Un lecteur nous envoie ce témoignage d’une jeune fille qui en a “raz-le-bol” du féminisme enseigné par ses profs au sein d’un établissement de l’enseignement catholique de Bretagne.
Je m’appelle Claire, je suis scolarisée depuis la 6ème au sein de l’enseignement catholique de Bretagne et je suis avec ma famille catholique pratiquante.
Le lycée est une étape du parcours scolaire où l’on commence par penser par soi même, avoir ses propres idées. Mais dans certains cas, on peut être influencé par des personnes qui pensent que tout le monde devrait penser comme elles. C’est mon cas, avec la question du féminisme.
Bien que je ne sois pas féministe, je reconnais que la place de la femme dans la société n’était pas une place facile dans le passé, et que les femmes devaient bien prouver qui elles étaient. Mais je pense qu’aujourd’hui, la place de la femme dans la société actuelle a beaucoup évolué, et qu’une femme peut faire des choses que les hommes ne peuvent pas faire et vice versa.
Cela ne me dérangeait pas de parler de l’émancipation de la femme en début d’année dans une matière (en français) mais ce qui m’a dérangé a été la répétition de ce sujet à de maintes reprises dans plusieurs matières. Ce sujet à également visé la religion catholique. C’est pourquoi que j’ai aujourd’hui décidé de partager mon expérience.
Voici quelques exemples :
- En français, quasiment toute l’année, nous avons travaillé sur des œuvres qui mettaient en avant des femmes féministes. Comme par exemple, Les liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos mais aussi Indiana, de Georges Sand, Madame Bovary de Gustave Flaubert ou encore Le barbier de Séville de Beaumarchais. Toutes ces œuvres revendiquent l’émancipation de la femme dans la société. Comme je l’ai dit précédemment, je n’était pas contre le fait de traiter ce sujet en classe, mais j’ai trouvé au fil des mois, ce sujet un peu trop répété à mon gout. Je me souviens d’une phrase que ma professeure remplaçante a dit en classe (car oui mes deux professeurs de français sont féministes) : « J’ai un discours féministe ». Comme si je ne l’avais pas remarqué auparavant. Elle à également dit, soit disant que le texte le disait, mais je sais qu’elle le pensait « Les hommes sont des prédateurs ». Mes deux professeures ont proposé de présenter un exposé sur une chanson qui parlait soit de la pauvreté soit de, devinez quoi, des femmes dans la société comme par hasard. Pour terminer, le titre du chapitre précédent était : « Des héroïnes rebelles et anticonformistes ».
- En espagnol, nous avons travaillé dernièrement sur l’inégalité entre les genres dans le sport en Espagne. Nous avons étudié des documents, des vidéos, des images qui parlaient ou qui illustraient cela. Je me souvient qu’un élève, avait légèrement faire passer un petit message d’agacement à la professeure en lui posant une question dans le genre, les hommes ont des facilités dans certains sport par rapport aux femmes. La professeure nous a ensuite demander de travailler en groupe et j’ai vu qu’elle discutait avec cet élève, et que si j’ai bien compris, elle lui expliquait que les femmes étaient égales aux hommes. Elle l’avait surement mal pris.
- En anglais, nous avons brièvement parlé de ce sujet quand nous étions sur le thèmes des « teenactivists » ou jeunes activistes.
- En sciences économiques et sociales, nous étions sur un chapitre qui portait sur l’économie. A la fin du cours, la professeure nous a dit que nous allions bientôt travailler sur la sociologie. Et elle a également ajouté : « la sociologie, c’est le comportement des personnes dans la société, à l’école, ou encore l’égalité entre les filles et les garçons par exemple ». Et je me suis dis « oh non pas encore ». Donc très prochainement je risque de travailler sur l’égalité entre les filles et les garçon dans cette matière, comme si ce n’était pas déjà assez.
- Et le meilleur pour la fin. En vie de classe. Nous parlions du harcèlement avec notre professeure principale, qui est aussi ma professeur d’espagnol, car il y avait eu un cas dans ma classe. Elle était très émue car c’est un sujet qui la touche particulièrement. A la fin de cette discussion, elle nous a dit qu’elle allait nous montrer une vidéo sur, devinez quoi, le féminisme. Quand elle a allumé le vidéo projecteur, et que j’ai lu « c’est quoi le féminisme ?», j’ai commencé à rire. En fait, cela m’énervait tellement que je me suis dit, autant le prendre à la rigolade. En classe, je suis dans une rangée de garçons. Et ils savent très bien que parler de ce sujet m’agace particulièrement. C’est pourquoi ils ont, eux-aussi commencé à rire. Je me suis dit, enfin des personnes qui pensent à peu près comme moi. Elle nous a ensuite montré une seconde vidéo, je ne citerai pas le titre… Apres ce visionnage, la professeure nous a invité à nous exprimer sur le sujet. Bien sûr, j’ai préféré me taire. Certaines filles ont pris la parole, en disant des choses qui m’ont particulièrement étonnée. Celles qui se sont exprimées avaient toutes un discours très féministe. A la fin du cours, j’ai vu que certaines et certains élèves restaient discuter avec notre professeure principale. C’est pourquoi j’ai décidé d’y aller pour voir ce qu’il se disait. Sans surprise, ils discutaient de l’inégalité hommes/femmes et tout ce qui va avec. J’ai décidé de prendre part à la discussion tout en restant très nuancée dans mes propos pour ne pas montrer que mon avis était contraire au leur. J’ai dit : « Après, les femmes peuvent faire des choses que les hommes ne peuvent pas faire et inversement. ». Et ma professeur m’a dit répondu qu’elle était catholique et qu’elle avait été enfant de chœur étant plus jeune. Et elle a ensuite dit qu’aujourd’hui, elle ne parvenait pas à intégrer ses filles en tant qu’enfants de chœur dans la commune où elle était et que si elles ne peuvent pas faire enfant de cœur ou servir la messe, les femmes ne servent qu’à décorer l’église. Je lui ai dit que c’était normal car les disciples de Jésus, Jésus et Dieu étaient tous des hommes, les servants de messe sont des garçons et que c’était comme ça. Et elle m’a dit, je cite « Mais on ne sait pas si Dieu est un homme ou une femme, on n’a pas de preuves ». A ce moment-là, je l’ai regardé dans le blanc des yeux sans pouvoir lui dire quoi que ce soit car ce qu’elle venait de me dire m’avait tellement étonnée que j’avait envie de lui dire tout ce que je pensait sur le féminisme. J’ai préféré me taire, mais je ne l’ai pas oublié. Et je ne risque pas de l’oublier dans tous les cas.
Tout cela m’a amené à me mettre à la place des garçons de ma classe. Je me dit que pour eux, cela ne doit pas être facile d’être comparés à des « prédateurs » à presque chaque cours. Lorsque j’étais avec eux, j’en ai profité pour leur demander. Et effectivement, cela en énerve la plupart.
A un autre moment, j’était avec deux amies et une des deux a abordé le sujet car elles aussi, sont féministes. Comme nous n’étions que toutes les trois, je ne me suis pas gênée pour donner mon avis et leur dire tout ce que je pensait du féminisme et du fait que les professeurs nous en parlent très souvent. Elle étaient bien sûr étonnées. Mais je leur ai dis que je respectait leur point de vue et qu’elles devait également respecter le mien. La discussion s’est bien terminée.
J’entends parler du féminisme depuis le collège. La 4ème environ. J’avait une professeure d’anglais féministe et nous faisions souvent des chapitres sur les femmes. En section européenne, nous avons même fait un projet avec d’autres pays sur les stéréotypes des femmes et des hommes.
Tout cela n’est donc pas nouveau pour moi, mais il y a tellement d’autres choses sur lesquelles parler.
A force d’en parler, le féminisme est devenu pour moi quelque chose de négatif, et j’ai vraiment l’impression que cela est de la manipulation de la part des professeures qui en parlent.