En 2019 la mairie de Rouen a lancé un appel aux projets pour quatre de ses églises désaffectées – Sainte-Croix-des-Pelletiers, Saint-Pierre-du-Chatel, Saint-Nicaise et Saint-Paul. Trois d’entre elles ont trouvé preneur et seront transformées, la quatrième, non. La mairie relance un nouvel appel à projets pour l’église Saint-Paul.
Située sur une parcelle de 2226 m², cette église de 953 m² désaffectée en 2012 se trouve au sortir d’un nœud routier important, au débouché du pont Sainte-Mathilde, même si la mairie propose de réduire à moyen terme le flux routier. L’ancienne abside romane du XIe a été convertie en sacristie, l’ancien couvent attenant sert de foyer de Jeunes Travailleurs, l’église elle-même date de 1827-1829 mais est isolée de la ville par le pont Mathilde et l’échangeur. Elle est définitivement fermée au culte depuis 2017.
Une étude de l’architecte des Monuments Historiques Régis Martin estime la restauration de l’église à 765.000 € ; l’appel à projets, qui se clôt le 22 avril prochain, privilégie « un espace culturel, lieu de création, de restauration ou des activités tertiaires, des commerces », mais pas d’habitat. Une réaffectation au culte n’est même pas envisagée… Des statues, croix, confessionnaux et l’orgue de tribune XIXe encore présents dans l’église pourront être déplacés avec l’accord de la DRAC.
Les trois autres églises seront transformées à moyen terme en brasserie de bière – il s’agit de l’église Saint-Nicaise reconstruite en 1935-37 suite à un incendie et désacralisée en 2017, hôtel-restaurant de charme – c’est l’église Saint-Pierre du Châtel (XVe) bombardée en 1944, acquise par la ville de Rouen en 1958 et laissée ruinée en mémoire des bombardements – et espace coworking avec une halle gourmande – c’est l’église Sainte-Croix des Pelletiers (XVe-XVIe), désaffectée en 1792 et transformée finalement en salle de concert en 1951.
Rouen abrite une autre église désaffectée, convertie quant à elle en musée de la Ferronnerie. Il s’agit de l’église Saint-Laurent (XVe-XVIe-XVIIIe) : désaffectée en 1791, elle abrite les diligences de Louis Brasseur, puis le musée d’Art normand en 1911 et enfin le musée Secq des Tournelles en 1921 – il y est toujours.
Source : Paris-Normandie