En février dernier, Mgr Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes actuellement sur le départ – il a été nommé à Nîmes et doit y être installé ce 18 septembre – avertissait ses fidèles au sujet de la fausse abbaye de Tarasteix, suite à une enquête canonique, et mettait en garde les fidèles à son sujet. Il a aussi interdit au père Mercier de s’y rendre. Depuis, des informations remontent au sujet de cette abbaye, notamment suite au témoignage d’un prêtre qui y était hébergé courant 2020, mais aussi d’une enquête en cours au sujet de ses (mé)comptes.
Mgr Brouwet écrivait au sujet de cette abbaye, le 25 février dernier : ” A la suite d’une enquête canonique j’interdis à l’Abbé Jean-Claude Mercier, installé depuis 1977 dans l’ancienne abbaye de Tarasteix sans l’autorisation de son évêque de Djibouti et des évêques de Tarbes et Lourdes, de célébrer les sacrements.
Cette interdiction s’applique aux deux prêtres habituellement présents dans ce bâtiment, les abbés José Jorge Pala-Dominguez originaire d’Equateur et Alexis Rakotondratsara de l’île de Madagascar. Je mets en garde tous les fidèles et les pèlerins de passage en leur conseillant de ne pas se rendre dans cette ancienne abbaye et de ne pas la financer. J’ajoute que l’Abbé Mercier, n’ayant aucune mission de l’Église catholique depuis 44 ans, ne peut pas agir ni recevoir quiconque en son nom“.
La filiale toulousaine du journal d’investigation Médiacités écrit ce 13 septembre, au sujet des comptes de la fausse abbaye – elle n’a jamais été canoniquement érigée, et n’a jamais accueilli de communauté de plein droit, bien qu’un film promotionnel réalisé ces dernières années pour le compte du père Mercier affirme le contraire – “un prêtre en rupture de ban avec l’Église catholique a-t-il abusé de la confiance de ces ouailles en détournant leurs dons destinés à la restauration d’une vieille abbaye dans les Hautes-Pyrénées ? C’est ce que pense l’un des donateurs de l’abbaye de Tarasteix, qui a porté plainte l’an dernier contre Jean-Claude Mercier, le président de l’association Notre-Dame de L’Espérance – Abbaye Notre-Dame à Tarasteix. Les éléments paraissaient suffisamment solides pour qu’une enquête préliminaire ait été ouverte par le parquet de Tarbes en février 2020“.
Médiacités poursuit : “Aux donateurs, l’abbé Mercier demandait explicitement de ne pas en remplir l’ordre. L’astuce lui aurait permis de faire encaisser par des tiers des chèques émis par la mère du plaignant, une octogénaire domiciliée en Gironde, alors qu’ils étaient destinés à la restauration de cet ancien couvent carmélite du 19e siècle.”
L’article revient aussi sur l’enquête menée par Tracfin en 2015 : “ Ce n’est pas la première fois que la justice s’intéresse aux finances de Jean-Claude Mercier. Le 25 mai 2015, Albert Allo, directeur adjoint de Tracfin, le service chargé de la lutte contre la fraude fiscale, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a adressé au procureur de Tarbes une note d’informations au sujet de mouvements suspects sur les comptes du religieux, entraînant à l’époque l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Tarbes […] celle-ci a permis d’établir, selon nos informations, que Jean-Claude Mercier aurait encaissé 73 756,15 euros de dons destinés à l’association sur deux comptes courants personnels au premier semestre 2015.
Tout cela recouvre des sommes importantes : ” Mêlant ses comptes personnels à celui de l’association, l’abbé Mercier encaisserait « environ 200 000 euros de dons et de revenus liés à l’édition d’une revue par an, sans compter les nombreux dons en liquide », révèle un ancien bénévole qui a eu accès à la comptabilité. Ce montant a été confirmé par l’abbé Mercier lui-même lors de son audition par la gendarmerie en 2016“. Cependant, l’enquête de Tracfin a été classée sans suite, malgré une procédure et des PV éloquents.
Aujourd’hui, “Aujourd’hui, l’abbaye est pourtant de nouveau sur le déclin. Si les jardins sont encore bien entretenus, les bâtiments sont plus décrépis. Dans les étages supérieurs, certaines pièces ne sont plus étanches et les sols sont jonchés de salpêtre, de morceaux de plâtre ou de verre brisé. « Voilà au moins 15 ans qu’aucun travail de restauration n’est fait », témoignent d’anciens membres de la communauté, requérant l’anonymat […] Dès lors, beaucoup se demandent où vont les sommes expédiées par la généreuse communauté de donateurs au père Mercier“.
Du reste, les 3000 donateurs du père Mercier, dispersés entre les Hautes-Pyrenées, la Côte d’Azur et la Loire-Atlantique dont il est originaire, sont-ils vraiment au courant ?
Que fait l église pour interdire Mercier de faire encore la messe le dimanche de porté sa tenue blanche des missionnaires et d’enlever le nom abbaye car celui-ci profite du nom pour attire encore des gens et leurs soutirer de l argent et de dissoudre l association car tant que elle existera celui ci en profitera pour soutirer de l argent.
C’est déja fait puisque l’évèque a, je cite ” interdi à l’Abbé Jean-Claude Mercier, installé depuis 1977 dans l’ancienne abbaye de Tarasteix sans l’autorisation de son évêque de Djibouti et des évêques de Tarbes et Lourdes, de célébrer les sacrements.” Quand à ‘association elle n’a aucun statut canonique c’est une association loi de 1901 qui doit être dissoute par l’autorité judiciaire.
Aucune communauté religieuse n’est installée à Tarasteix. Ce qui est trompeur c’est l’appellation “abbaye notre de dame de l’espérance” qui laisse supposer une communauté religieuse, or elle n’existe pas.
Il n’y a jamais eu de communautés religieuses installée, même au XIXe (il n’y avait qu’un ermitage, inoccupé). En réalité, tout le récit qui prétend établir que T. était le siège d’une communauté religieuse au XIXe est une forgerie censée légitimer la fausse abbaye actuelle, et n’a pas de réalité historique – un film publicitaire et un livre (sur lequel l’abbé M a été condamné, au titre d’infractions manifestes au droit d’auteur) ne remplacent pas une absence de preuves historiques.
Que fait l’Eglise demandez-vous ? L’évêque de Tarbes et Lourdes, aujourd’hui en charge du diocèse de Nîmes, a été très clair en interdisant le ministère au Père Mercier et en diffusant un communiqué recommandant au public de ne pas financer ce bâtiment !
Il semblerait tout de même que l’affaire soit beaucoup plus sombres que des problèmes d’argent…
Ce qui est scandaleux c’est la lenteur de la réaction des hommes d’église et la lâcheté des fidèles qui savent, mais se taisent