Un article d’Yves Daoudal, montrant un autre aspect de la rupture liturgique :
Tel est le titre d’un intéressant article de Matthew Hazell sur le blog New Liturgical Movement. Il s’agit, comme le dit ensuite le titre, de « la censure des psaumes dans l’office divin ».
On sait que la néo-liturgie a supprimé trois psaumes et en a mutilé 19 autres plus ou moins gravement, pour retirer du psautier ce qui pourrait blesser la si délicate psychologie de l’homme moderne…
En bref « l’Eglise » a osé censurer la parole de Dieu, et spécifiquement ce que Dieu lui avait donné pour être sa prière.
C’est tellement gros que, sans surprise, on ne trouve pas une telle demande dans la constitution conciliaire sur la liturgie.
Matthew Hazell donne des détails.
Dans les propositions des évêques, avant le concile, il y en eut trois pour demander cette censure. 3 sur plus de 2000.
Lorsque la Commission préparatoire du concile (composée essentiellement de cardinaux sélectionnés par Jean XXIII) se pencha sur la question, presque tous les membres, dont le cardinal Montini, furent d’avis de censurer le psautier. Le seul opposant fut l’abbé-primat des bénédictins Dom Benno Gut.
La question fut ensuite débattue au concile, lors des 14e, 15e et 16e sessions. Certains pères conciliaires insistèrent sur la nécessité de censurer le psautier. Le cardinal Bacci considérait même qu’il fallait supprimer près du tiers des psaumes. Mais il y eut une forte résistance, dont celle du père abbé de Solesmes dom Jean Prou. Et ce sont les partisans de l’intégrité du psautier qui l’emportèrent, et c’est pourquoi le paragraphe 91 de la constitution conciliaire ne fait aucune allusion à une éventuelle suppression de versets de psaumes dans l’office divin.
Après le concile il y eut le Consilium ad exsequendam Constitutionem de Sacra Liturgia, l’instance chargée d’appliquer ce que demandait ou suggérait le texte conciliaire. Ce conseil vota à plusieurs reprises pour garder tout le psautier dans le nouvel office divin.
En 1967, le synode des évêques vota à une écrasante majorité pour garder l’intégralité du psautier.
Et Paul VI décida qu’il fallait censurer le psautier.