Dans le cimetière du Nord, peu après la chapelle néoclassique en rotonde perchée sur le porche d’entrée, se trouve une tombe sommée d’un buisson autour duquel de nombreuses abeilles font bombance. Il s’agit de la sépulture de la “sainte aux pochons“, une dévotion populaire rennaise toujours active.
Le média régional Breizh Info explique l’origine de cette dévotion : la sainte aux pochons est “Philippe-Hélène de Coëtlogon, marquise de Coëtlogon, née en 1630 et décédée le 14 décembre 1677. Elle avait épousé, en 1643 son parent René de Coëtlogon, vicomte de Méjusseaume, gouverneur de Rennes. Ils eurent ensemble quatre enfants, à savoir René-Hyacinthe, marquis de Coëtlogon, qui fut à son tour gouverneur de Rennes, Louis-Marcel, Anne-Marie et Louise-Philippe. Dame Philippe-Hélène était connue à l’époque comme une dame d’une grande piété, bienfaitrice des pauvres, morte en odeur de sainteté”.
Lors de la destruction de la chapelle (XVe) du couvent des Carmes, rue Vasselot en 1798, “sa dépouille avait été retrouvée intacte – une propriété que l’on appelle l’incorruptibilité et que l’on retrouve chez un certain nombre de saints, dont Bernadette Soubirous, Padre Pio ou le saint curé d’Ars pour ne prendre que des exemples récents – et la défunte eut immédiatement réputation de sainteté.
Transportée dans le récent cimetière du Nord (n°36, avenue du Gros Malhon), elle donna lieu à une tradition étrange, qui perdure jusqu’à nos jours : au pied de la croix de la tombe, on prenait un peu de terre qu’on glissait dans un pochon de toile. Ce dernier était placé au cou du malade. Après neuf jours de prière, on rapportait le pochon à la tombe de la dame, et le miracle de la guérison était censé s’accomplir. La tombe de celle qui fut très vite appelée la « sainte aux pochons » se trouve section 8, rang n°8, tombe n°12. Elle est entièrement couverte de lierre, croix y comprise, et est toujours fréquentée ; de nos jours, les pochons en plastique ont remplacé ceux de toile. Depuis près de deux siècles, la tradition se maintient“.
A l’entrée du cimetière du Nord, un grand panneau indique sa sépulture parmi les tombes remarquables – on trouve aussi celle de la famille Pinault ou du mosaïste Odorico, et une plaque au pied de la sépulture en rappelle l’histoire et la dévotion. Le couvent lui même était devenu partiellement un hôpital militaire encore avant la Révolution, puis un hospice en 1793. Le bâtiment principal du XVIIe subsiste, ainsi qu’une dépendance devenue presbytère de la paroisse Toussaints au XIXe. La bibliothèque conventuelle a été reversée à celle de la ville de Rennes.
Très intéressant, à connaître et pratiquer
en tous les cas, ce buisson qui semble être du seringa ne subit pas l’outrage du temps.
autrefois dans les monastères, il y en avait autour de la statue de la Sainte Verge, dans la cour, et immense.