L’Eglise fête Notre-Dame du Mont Carmel ce 16 juillet.
Aujourd’hui toute l’Église latine s’unit aux Frères de la bienheureuse Vierge du Mont-Carmel, pour célébrer la munificence de la Mère de Dieu envers cet Ordre qui lui est dédié.
Les origines de cette insigne famille religieuse, qui a donné à l’Église un grand nombre de saints, entre autres saint André Corsini, saint Albert, sainte Madeleine de Pazzi, sainte Thérèse, etc., sont connues. Un peu avant 1185, un prêtre calabrais, ayant été l’objet d’une révélation d’Élie, — ainsi du moins l’affirmait-il, — gravit le Mont-Carmel et s’employa à restaurer un antique monastère (il y en avait trois autres) dont restaient seules les ruines. Ante aliquot annos — écrivait en 1185 le prêtre Jean de Pathmos—quidam monachus, dignitate sacerdos, capillitio albus, e Calabria oriundus, ex Prophetæ revelatione, in montem appellans, ea loca, monasterii nempe reliquias, vallo perparvo cinxit et turri ædificata, temploque non ingenti extructo, fratribus ferme decem collectis, etiam nunc sanctum illum ambitum colit.
Le nouvel institut prospéra et, quoique le dernier venu, il put heureusement se greffer à la grande tradition plusieurs fois séculaire de la vie monastique, que des cénobites orientaux et des moines bénédictins avaient menée sur le Carmel. Albert, patriarche de Jérusalem, donna quelques règles de vie à ces ermites qui vivaient alors sous un prévôt nommé Brocard, règles qui ensuite furent approuvées, en même temps que la récente institution, par Honorius III et par Grégoire IX.
La fête de la Commémoration de la bienheureuse Vierge du Mont-Carmel, avec le rite double-majeur, fut introduite dans le Calendrier beaucoup plus tard, par Benoît XIII.
L’introït est emprunté à la fête de sainte Agathe et semble être une version d’un texte grec. En effet, il a pénétré aussi dans le Missel Ambrosien, mais avec quelques variantes. « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur, en célébrant la fête en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie, dont la solennité réjouit aussi les anges qui en louent le Fils de Dieu ». Suit le premier verset du psaume 44.
Marie est appelée dans la liturgie causa nostræ lætitiæ, parce que son Enfantement sacro-saint a réparé les pertes et la tristesse occasionnées par le péché. Au ciel les Anges se réjouissent, parce qu’ils sont entrés en possession de leur Reine qui, par sa Maternité envers tous les chrétiens, comblera les vides produits dans les chœurs célestes par l’apostasie des anges rebelles. Sur la terre, toute l’Église militante se réjouit, parce que, au moyen de Marie, elle a obtenu Jésus, le fruit béni du sein virginal, qui neutralise le poison absorbé avec l’autre fruit présenté jadis par Ève à Adam.