Suite à un article publié sur le quotidien Sud-Ouest, vendredi 14 octobre, à propos de l’Alliance des Cœurs unis, Mgr Marc Aillet communique :
Le quotidien La Croix a publié le 12 octobre 2022 un article de Mikael Corre, intitulé : « Virginie et la mystérieuse Alliance des Cœurs unis ». Il appartiendra aux responsables de l’Alliance de répondre aux accusations qui sont portées par ce journaliste, en particulier sur une prétendue « dérive ultradroitière » et sur un sentiment anti Pape François qui n’aurait évidemment pas sa place au sein d’un mouvement qui se veut en communion pleine et entière avec l’Eglise et le Successeur de Pierre.
Comme évêque, j’ai accepté d’accompagner pastoralement « l’Alliance des Cœurs unis », à la demande de madame Gaetane de Lacoste Lareymondie, alias « Virginie », souhaitant remettre à l’Eglise ce qu’elle portait, l’Association-support ayant déposé ses statuts à la sous-préfecture des Pyrénées atlantiques, du fait que sa Présidente résidait dans ce département. Après avoir pris connaissance des « messages » publiés dans « Les secrets du Roi » et m’étant assuré, à leur lecture, qu’il n’y avait pas de contradiction avec l’Ecriture Sainte et le Magistère de l’Eglise, et ayant constaté qu’un nombre croissant de fidèles, et même de prêtres, y adhérait et y recevait de vrais fruits spirituels, j’ai pensé opportun d’accepter cette mission d’accompagnement pour exercer la vigilance que « Virginie » demandait à l’Eglise et prévenir les déviances possibles. J’ai toujours affirmé que je ne pouvais, à ce stade, préjuger du caractère surnaturel de ces « messages » en exerçant cet accompagnement avec la prudence qui convient.
Je note que l’Alliance des Cœurs unis, qui se présente essentiellement comme un groupe de prière pour la France et qui n’est évidemment pas propre au diocèse de Bayonne, n’a pas été fondée pour diffuser les « messages » de Virginie, mais, à partir de ces « messages », pour promouvoir une consécration aux deux Cœurs unis de Jésus et de Marie, en vue du relèvement spirituel de la France, en écho à l’appel du Pape Saint Jean Paul II au Bourget en juin 1980 : « France, fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait de ton baptême ? France, fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, qu’as-tu fait, pour le bien de l’homme, de ton alliance avec la sagesse éternelle ? ». Le scapulaire imposé à ceux qui le souhaitent par un prêtre de l’Alliance, après discernement avec lui, n’est jamais présenté comme un moyen de nécessité de salut, mais comme le signe de cette consécration et d’appartenance au mouvement.
J’ajoute que les membres de l’Alliance dont l’objet est spirituel et apolitique, sont répartis sur l’ensemble du territoire national, se réunissent localement une fois par mois pour prier ensemble et approfondir leur vie chrétienne et sont invités à participer à une récollection annuelle qui est publique et n’a donc rien de secret. Par ailleurs, ils sont tous engagés dans leurs paroisses respectives et appartiennent aux diverses sensibilités ecclésiales. En outre, conformément aux Statuts de l’Association, des actions caritatives sont menées, en particulier en direction des chrétiens du Liban meurtri avec lesquels des liens sont entretenus.
Depuis un an environ, je suis alerté, à partir d’une douloureuse affaire familiale, sur de prétendus phénomènes d’« emprise spirituelle » au sein de l’Alliance. En août dernier, Mgr Jean-Luc Brunin, président de la « cellule emprises et dérives sectaires » de la Conférence des Evêques de France (CEF), m’indiquait avoir reçu les mêmes signalements. Mgr Brunin m’invitait, en tant qu’évêque-référent, à clarifier les choses, affirmant que, pour la cellule, le dossier était clos. A ce jour, ni lui ni moi n’avons reçu de témoignages de personnes se présentant, preuves à l’appui, comme « victimes » de phénomènes d’emprise caractérisée au sein de l’Alliance. Après avoir mené une première enquête interne, je prends alors la décision de demander à un observateur extérieur de mener une enquête au sein du mouvement.
Au cours du mois de septembre nous sommes saisis par Mikael Corre, journaliste de La Croix, interpellé par les mêmes sources qui avaient alerté Mgr Brunin et moi-même, en vue de mener une investigation sur l’Alliance des Cœurs unis et d’en rendre compte dans un article.
Ces soupçons étant placés sur la place publique, je m’apprête à confier cette mission d’enquête à un religieux que m’indiquera au plus vite le supérieur de la Congrégation que j’ai contacté.
De son côté, l’association a publié ce communiqué :
Compte tenu des erreurs manifestes, de nombreux amalgames, de graves insinuations et d’importantes fausses allégations, que recouvre et fait valoir l’article de Mickael Corre, intitulé « Virginie et la mystérieuse Alliance des Cœurs Unis » paru dans le journal La Croix du 12 octobre 2022, l’Association de l’Alliance des Cœurs Unis prépare un droit de réponse sans exclure toute autre action qui s’avèrerait nécessaire.