Maintenue depuis des mois à 15 personnes – sauf pour l’église d’Abeele, qui dépend d’une paroisse belge mais se trouve physiquement en France – la jauge repasse à 50 personnes en plein air, non comptés les enfants de moins de 12 ans, pour les messes publiques à partir du 8 mai prochain, indique la conférence des évêques de Belgique. Dans l’intérieur des églises, la jauge est maintenue à 15 personnes.
Plutôt que de s’élever contre des mesures liberticides et arbitraires – pourquoi le virus ne circulerait pas parmi 15 personnes dans une église, alors qu’à partir de 16 tout le monde est en danger de mort – les évêques approuvent le gouvernement : “Les Évêques encouragent les responsables locaux à user autant que possible de cette opportunité. Les lieux extérieurs de pèlerinage, de sanctuaires, le jardin d’un monastère ou d’un presbytère sont particulièrement adaptés à la liturgie“.
Néanmoins ils réclament l’assouplissement de la jauge, en se basant sur un seuil tout aussi arbitraire : “les Évêques sont convaincus que l’on peut aussi faire davantage à l’intérieur. De commun accord avec tous les cultes reconnus, ils demandent au Gouvernement fédéral de rétablir la norme relative dans les lieux de culte. Elle permettrait à une centaine de croyants de participer aux célébrations dans la plupart des églises“.
Pour les prélats, “cette norme relative s’avère moins restrictive pour le vécu de la foi et permet aussi une protection optimale de la santé publique“. Surtout, elle permet à la quasi-totalité des paroisses diocésaines, en déclin avancé, de revenir à l’assistance ordinaire à la messe. Dans les églises qui célèbrent selon le rite tridentin, il y a souvent bien plus de 100 personnes à la messe, mais les évêques ne semblent guère s’en soucier.
Le contraste entre la France, où les fidèles ont mené par deux fois le combat victorieux pour le rétablissement effectif de la liberté du culte, et la Belgique – où il n’y a eu pour ainsi dire aucune protestation, ni des fidèles, ni du clergé catholique, est flagrant. C’est la communauté juive d’Anvers qui a obtenu début décembre un rétablissement des cultes, jusque là interdits, limité à une jauge de 15 personne non comptés les enfants qui suffit aux synagogues.
Il se trouve qu’en Belgique, il y a un concordat, le clergé est payé par l’Etat sur la base des traitements de l’administration, alors qu’en France, depuis 1905 le clergé n’est rétribué que par les diocèses ou les institutions dont il dépend, sur la base du denier du culte et du casuel (offrandes pour les messes et célébrations). Ceci explique peut-être cela…mais pas que.