Un collectif qui défend les victimes d’abus sexuels du clergé a été reçu à l’Élysée pour demander l’extradition du père Rivoire, que le Canada réclame pour abus sur des Inuits dans les années 1960 et 1970.
Il a 92 ans, a la double nationalité française et canadienne et vit dans une maison de retraite française. Des oblats de Marie Immaculée – sa congrégation – qui vivent au Canada – réprouvent son attitude mais n’ont visiblement pas la possibilité, soit de le contraindre à aller répondre de ses actes, soit de le réduire à l’état laïc. A moins qu’ils n’aient pas envie de creuser le dossier…
Radio Canada a relaté cette entrevue :
“un groupe de défense de victimes de pédophilie, Be Brave France, a été reçu à l’Élysée le 6 mars par le conseiller juridique du président français, Xavier Ronsin, pour demander l’extradition du père Johannes Rivoire.
Cette rencontre de plus d’une heure a été demandée par le groupe, qui se décrit comme un mouvement international rassemblant des survivants d’inceste et de violence sexuelle dans leur enfance
.
Les arguments en faveur de son extradition ont été réitérés lors de cette rencontre, à laquelle a assisté l’avocate de l’organisme de défense des Inuit, Nunavut Tunngavik Incorporated, Nadia Debbache.
Selon le droit français, le délai de prescription entre les événements allégués et le dépôt des accusations est trop grand. Au Canada, de tels délais de prescription ne s’appliquent pas en matière d’agression sexuelle.
Lors de cette rencontre, le cofondateur de Be Brave France Arnaud Gallais a aussi insisté sur le fait que la France ne peut pas servir de refuge à des agresseurs d’enfants. Emmanuel Macron, quand il était candidat, a dit qu’il voulait que les choses changent en matière de pédocriminalité. J’ai demandé aujourd’hui à l’Élysée qu’il passe de la parole aux actes
, dit Arnaud Gallais.
Pour le moment, rien n’indique que la France pourrait revoir sa décision. Mais le conseiller juridique Xavier Ronsin a demandé aux requérants de déposer une nouvelle demande au ministère de la Justice, en développant davantage leurs arguments et le point de vue des victimes.
[…]
Les victimes et les descendants des victimes présumées ne pouvant être sur place, l’avocate Nadia Debbache a lu, lors de l’entretien, une lettre de Tanya Tungilik, fille de Marius Tungilik, une victime présumée du prêtre.
Dans cette lettre, Tanya Tungilik rappelle que Johannes Rivoire a la double nationalité et qu’il aurait droit à un procès équitable au Canada.
Je ne comprends pas pourquoi la France veut protéger un pédophile
, dit-elle dans sa lettre. Est-ce que la France veut être reconnue comme un lieu de refuge pour les pédophiles?
Tanya Tungilik avait fait partie de la délégation qui s’était rendue en France, en septembre 2022, pour demander l’extradition de Johannes Rivoire“.
Remarquons que ce collectif s’adresse ici à une entité d’expérience est spécialisé en ces domaines.