Construire des églises novatrices sur le plan architectural, cela peut être bien – encore faut-il que cette architecture tienne dans le temps et que les ressources diocésaines suivent. A Pau, dans le diocèse de Bayonne, les ressources n’ont visiblement pas suivi “l’OVNI” que constitue l’église Saint-Pierre avec sa toiture en béton, et comme celle-ci présente des fissures et des chutes de matériaux depuis 2019, l’église est fermée – hormis la crypte où les messes ont repris – et les travaux sont chiffrés à 800.000 euros. Avant inflation.
La République des Pyrénées retrace l’origine du problème : “l’église Saint-Pierre voit le jour avec la création du quartier Dufau-Tourasse qui signe l’expansion démographique de Pau dans les Trente Glorieuses. D’où cette nef circulaire bâtie entre 1969 et 1970, qui peut accueillir 740 personnes – et jusqu’à 880 avec sa tribune en hauteur. Sa couronne formée de métal et soutenue par 12 grandes piles de béton, n’est pas sans faire penser à la cathédrale de Brasilia qui l’a inspirée“.
En avril 2017, l’architecte de l’édifice cinquantenaire Jean-Paul Félix (qui avait pris la suite de Louis Edel) venu en visiteur, remarque un morceau de béton « de la taille d’un béret » tombé au sol. La fermeture de l’église s’impose le temps de vérifier la structure du bâtiment. Une réparation provisoire est effectuée et les activités paroissiales reprennent.
Des constats visuels sont réalisés depuis, en 2019 puis en 2021, et des microfissures remarquées tout en haut, dans le béton des piliers qui soutiennent la couronne, explique le nouvel abbé de la paroisse Saint-Pierre Saint-Paul, José Bourau [qui explique dans la presse locale bien connaître cette église car il y a été en poste en…1980 déjà, soit au tout début de son ministère – il a aussi été aumônier de la JOC et chargé de diverses paroisses]. En août 2021, l’église est à nouveau fermée pour des questions de sécurité. Elle l’est toujours.
[…] Montant des travaux estimés à l’époque : quelques 800 000 euros. « Il faudrait décalotter la couronne et retravailler l’ensemble des poteaux et le béton », décrit le prêtre qui sait bien que la facture a dû augmenter avec l’inflation.
« L’annonce de la fermeture a été une sidération qui a pétrifié tout le monde, témoigne une des chevilles ouvrières. On a cru que ça ne durerait pas… un premier appel d’offres a été lancé, mais c’est tombé à l’eau. Rien n’a bougé pendant un an ».
Le groupe a récemment rencontré l’évêque Mgr Aillet qui leur a dit son soutien. Mais les lobbyistes palois cherchent ailleurs de quoi rassembler la somme. Ils comptent notamment sur la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) et la Fondation du patrimoine via le label « Patrimoine du XXe siècle », et peut-être la Ville de Pau“.
En attendant, la reprise des messes n’est que ponctuelle, selon un Palois, très circonspect sur les perspectives de réhabilitation de ladite église : “non les messes n’ont pas vraiment repris. Il y a eu une messe pour Pâques. Il y en aura peut-être une à la Pentecôte mais ce n’est pas du tout certain car l’affluence n’était pas du tout au rendez-vous.
Il y a certes un petit collectif qui s’appuie sur la presse locale et la gauche locale progressiste pour pouvoir dire voyez il y a encore une présence chrétienne dans ce quartier, mais cette église qui a très mal vieilli n’intéresse personne même dans ce quartier“.
L’on comprend que le diocèse de Bayonne ait d’autres priorités que cette église qui semble avoir aussi mal vieilli que les réformes ecclésiastiques qui ont conduit à sa construction.
Cette église est un monstre de laideur (et Dieu dans tout cela, oublié par le béton aussi glacial que minéral?) à l’image de ces tours barres qui ont défiguré l’âme et la vue des cités au nom d’une modernité “internationale” (c’est aussi le nom d”un style (!). Ce symbole des années du Concile et du post Concile doit être détruit sans état d’ âme, point-barre.
Mais quelle horreur, vraiment !!! Comment même un Évêque a t’il pû consacrer un tel lieu !! Ou
Où est la signification de l’arche de Salut que doit représenter l’Église et les églises ???
Où voit-on le rayonnement spirituel des Saints !!!
Je dirais même Gloire à Dieu, on moins Notre Seigneur n’est plus obligé de se rendre Transsubstantiellement Présent dans un lieu même pas assez digne pour accueillir l’association syndicale des communistes du coin !
Au moment du Concile on a fait plus audacieux – églises rondes (une à Caen ressemble à un camembert), triangulaires (il y en a notamment à Grenoble), “polyvalentes” donc pouvant servir aussi de salle de cinéma ou de gymnase (St Luc de Carcouet, dite maison du peuple chrétien à Nantes, mais il y en a aussi eu à Orléans, Dijon, en IDF etc), couvertes en selle à cheval (les églises du plan Dumas), ou tout simplement industrielles (pas mal en Zup notamment, ou sur les côtes).
Cela dit l’effondrement de la pratique vers 1970-75 donne un coup d’arrêt à bien des projets.
On se demande bien pourquoi…
Bonjour,
À priori mêmes symptômes pour Notre Dame à Royan.
“Cela dit l’effondrement de la pratique vers 1970-75 donne un coup d’arrêt à bien des projets.”
A toute chose malheur est bon: Faute de moyens pour en construire des neufs à l’esthétique douteuse et d’une précarité inquiétante, l’Eglise de France a du se recentrer sur les sanctuaires existants, d’une esthétique plus… traditionnelle (l’adjectif qui tue!) et d’une longévité multiséculaire qui augure mieux de leur avenir et, espérons-le, de l’avenir de la religion catholique en France.
Notre Dame de Royan est mieux entretenue car classée monument historique.
800000 EUROS pour ce truc minable qui ressemble à une bouteille de plastique compressé alors que d’authentiques oeuvres d’art sont vendues ou détruites ça montre bien les dérives du clergé actuel pour le même prix on pourrait raser ça et construire une église qui ressemble à une église.
Ce “machin” pourrait très bien être désacralisé et vendu pour y faire n’importe quoi , la France n’a pas le monopole en la matière, la cathédrale du diocèse de Massa-Carrara en Italie a tout d’une soucoupe volante construite également dans ces tristes années 70 ,de toute évidence la gloire de Dieu passait après celle de l’architecte et de l’évêque du lieu !
Roselyne Bachelot ,ancien ministre de la culture, déclarait dernièrement que les églises du XIX° siècle ne présentent aucun intérêt artistique et qu’il faut accepter leur démolition ,que dire de cette horreur !
Il y a suffisamment de belles églises qui souffrent d’un manque d’entretien, je crois que le diocèse serait bien avisé de ne pas dépenser pour cette horreur.