constate La Croix :
> Les cheveux blancs, un bandage au genou pour l’un, un coup de soleil sur le nez pour l’autre, ils se prénomment tous deux Michel, et arrivent de Bretagne et de Normandie, qu’ils ont quittées en mars et avril. Autrefois pratiquants, eux voulaient, par ce pèlerinage, se rapprocher de Dieu. Ils regrettent de ne pas avoir trouvé plus d’endroits pour se recueillir, ou de prêtres-marcheurs. « Car pour comprendre les pèlerins, il faut marcher avec eux. D’ailleurs, les Témoins de Jéhovah l’ont bien compris. Ils vont à contresens et abordent les gens : eux, on les a vus », raconte Michel Lejuez, 59 ans.
Catholique pratiquante, Brida Coady, une Irlandaise de 55 ans, confirme avoir dû « vraiment chercher » les horaires des messes lorsqu’elle arrivait dans un lieu, et souvent regretté de n’y retrouver aucun de ses camarades de route. « C’étaient vraiment des bonnes personnes, raconte-t-elle, mais j’ai été surprise de leur indifférence, voire de leur méfiance face à l’Église, comme si elles s’étaient promis de l’éviter à tout prix. Je crois qu’elles y voyaient une grosse machine hiérarchisée, mais pas un lieu où se confier. » <
L’absence de prêtres sur la route de Compostelle risque malheureusement de conforter ce type de préjugés…
Arthur Leroy