Luca Casarini est un laïc italien personnellement choisi par le pape François afin de participer au synode, comme ce dernier l’a confirmé dans l’avion qui le ramenait des Rencontres méditerranéennes de Marseille le 23 septembre :
« J’ai invité au synode une personne qui se consacre au sauvetage des migrants en mer, c’est le directeur de Mediterranea Saving Humans, il nous livrera des récits effrayants. »
Agé de cinquante-six ans, ce militant politique d’extrême-gauche a fait irruption sur la scène médiatique lors du sommet du G8 qui se tint à Gênes (Italie) en 2001. Il avait alors convoqué la presse pour lancer une véritable déclaration de guerre « aux puissants qui causent l’injustice, et à la misère », annonçant que ses amis et lui n’hésiteraient pas à provoquer les services de sécurité chargés d’assurer la protection des chefs d’Etat présents au sommet. « Nous franchirons la ligne rouge » : tel était le mot d’ordre de Luca Casarini et de ses partisans qui s’étaient alors regroupés dans le mouvement des « Désobéissants ». Au bout de deux journées d’émeutes, l’un des amis de l’activiste perdait la vie après avoir tenté d’agresser violemment l’un des membres des forces de l’ordre.
Quittant à partir sa posture « antifa » il s’est reconverti dans des actions coups-de-poing afin de soutenir les squatteurs de plus en plus nombreux dans les villes : le média The Catholic World Report rapporte à ce sujet que Luca Casarini occupe lui-même un logement de façon illégale.
Dans un entretien accordé à La Stampa, le militant raconte qu’il est baptisé, qu’il a fait sa communion et reçu le sacrement de Confirmation, et qu’il se définit comme un « chrétien non pratiquant » pour qui « Jésus est le plus grand révolutionnaire de tous les temps ». Luca Casarini s’est affiché auprès des figures les plus progressistes du clergé italien avant de s’engager aux côtés de Mediterranea Saving Humans, une ONG qui sauve les migrants en mer, toujours à grands renforts de réseaux sociaux et de couverture médiatique, à la limite (franchie ?) de la complicité avec les passeurs et trafiquants d’êtres humains.
Le militant est sous le coup de poursuites judiciaires de la part du parquet de Raguse qui l’accuse d’avoir joué le rôle de passeur clandestin pour des migrants le 11 septembre 2020. Pendant les réunions synodales, Luca Casarini devrait probablement arpenter les couloirs du tribunal, et peut-être aussi passer par la case prison.