En ce mois consacré à la prière pour les défunts, l’abbé Hervé Gresland, FSSPX, évoque la question de la création dans un article du bulletin La Couronne de Marie (FSSPX à Mulhouse)
La législation ecclésiastique réprouvant la crémation
Voilà pourquoi l’Église, consciente du danger pour les âmes, s’est élevée avec vigueur contre ces sectateurs antichrétiens et a montré la grande importance qu’elle accorde à ce sujet. Dès 1886 le pape Léon XIII a demandé aux évêques qu’ils « instruisent les fidèles au sujet du détestable usage de brûler les cadavres humains et qu’ils en détournent de toutes leurs forces le troupeau à eux confié ». Ce décret fut suivi d’autres textes du Saint-Office réprouvant sans cesse la crémation :
- Décret du 15 décembre 1886, en vertu duquel doivent être privés de la sépulture ecclésiastique ceux qui ont destiné leur corps à la crémation.
- Décret du 27 juillet 1892, qui défend d’administrer les derniers sacrements aux fidèles qui ont laissé le mandat de brûler leur corps après leur mort et qui, ayant été avertis, refusent de revenir sur leur résolution.
Ces décrets successifs furent repris et résumés dans le Code de droit canonique de 1917, particulièrement au canon 1203 qui déclare :
«§ 1 « Les corps des fidèles défunts doivent être ensevelis, leur crémation étant réprouvée. »
§ 2 « Si quelqu’un a prescrit de quelque manière que ce soit que son corps soit livré à la crémation, il n’est pas permis d’exécuter cette volonté. »
Le canon 1240 § 1 précisait encore : « Sont privés de sépulture ecclésiastique, à moins qu’avant leur mort ils n’aient donné des signes de pénitence : […] ceux qui ont ordonné que leur corps soit livré à la crémation. »
Enfin une instruction du Saint-Office en date du 19 juin 1926 réprouvait à nouveau « cette coutume barbare, qui répugne non seulement à la piété chrétienne, mais encore à la piété naturelle envers les corps des défunts et que l’Église, dès ses origines, a constamment proscrite (…). Aussi, la Sacrée Congrégation du Saint-Office exhorte-t-elle de la façon la plus vive les pasteurs du bercail chrétien à montrer aux fidèles dont ils ont la charge, qu’au fond les ennemis du nom chrétien ne vantent et ne propagent la crémation des cadavres, que dans le but de détourner peu à peu les esprits de la méditation de la mort, de leur enlever l’espoir de la résurrection des morts et de préparer ainsi les voies au matérialisme. » Cette instruction concluait en demandant que les prêtres ne cessent d’enseigner ces points, « afin que les fidèles se détournent avec horreur de la pratique impie de la crémation ».
La pensée de l’Église
La sainte Église catholique a de tout temps entouré les corps des fidèles défunts de respect et d’honneur, comme le montre bien la cérémonie de l’absoute après la messe de funérailles : le prêtre bénit le corps défunt avec l’eau bénite, puis l’encense, en faisant le tour du cercueil. L’Église charge son représentant, le prêtre, de l’accompagner jusqu’au lieu de sa « déposition » en terre, où il attendra, dans la paix, la résurrection des corps qui se fera à la fin du monde. En effet, le corps du chrétien défunt a été sur terre le temple du Saint-Esprit ; il a été marqué des onctions saintes ; il a reçu l’Eucharistie, semence d’éternité ; il a participé aux bonnes œuvres et a été l’instrument du salut. Il serait très inconvenant et irrespectueux de le traiter brutalement par l’incinération.
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