Le département des Bouches du Rhône (13) qui avait racheté l’église désaffectée d’Arenc, fermée depuis 1977, pour la transformer et lui donner un avenir, la remet finalement en vente. Au prétexte de désordres structurels de l’édifice, la collectivité territoriale – dont tous les projets pour le bâtiment sont tombés à l’eau – souhaite ne plus s’engager financièrement dans sa restauration.
“Après avoir racheté en 2018 cet édifice désacralisé, le Département des Bouches-du-Rhône a annoncé de multiples projets pour lui redonner vie.
Espace de coworking, pôle culturel autour de la photographie, lieu d’échange et de dialogue multiculturel… Après diverses orientations, de nouvelles études avaient été lancées fin 2020 pour tenter de lui trouver enfin une vocation.
Mais en vain. Le 23 septembre dernier, la commission permanente de la collectivité a finalement voté à l’unanimité (et 4 abstentions) une délibération actant « la cession de l’ancienne église Saint-Martin d’Arenc, située angle rue de Mirès, rue Peysonnel, rue de Ruffi, à Marseille 13003 ».
Pour expliquer cette décision, la collectivité avance que les études ont fait apparaître des fragilités structurelles du bâtiment. Il « était construit sur des remblais argileux […] qui auraient nécessité le recours à des fondations spéciales », nous explique-t-elle.
Ainsi, « les premiers désordres structurels sont apparus dès 1954 » avant que l’église ferme définitivement en 1977. La dégradation a empiré au fil des ans malgré certaines interventions du Département.
C’est pourquoi, aujourd’hui, « le sauvetage de cette église n’est pas envisageable. Les conditions d’intérêt général qui ont conduit le Département à l’acheter ne sont plus réunies ».
Malgré cet état des lieux peu attrayant, la collectivité espère trouver un acquéreur désireux (et capable) de sauver l’église d’Arenc. Elle souhaite donc la « mettre en vente » en organisant un appel à projets.
Ce dernier invitera les candidats à présenter un programme « pour y permettre l’émergence d’un lieu public et l’accueil d’activités d’intérêt général ou collectif de tout ordre ».
En fin de compte, le département des Bouches du Rhône acte s’être trompé – avec l’argent du contribuable, avoir suscité des projets qui tournent toujours autour des mêmes marroniers (lieu culturel, coworking, centre inter-religieux) toujours avec l’argent du contribuable, affirme qu’il faut de lourds travaux pour sauver l’édifice – certainement sur la base d’une expertise réalisée avec l’argent du contribuable, et dresse des exigences qui devraient décourager tout porteur d’appel à projets… le tout pour finir par vendre l’édifice à un promoteur qui le démolira ?
Le contribuable marseillais payera. Et les privés, bureaux d’étude, promoteurs etc. se rempliront les poches.