Les veilleurs, qui se battent pour le rétablissement des messes tridentines à Saint-Georges de la Villette, Notre-Dame du Travail et ailleurs supprimées par Mgr Aupetit à Paris et pas (encore) rétablies par son successeur Mgr Ulrich en sont à leur 100e semaine de veille devant l’archevêché de Paris, à quelques encablures de Notre-Dame en chantier, tous les midis en semaine. L’un d’eux a été interviewé et explique son action :
Christian Marquant – Cette semaine est la 100ème pour les veilleurs qui viennent prier en faveur de la liturgie traditionnelle ?
Charles Custos – En effet, cette semaine du 21 au 28 août 2023 sera la 100ème de notre témoignage de veilleurs d’abord devant la nonciature apostolique, puis devant les bureaux de l’archevêché de Paris, 10 rue du Cloître-Notre-Dame, aux abords de la cathédrale de Paris.
Christian Marquant – Pourriez-vous nous rappeler ce que sont les veilleurs de l’archevêché ?
Charles Custos – Les veilleurs de l’archevêché sont des fidèles qui, dans la paix, une paix qui n’exclut pas la détermination, viennent prier pour que cessent les persécutions contre la liturgie traditionnelle.
Christian Marquant – Des sortes de manifestants ?
Charles Custos – Des actes de « veille. » Une poignée de catholiques se relaient pour imperturbablement réciter leur chapelet pour la liberté de la messe traditionnelle du lundi au vendredi entre 13 et 13h30.
Christian Marquant – Sans interruption ?
Charles Custos – Été comme hiver.
Christian Marquant – Le plus dur ?
Charles Custos – L’hiver il fait froid, quelquefois très froid ; au printemps il pleut ; et l’été les parisiens sont en vacances. Mais nous persévérons, ce qui est aussi un bon moyen de faire un peu pénitence.
Christian Marquant – Votre action est-elle utile ?
Charles Custos – Venez et voyez ! Les passants sont très nombreux, le plus surpris mais en aucun cas agressifs, et beaucoup de questions nous sont posées. Quant aux membres laïcs ou ecclésiastiques du personnel de l’archevêché, quelques prélats aussi, ils finissent par nous connaitre et nous accordent plus de sourires que de grimaces. Les encouragements discrets nous viennent des plus jeunes, des séminaristes notamment. Un jour, un prêtre s’est arrêté pour prier avec nous. Il a pensé que personne ne pouvait lui reprocher de dire le chapelet…
Christian Marquant – Jusqu’à quand poursuivrez-vous vos prières devant l’archevêché ?
Charles Custos – Jusqu’au moment où sera rétablie la justice dans les paroisses d’où la messe traditionnelle, qui y était célébrée dans la paix, a été brutalement supprimée.
Christian Marquant – Quelles sont ces messes supprimées ?
Charles Custos – Je pense spécialement aux messes dominicales célébrées depuis des années par des prêtres du diocèse à Saint-Georges de la Villette et à Notre-Dame du Travail c’est à dire dans des quartiers à la fois populaires et pluriels. La messe à Notre-Dame du Travail pourrait d’ailleurs être rétablie sans la moindre difficulté dès dimanche prochain.
Christian Marquant – Mais vous accepteriez que la messe soit célébrée dans d’autres paroisses ?
Charles Custos – Ce que nous demandons, c’est la liberté concrète. Nous nous souvenons que Mgr Patrick Chauvet, recteur de Notre-Dame hors les murs (à Saint-Germain-l’Auxerrois), responsable en titre de ce qui concerne la liturgie traditionnelle dans le diocèse, estimait à l’époque de Summorum Pontificum, devant le GREC, Groupe de Rencontre Entre Catholiques, que selon lui il serait « normal qu’à terme la forme extraordinaire soit célébrée dans tous les doyennés. » Regardez un plan de Paris indiquant les messes traditionnelles du dimanche : il y a deux grands vides, au nord-est et au sud.
Christian Marquant – C’est juste.
Charles Custos – Ce même Mgr Chauvet, après les décisions de Mgr Aupetit, avait publié une vidéo intitulée : « À propos du Motu Proprio Traditionis custodes du pape François » (Mgr Patrick Chauvet – À propos du Motu Proprio “Traditionis Custodes” du pape François – YouTube). Elle contient un passage très intéressant, que nous avons bien retenu. Mgr Chauvet y faisait l’ouverture suivante : dans les paroisses où la messe traditionnelle a été « pour l’instant » supprimée, « que les fidèles ne s’inquiètent pas, quand il y aura une mise en place d’une célébration, il y aura des prêtres de Paris qui célèbreront les deux missels, et qui pourront à l’occasion pouvoir célébrer une messe » (passage 0,58 à 1,16 de la vidéo).
Christian Marquant – Rien n’empêcherait en effet l’archevêché de faire un geste.
Charles Custos – Oui, pour commencer, en certaines occasions, des célébrations traditionnelles par des prêtres diocésains désignés pourraient avoir lieu dans les lieux où la messe tridentine était précédemment célébrée. Pour commencer un rétablissement en souplesse…
Christian Marquant – Une dernière question… Cette chaîne de prière est-elle organisée ?
Charles Custos – Eh bien pas vraiment : les personnes qui viennent veiller le font selon leurs disponibilités, tel jour, tel autre, à jour fixe de la semaine ou non. Chacun fait comme il peut… et à la grâce de Dieu !
Christian Marquant – Vous en tiendrez-vous toujours à des actions pacifiques ?
Charles Custos – « Il y a un temps pour tout », dit l’Ecclésiaste (3, 1), « un temps pour planter et un temps pour arracher », un temps pour prier, un temps pour… faire ce qui sera opportun.