Paris Match a dressé un portrait du nouveau cardinal Bustillo. En voici des extraits :
En deux ans, ce franciscain de 54 ans a connu une irrésistible ascension au sein de l’Église catholique. […] En deux ans, François Bustillo a gravi tous les échelons de la hiérarchie catholique. Gardien du couvent franciscain de Narbonne, évêque d’Ajaccio depuis le 11 mai 2021, cardinal de l’Église universelle, il participera à l’élection du prochain Souverain Pontife. Ce qui ne laisse pas d’en surprendre plus d’un. […]
À 19 ans, le jeune François Bustillo refuse de se laisser paralyser par des interrogations sans fin et leur préfère le risque d’une vie consacrée : « En 1987, j’ai prononcé mes premiers vœux. J’ai été marqué par ce moment où j’ai dit “oui”. Je me posais des questions : “Serai-je assez docile, habile, doué ?” Un jeune religieux a forcément des doutes. En vérité, il faut se lancer. Dans la vie, on risque ou on meurt. Pourquoi vouloir tout calculer ? Le danger est simple : ne rien faire, subir son existence, passer à côté du bonheur. »
Bustillo n’aime pas les tergiversations. Il abuse parfois d’hyperboles qui trahissent ses origines navarraises. L’homme est sûr de lui. Sa haute taille facilite certainement sa tâche. Il est rapide, vif, précis et ne s’intéresse pas à ce qui fait du mal. L’expression peut sembler étrange. Avec lui, elle a un sens particulier : seul le bien l’attire. L’évêque d’Ajaccio déteste les médisances, les combines, les faux-semblants, les médiocrités, les hypocrisies. Il n’a pas même besoin de les fuir. Il les enjambe d’un pas ample. […]
En Corse, il passe la moitié de son temps à sillonner les villages, où presque tous les voyages demandent de traverser les montagnes. Sa voiture, pour reprendre ses mots, lui est un « petit ermitage ». Comme un enfant, il s’extasie d’un rien. Il ne montre quasiment jamais de colère ; d’humeur égale, joyeuse, légère. L’équanimité de son caractère est quasi mystérieuse.
Ses détracteurs affirment qu’il aime la lumière. À Narbonne, il avait déjà imaginé les Rencontres franciscaines. Dans la superbe salle des Synodes du palais archiépiscopal, une personnalité politique était invitée à venir débattre avec une figure de l’Église de France. Pour lui, « si l’Église a perdu les signes du pouvoir, elle doit garder le pouvoir des signes ».
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Mais il est d’abord un homme libre. Un homme de paradoxe aussi, à la fois simple et secret, intellectuel et concret, fougueux et patient, volubile et silencieux, habile et désintéressé. Qui ne se laisse pas enfermer aisément dans des qualificatifs. […]