Une nouvelle initiative du diocèse de Versailles jette le trouble sur ses intentions à l’égard des fidèles de la messe tridentine de Saint-Germain-en-Laye mise en place par le diocèse le 19 mars dernier – par ailleurs très suivie – et suscite des inquiétudes, d’autant que deux messes tridentines persistent à Saint-Germain en Laye, celle des Franciscaines et celle “hors-les-murs” devant la chapelle de l’hôpital. Celle-ci devrait être maintenue au moins jusque mi-septembre, affirment ces organisateurs dans les colonnes de Paix Liturgique.
Par ailleurs, du fait d’un passif important dans la relation entre le diocèse de Versailles et les fidèles des messes tridentines, ou ceux qui en ont fait la demande dans divers lieux du diocèse, le diocèse – dont certaines figures majeures se demandent comment rétablir la confiance, et n’hésitent pas à consulter largement – aura sans doute beaucoup à faire pour réussir à rétablir les conditions de la confiance et du dialogue.
Depuis plusieurs semaines le calme semble régner à Saint-Germain-en-Laye où tout parait rentrer dans le rang. Toutefois la réalité est bien différente et révèle toujours que les manipulations et la déloyauté sont à l’œuvre. Aussi une nouvelle fois nous faisons appel à notre ami Germain pour qu’il nous révèle le dessous de cartes…
Paix Liturgique : Cher Germain la situation évolue-t-elle à Saint-Germain-en-Laye ?
Germain de Paris : Tout à fait, dans un silence feutré la situation évolue considérablement bien plus que le croient les fidèles avec une bonne nouvelle, mais aussi une mauvaise nouvelle.
Paix Liturgique : Commencez donc je vous prie par nous annoncer la bonne nouvelle …
Germain de Paris : Vous savez qu’en désespoir de cause, et surtout car ils ne comprenaient pas notre demande, certains de nos pasteurs avaient instauré à grand frais une “Messe grégorienne” certains dimanches à la Chapelle des franciscaines depuis février 2022.
Paix Liturgique : Et alors ?
Germain de Paris : Et bien la bonne nouvelle est que toutes les parties concernées ont, comme on le dit familièrement, “jeté l’éponge” et cette initiative qui ne correspondait à aucune demande, s’est terminée dans la plus complète discrétion avant les fêtes de Pâques 2023.
Paix Liturgique : Et pourquoi ?
Germain de Paris : Je le répète, cette proposition liturgique qui ne correspondait à aucune demande est morte presque naturellement… ainsi la plupart des fidèles qui étaient venus la voir dans un esprit de curiosité n’ont pas souhaité suivre cette expérience et se retrouvèrent moins de 20 à l’hiver 2023. Le coup de grâce de cette pathétique initiative fut l’accueil d’une véritable liturgie traditionnelle au sein même de la chapelle des Franciscaines… dès lors elle ne pouvait que disparaitre.
Paix Liturgique : Qu’est-ce à dire ?
Germain de Paris : Comme je l’ai déjà écrit, les fidèles ne sont pas des idiots et savent choisir entre ce qu’ils désirent et un ersatz ou entre l’authentique et une pâle copie si vous préférez…
Paix Liturgique : Vous croyez ?
Germain de Paris : Bien sur les fidèles de la messe grégorienne qui n’étaient plus qu’une quinzaine lors de sa phase terminale ont pratiquement tous opté pour la liturgie traditionnelle célébrée désormais aux franciscaines chaque dimanche et fêtes.
Paix Liturgique : Chaque dimanche et fête ?
Germain de Paris : Chaque dimanche et fête alors que la messe grégorienne n’était célébrée en fait que moins de la moitié des dimanches de l’année…
Paix Liturgique : Et quelles sont vos mauvaises nouvelles ?
Germain de Paris : J’avais déjà évoqué dans un précèdent entretien des échos qui me revenaient de l’évêché de Versailles qui laissaient penser à un retour prochain des ukrainiens à la chapelle des Franciscaines.
Paix Liturgique : Mais cela avait été une décision prise il y a plusieurs années ?
Germain de Paris : Oui, juste au moment où des fidèles de Saint-Germain avaient sollicité la poursuite de la célébration d’une messe traditionnelle aux franciscaines, quand l’Institut du Christ-Roi retournait dans son église de Saint-Louis du Port-Marly, une fois les travaux terminés.
Paix Liturgique : Je me souviens en effet de l’étonnement des saingerminois de voir sortir ces ukrainiens du chapeau uniquement pour continuer à rendre impossible une célébration à Saint-Germain.
Germain de Paris : D’ailleurs ces ukrainiens existaient si peu qu’ils n’occupèrent la chapelle des Franciscaines que très épisodiquement.
Paix Liturgique : L’on m’a dit qu’ils ne célébraient qu’une semaine sur trois, le dimanche en fin d’après-midi pour une petite douzaine de fidèles !
Germain de Paris : C’est tout à fait exact d’ailleurs le curé de Saint-Germain nous a même dit il y a quelques mois que c’est ce qui avait toujours été prévu et qu’il n’avait jamais été question d’accorder le créneau du matin aux Ukrainiens, ce créneau restant à la disposition de la paroisse de Saint-Germain.
Paix Liturgique : Et alors ?
Germain de Paris : Et bien la voilà la mauvaise nouvelle : A peine la messe grégorienne fut-elle supprimée que la chapelle des franciscaines fut à nouveau confiée à la communauté ukrainienne, cette fois-ci en matinée.
Paix Liturgique : Pour que la messe traditionnelle ne puisse pas y être célébrée à un horaire familial ?
Germain de Paris : On peut le croire et le craindre. Et surtout cela permet au diocèse de bloquer toute évolution positive pour la jeune communauté traditionnelle, faute de liberté horaire.
Paix Liturgique : Mais cette cohabitation se déroule-t-elle bien ?
Germain de Paris : Si l’on veut car en fait il n’y a aucune relation entre les deux communautés et l’usage très oriental qu’en font les ukrainiens rend difficile la mise en place de la messe traditionnelle.
Paix Liturgique : Qu’en concluez-vous ?
Germain de Paris : J’y vois malheureusement un nouvel indice de la rouerie et la déloyauté de nos pasteurs qui ont eu la lâcheté de ne même pas consulter les prêtres célébrants de cette décision qu’ils découvrirent comme nous.
Paix Liturgique : Voilà pourquoi vous n’accordez toujours pas votre confiance à cette création ?
Germain de Paris : Tout à fait, cette nouvelle affaire ukrainienne s’ajoutant à un refus de revenir à un horaire familial et le refus de garantir la pérennité de la nouvelle communauté sont particulièrement inquiétants et expliquent que nous n’accordions pas notre confiance à ce que je considère toujours comme une basse manipulation et non pas à une recherche honnête du dialogue et de la Paix.
Paix Liturgique : Vous pensez donc qu’il n’y a pas d’issue possible à cette situation ?
Germain de Paris : Pas du tout il existe toujours des issues pour des personnes loyales et de bonne volonté mais je ne suis pas sûr que le père Boulle qui est derrière cette affaire soit un homme loyal et de bonne volonté…
Paix Liturgique : Qu’est-ce qui serait possible…
Germain de Paris : La déloyauté des pasteurs nous invite à penser que la chapelle des franciscaines étant systématiquement attribuées à d’autres – hier les portugais, aujourd’hui pour la seconde fois les ukrainiens et demain peut-être encore d’autres – semble nous montrer que c’est vers un autre lieu, vide celui-ci, que doit s’installer la jeune communauté traditionnelle de Saint-Germain-en-Laye.
Paix Liturgique : A quoi pensez-vous ?
Germain de Paris : Bien naturellement à la chapelle Saint-Louis de l’ancien hôpital qui est totalement libre le dimanche et où aucune rivalité pourra être instrumentalisée.
Paix Liturgique : Reste cependant, selon vous, la question de la pérennité de cette communauté ?
Germain de Paris : C’est pour moi un aspect essentiel : si la communauté existe, elle doit pouvoir proposer la messe tous les dimanches et fêtes de l’année… c’est une exigence élémentaire.
Paix Liturgique : Liée aussi à la vie chrétienne des fidèles ?
Germain de Paris : Qui vont à la messe tous les dimanches, même si en été ils peuvent s’y retrouver moins nombreux à certains moments. Mais il faut également penser aux naissances et aux décès, mais aussi aux mariages et au catéchisme. C’est pourquoi une communauté de ce type ne peut pas fonctionner de façon aléatoire mais doit garantir à ses fidèles la pérennité et la stabilité.
Paix Liturgique : Mais est-ce possible ?
Germain de Paris : Bien sûr ! Il y a plusieurs années certains d’entre nous avaient suggéré à l’évêque de Versailles d’alors que le groupe de Saint-Germain soit géré conjointement par la paroisse personnelle de Notre-Dame-des-Armées. Je pense qu’aujourd’hui ce serait une solution idéale.
Paix Liturgique : D’autant que Notre-Dame-des-Armées fonctionne toute l’année !
Germain de Paris : Exactement ! C’est une vraie paroisse au service de ses fidèles aussi pendant les vacances et assure à ses fidèles le baptêmes, les funérailles et même les mariages.
Paix Liturgique : Donc vous ne perdez pas espoir ?
Germain de Paris : Il n’y a aucune raison de perdre espoir… Cependant nous devons être particulièrement vigilants face aux mensonges et à la déloyauté de trop de pasteurs. Voilà pourquoi nous continuerons au moins jusqu’à la mi-septembre à célébrer notre messe devant la chapelle de l’Hôpital.
Paix Liturgique : Ce qui veut dire que si vous étiez assurés de la pérennité et de la stabilité de la nouvelle communauté vous seriez prêts à cesser vos célébrations devant la chapelle ?
Germain de Paris : C’est ce que nous avons toujours affirmé !
Monsieur Boule est un politique, qui attend l’ordination épiscopale. C’est donc pour lui un enjeu crucial, un laboratoire qui lui permettra d’atteindre le but par lui fixé.
Il ne faut donc attendre de sa part qu’obéissance politicienne. Certes il tentera de vendre la forme liturgique, celle dont il use en la Chapelle Royale du château de Versailles une fois le mois, celle qui est totalement étrangère à l’Usus Antiquior souhaité depuis de longues années par les fidèles (très patients).
Cette situation n’est que l’aveu des échecs conciliaires ou l’on constate la chute vertigineuse de la pratique, des vocations et la persécution incessante de la sainte Liturgie Sacrée, par des idéologues déguisés en prêtres.
La normalisation ? c’est nous !
Il faut les toucher au portefeuille, attendu qu’ils sont pratiquement tous en faillite.