A l’occasion de l’année Saint Joseph décrétée par le Pape François, l’abbé Hervé Mercury évoque la figure de Saint Joseph dans l’éditorial d’A Crucetta, bulletin des fidèles attachés à la forme extraordinaire de Corse (n°133, Mars-Avril 2021) :
Le 8 décembre dernier, rendant hommage à la proclamation par Pie IX de saint Joseph comme patron de l’Eglise universelle, le Pape François a décrété opportunément une année consacrée à l’Epoux de Marie. En ce mois de mars qui lui est plus particulièrement dédié, nous avons donc une raison de plus de nous mettre à l’école de ce modèle de sainteté.
Modèle, saint Joseph ne l’est pas à l’aune de nos stars actuelles. Loin de faire la une des journaux de son époque et d’étaler sa vie intime, il se remarque par son profond silence. Si nous voulons comprendre les orientations de sa vie, nous sommes contraints de recourir aux grands principes de la Révélation, contenus dans la Sainte Ecriture.
Dans le livre de la Genèse, Dieu impose à l’homme de travailler à la sueur de son front en pénitence pour le péché originel.
Aux côtés de l’Enfant Jésus, le Verbe Tout-Puissant, Joseph accomplit son labeur quotidien de charpentier, ne cherchant pas à recourir à la force divine de son Fils pour sortir de la pauvreté et de l’indigence. Au contraire, saint Joseph nous apprend à travailler avec constance, ayant sans cesse devant les yeux les comptes qu’il faudra rendre finalement à Dieu des talents reçus et non développés.
Travailler en esprit de pénitence, c’est aussi ne pas se donner à corps perdu à ce devoir en y mettant toute sa complaisance. Joseph sait qu’il doit aussi avoir le soin de son épouse et de son enfant. Certes, il revient à la femme de supporter plus particulièrement les souffrances de l’enfantement physique, moral et spirituel de sa progéniture. Mais, elle ne peut pas porter toute seule ce fardeau de pénitence. Elle a besoin du soutien de son mari, comme lui a besoin des conseils de son épouse pour s’épanouir dans le juste accomplissement de ses tâches quotidiennes.
Pour réaliser cette œuvre qui pourrait paraître obscure et sans éclat à la plupart, il faut être prêt à obéir promptement aux indications de la Providence. C’est sans doute la grâce principale que nous pourrions demander à ce saint, grand aux yeux de Dieu, pas seulement à ceux des hommes.Abbé Hervé Mercury