A l’est de Montauban se trouve, près du bourg de Léojac la curieuse structure en béton armé de ce qui devait être la basilique Sainte-Thérèse des Farguettes, projet grandiose – et inachevé – de l’abbé Garribaud, depuis 1927, interrompu par le manque de moyens puis la seconde guerre mondiale alors que l’ossature commençait à s’élever, ainsi que le clocher qui culmine à 36 mètres. Depuis, le diocèse de Montauban – qui n’a pas repris la construction en 1946, après avoir acheté le terrain 10.000 francs – ne sait qu’en faire.
Dans les milieux de l’exploration urbaine, elle est connue comme “l’église du publicitaire“. Olivier Crétin, urbexeur et photographe, en dresse l’historique sur son site :
“L’histoire commence en 1927. Cette année là un nouveau curé [l’abbé Garribaud] prend possession de la paroisse et de son église, qui remplit bien son rôle depuis le XVIIème siècle.
Mais le nouveau curé est un homme entreprenant. Il nourrit des rêves de grandeur et ne se satisfait pas de cette modeste paroisse. Egalement doté de talents de communication, il écrit des articles dans une revue diocésaine. Très vite il dénigre son église dans sa revue, la qualifiant par exemple de « demeure trop indigne du Maître de la Terre et des Cieux ». Seulement quelques mois après son arrivée, il demande déjà la construction d’une nouvelle église. Sa hiérarchie ne réagit pas.
L’abbé n’a pas le temps d’attendre. En 1931, à défaut d’avoir un assentiment de l’évêché, il prend les devants : il trace à la charrue le contour de la future basilique et bénit le lieu qu’il a lui même choisi. Accessoirement ce lieu est un terrain privé qui ne lui appartient pas.
L’histoire commence en 1927. Cette année là un nouveau curé prend possession de la paroisse et de son église, qui remplit bien son rôle depuis le XVIIème siècle.
Mais le nouveau curé est un homme entreprenant. Il nourrit des rêves de grandeur et ne se satisfait pas de cette modeste paroisse. Egalement doté de talents de communication, il écrit des articles dans une revue diocésaine. Très vite il dénigre son église dans sa revue, la qualifiant par exemple de « demeure trop indigne du Maître de la Terre et des Cieux ». Seulement quelques mois après son arrivée, il demande déjà la construction d’une nouvelle église. Sa hiérarchie ne réagit pas.
L’abbé n’a pas le temps d’attendre. En 1931, à défaut d’avoir un assentiment de l’évêché, il prend les devants : il trace à la charrue le contour de la future basilique et bénit le lieu qu’il a lui même choisi. Accessoirement ce lieu est un terrain privé qui ne lui appartient pas.
Faute d’argent, les travaux s’arrêtent en 1938. Le début de la guerre y met un terme définitif. Le curé meurt en 1950 sans avoir vu son grand projet se réaliser“.
En réalité, en 1936, le diocèse se résout à l’édification de cette basilique et Monseigneur Durand, évêque de Montauban, lance un concours d’architectes pour son édification. C’est l’architecte Pierre Moure qui le remporte, et l’entreprise Bonnafous est adjudicataire des travaux. Le 20 novembre 1937 les murs, en ciment armé, sont à deux mètres de haut; trois mois plus tard, à 7 mètres, le 12 avril, à la hauteur des voûtes (18 mètres) et à la fin du mois le clocher est coulé et achevé. Le 2 août 1938 une croix en fer forgé haute de 10 mètres est plantée en haut du clocher.
Les techniques ont évolué : cette église peut être sauvée et achevée
La Ville de Montauban en a retracé l’historique dans un des numéros de la revue municipale en 2019. Et la Dépêche, en 2017, y consacrait un article, où elle expliquait que le diocèse, qui avait “rapidement du mettre la main au portefeuille pour en sécuriser les accès après la tempête d’août 2015 […] ne sait pas que faire. Le diocèse provisionne chaque année 50.000 euros en vue d’une démolition que les experts pourraient exiger d’ici dix ans”, en 2025 donc.
Cependant les techniques ont évolué – aujourd’hui, on arrive à restaurer des églises en béton armé vieilles d’un siècle, nettement plus grandes, et qui n’ont pas connu de “grande révision” depuis leur construction, comme dans le diocèse de Créteil pour une église construite en 1912, ou en Belgique pour l’une des premières églises en béton armé du pays, à Schaerbeek (1926-28, restaurée à partir de 2016).
“Avec des techniques modernes, nous arrivons très bien aujourd’hui à remettre en état de telles constuctions”, assure Philippe Gisclard, architecte des Bâtiments de France en Tarn-et-Garonne, dans la Dépêche en 2017. “Si le diocèse veut se lancer dans une levée de fonds, la fondation du patrimoine peut très bien accompagner la démarche. Une proposition qui intéressera plus un porteur de projet privé, ou une association, le diocèse ayant réduit son choix à détruire ou à vendre en l’état”.
De son côté l’économe diocésain expliquait, dans le même article : “solidifier l’édifice pour le terminer est au-delà de nos capacités financières et ne présente d’ailleurs aucun intérêt pour nous. Le détruire nous reviendrait à 200.000 euros, une somme énorme qui représente un an d’investissements pour le diocèse [et certainement à revoir à la hausse depuis le début de l’inflation] Si un porteur de projet est intéressé, qu’il n’hésite pas à nous contacter, nous sommes prêts à faciliter une vente“.