Après le scandale des abus sexuels et des violences à Bétharram, où plus de 150 élèves du collège lycée ont déposé plainte pour des faits qui vont de l’immédiat après-guerre aux années 2010, la parole se libère dans d’autres établissements qui ont le même profil, notamment Notre-Dame de Garaison, située dans le diocèse de Tarbes. Un collectif des victimes – qui relate principalement des faits de grande violence, ainsi qu’un viol commis au début des années 1990 par un surveillant de l’internat pour lequel la victime vient de déposer plainte – s’est créé, ainsi qu’un groupe WhatsApp et un groupe Facebook d’anciens élèves. Ce collectif, qui a collecté essentiellement des témoignages de violences et d’abus commis par l’encadrement laïc – des surveillants notamment – s’est adressé à l’établissement, historiquement tenu par les Missionnaires de l’Immaculée Conception (MIC) de Garaison, et depuis 2015 par la Congrégation de Sainte-Croix pour le sanctuaire.
La réponse de l’établissement, en date du 3 mars, peut surprendre par une certaine sécheresse, sans un mot d’excuse : « les faits auxquels vous faites allusion se sont produits il y a plus de 30 ans. La direction de Notre-Dame de Garaison ne conteste pas que certains encadrants aient pu avoir recours à des châtiments corporels par le passé. Dès que ces faits ont été portés à sa connaissance, elle s’est séparée des encadrants qui avaient recours à ces méthodes« .
Le 5 mars dernier, le collectif des victimes a lui aussi répondu par communiqué : « nous sommes très heureux que vous reconnaissez que des châtiments corporels ont été infligés aux élèves dans votre établissement depuis plus de quarante années. Nous estimons cependant que le mot « châtiments » est faible au regard des faits. Nous apprenons aussi que la direction s’est séparée des encadrants qui avaient recours à ces méthodes dès qu’elle en avait connaissance. Dans un souci de clarté et de sincérité, nous souhaitons être informés de leurs noms, ainsi que de quand et comment vous vous en êtes séparés« .