint est le jour de l’espérance. Entre le Vendredi saint et le Dimanche de Pâques, il est comme un intermédiaire entre le désespoir des disciples et leur joie pascale. Il est le lieu où naît l’espérance. L’Église, ce jour-là, commémore en silence la descente aux enfers du Christ. Nous pouvons le voir sous forme picturale dans de nombreuses icônes. Elles nous montrent le Christ rayonnant de lumière qui descend dans les ténèbres les plus profondes et les traverse. C’est ainsi : Dieu ne se contente pas de regarder avec compassion nos lieux de mort ou de nous appeler de loin, mais Il entre dans nos expériences des enfers comme une lumière qui resplendit dans les ténèbres, et Il en triomphe (cf. Jn 1, 5). Un poème en langue sud-africaine xhosa l’exprime bien : « Bien que toute espérance soit perdue, avec ce poème, je réveille l’espérance. Mon espérance est réveillée parce que j’espère dans le Seigneur. J’espère que nous nous unirons ! Restez forts dans l’espérance, car l’heureuse issue est proche ».
Si nous y réfléchissons bien, il s’agit là de l’espérance de la Vierge Marie qui est restée forte au pied de la croix de Jésus, certaine que l’“heureuse issue” était proche. Marie est la femme de l’espérance, la Mère de l’espérance. Au Calvaire, « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18), elle n’a pas laissé s’éteindre dans son cœur la certitude de la résurrection annoncée par son Fils. C’est elle qui remplit le silence du Samedi Saint d’une attente aimante et pleine d’espérance, en inculquant aux disciples la certitude que Jésus vaincra la mort et que le mal n’aura pas le dernier mot.
L’espérance chrétienne n’est pas un optimisme facile ni un placebo pour les crédules : elle est la certitude, enracinée dans l’amour et dans la foi, que Dieu ne nous laisse jamais seuls et qu’il tient sa promesse : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps 22, 4). L’espérance chrétienne n’est pas une négation de la souffrance et de la mort, elle est une célébration de l’amour du Christ ressuscité qui est toujours avec nous, même lorsqu’il semble loin. Le Christ lui-même est pour nous la grande lumière de l’espérance et la boussole dans notre nuit, car il est “l’étoile radieuse du matin” » (Exhort. ap. Christus vivit, n. 33).
Le pape ne parle pas de l’espérance en la vie éternelle: c’est pourtant cette espérance qui nous est donnée à notre baptême.
Un oubli ?