D’après le périodique catholique de gauche Golias, un tiers des prêtres actifs en France – un peu moins de 7000 à ce jour – seraient des fidei donum, principalement africains, vietnamiens ou encore polonais.
“Les prêtres venus d’ailleurs sont chaque année plus nombreux à rejoindre la France. Diocésains en majorité, mais aussi religieux, envoyés par leur évêque ou leur supérieur, pour une durée déterminée. Prêtres Fidei donum, « don de la foi », en référence aux premiers mots de l’encyclique de Pie XII en 1957, qui demandait aux évêques du monde entier de mettre leurs prêtres à disposition d’autres diocèses afin de soutenir la mission universelle de l’Eglise. Ils seraient entre 2 000 et 3000 et représenteraient au moins un tiers des prêtres actifs, actuellement au nombre de 7 000.
Longtemps pourvoyeuse de missionnaires, la France est aujourd’hui en situation de demandeur en raison de la pénurie de prêtres. Aujourd’hui, un prêtre sur dix est étranger, le plus souvent africain. La Conférence des évêques de France parle de « prêtres venus d’ailleurs », car personne n’est étranger dans l’Eglise. Sans doute… mais la réalité est plus nuancée. Ils soutiennent une Eglise vieillissante et n’échappent pas à des difficultés d’adaptation.
Pour échapper à la faillite de leur système, les évêques européens siphonnent les ressources humaines de ces Eglises pourtant bien moins pourvues, développe Christian Delahaye dans le texte qu’il nous a fait parvenir (cf. p. 5). Le journaliste et écrivain n’hésite pas à parler de pillage des pauvres par les riches. Sachant que la situation du clergé français ne va pas s’améliorer, le recours à des prêtres venus d’autres continents ressemble à un véritable déni. Une réalité demeure : le vieillissement du clergé n’est pas compensé par les ordinations. Même en regroupant les paroisses, le compte n’y est pas. Les prêtres appelés en renfort devraient-ils rester ? Une tentation pour certains, qui évite de s’interroger sur la question des vocations en France. Les fidèles issus de l’immigration ?
Ils sont un pôle dynamique du catholicisme. Antillais, Mauriciens, Portugais, Serbes, Tamouls, Vietnamiens, Polonais, issus du continent africain, d’Asie et d’Amérique, ils remplissent les églises et font vivre des paroisses…“.
Selon la CEF ces fidei donum représenteraient 2000 prêtres, sur les 7000 de moins de 75 ans considérés comme actifs.
Nombre de diocèses vont maintenant plus loin, en confiant carrément des paroisses à des prêtres ou des religieux issus de branches africaines de congrégations européennes qui sont aujourd’hui presque éteintes ou en grand déclin sur le Vieux Continent. D’autres, comme la Rochelle ou Reims-Ardennes, font venir des congrégations vietnamiennes notamment, pour animer les paroisses comme le faisaient il y a quelques décennies encore de nombreuses religieuses françaises, aujourd’hui largement octogénaires.
Un certain nombre de diocèses ont aujourd’hui des vicaires généraux incardinés dans un diocèse étranger qui gèrent les prêtres fidei donum – ces derniers représentent parfois plus de la moitié, voire la quasi-totalité, des prêtres jeunes.
Quant aux ordinations sacerdotales diocésaines, le manque de vocations locales ne peut plus vraiment être caché : ainsi à Créteil, sur quatre diacres ordonnés cette année, un seul est local – issu en outre d’une paroisse traditionnelle – les autres sont issus du Madagascar, du Nigéria et du Cameroun. De même, dans le diocèse de Cambrai, un prêtre d’origine africaine a été ordonné cette année, ainsi qu’un vietnamien ordonné diacre en vue du sacerdoce début septembre.