Sur Claves.org, l’abbé Jean de Massia, FSSP, signe un article intitulé : la liberté des vacances :
La liberté, voilà bien un thème de vacances. Respirer au grand air, se soustraire des contraintes du travail, d’un agenda, d’un rythme scolaire ou professionnel, des ordres de la maitresse ou du professeur, ne plus se soucier des horaires, manger à l’heure que l’on veut, partir quelques jours en camp, courir dans les champs à sa guise, décider de sa journée, souffler un peu. C’est cela, la liberté ! N’avoir aucune contrainte. Celui qui fait ce qu’il veut, c’est lui qui est libre !!
Être libre, est-ce faire ce que l’on veut ?
Et bien : c’est vrai, et en même temps c’est faux. Et c’est toute la profondeur de l’enseignement de saint Paul, en particulier dans l’Épître aux romains. Car la liberté est chose mystérieuse et complexe. Sans nous lancer dans un cours de théologie, disons en quelques mots, ce qu’est apprendre à être vraiment libre.
D’un côté, il est faux de dire que celui qui fait ce qu’il veut, tout ce qui lui passe par la tête, est libre. Dans toutes les sociétés, depuis l’Antiquité jusqu’à la nôtre, avec plus ou moins de laxisme il est vrai, on a mis en prison le voleur, le menteur et l’assassin. Et l’on ne verra jamais un prisonnier se lever et dire : mais, j’ai fait ce que je voulais, je suis libre, il faut me libérer !! Non, parfois, « faire ce que l’on veut » conduit à la prison. Et c’est le cas lorsque « ce que l’on veut », c’est faire le mal.
Le mal nous rend prisonnier du mal
Cet exemple est une image, très ancienne, pour faire comprendre que parfois, « faire ce que l’on veut » emprisonne. C’est ce qui se passe en nous, lorsque nous faisons le mal. Le mal nous rend prisonnier du mal. Car plus je pèche, plus je serai faible et plus je pécherai. C’est ainsi que fonctionne l’âme. Une mauvaise habitude, de mensonge, de triche ou de vol, une addiction contre la pureté par exemple : autant de liens qui retiennent mon âme prisonnière. (plis de l’âme). Quand je fais un péché, je me dis : « Oh, je suis libre, pas besoin d’observer la loi, je fais ce que je veux !! » : et en fait, je deviens prisonnier de mon péché, je m’enchaîne à lui, et mon âme se rétracte, de contracte, alors qu’elle est faite pour beaucoup plus que ce plaisir passager qui ronge et enferme. C’est le drame de saint Paul, c’est pourquoi il en parle avec tellement d’expérience : « Je ne fais pas le bien que je veux, je fais le mal que je ne veux pas. […] Qui me libèrera de mon corps de mort ? »
La réponse, chers amis, c’est le Christ. C’est le Christ qui nous libère du mal, du péché, du poids de la faiblesse qui me fait toujours tomber. Par la grâce déposée dans l’âme, et ensuite par le travail des vertus, mon âme respire à nouveau : elle peut faire le bien.
Saint Paul va même plus loin : être un saint, ce n’est pas seulement « pouvoir faire le bien » : être un saint, c’est devenir l’esclave du bien : « affranchis du péché, et devenu esclave de Dieu, dit-il, vous aurez la vie éternelle ». Pourquoi dit-il que les saints sont esclaves de Dieu ? Ne sont-ils donc pas libres ?