Cette courte lettre du pape Jean-Paul II du 22 mai 1994 sur l’ordination sacerdotale réservée aux hommes comporte une formule finale très explicite, dans laquelle le pape, une fois n’est pas coutume, engage son infaillibilité :
C’est pourquoi, afin qu’il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l’Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22,32), que l’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Église.
Voici le verset 32 du chapitre 22 de l’Evangile selon saint Luc, citée par le pape pour appuyer son propos :
Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères.
Néanmoins, le cardinal Hollerich, rapporteur officiel du Synode des évêques et membre du Conseil des cardinaux, dans un entretien à un média croate, a exprimé une nouvelle fois ses positions peu orthodoxes.
“Le pape François ne veut pas de l’ordination des femmes et je lui obéis totalement. Mais les gens continuent à en débattre. Je ne suis pas un promoteur de l’ordination des femmes ; je suis un promoteur de l’idée de donner plus de responsabilités pastorales aux femmes. Et si nous y parvenons, nous pourrons peut-être voir s’il existe encore un désir d’ordination chez les femmes”.
À la question de savoir si l’on peut dire quelque chose de contraire à l'”Ordinatio sacerdotalis”, il a répondu par l’affirmative. Il ne pense pas qu’elle puisse être considérée comme un document infaillible :
“Je ne suis pas sûr qu’on puisse l’appeler ainsi, probablement pas”.
Il en a même profité pour déclarer n’importe quoi sur l’homosexualité :
“Lorsque la doctrine de l’Église a été créée, le concept d’homosexualité n’existait même pas. L’homosexualité est un mot nouveau ; même à l’époque de saint Paul, les gens n’avaient aucune idée qu’il pouvait y avoir des hommes et des femmes attirés par le même sexe”.
Il montre une grande ignorance historique du fait qu’en Grèce et à Rome, la pratique homosexuelle n’était pas inconnue. En ce qui concerne les passages de l’Évangile où Saint Paul condamne la sodomie, Hollerich invente qu’
“à cette époque, la sodomie n’était considérée que comme quelque chose d’orgiaque, propre aux personnes mariées qui gardaient des esclaves pour leur désir personnel. Mais comment condamner des personnes qui ne peuvent qu’aimer le même sexe ?”.
Avec ce type d’argument, le cardinal peut tout tolérer… Est-ce bien ce qu’il souhaite ?…