La lettre des Amis du Monastère revient sur le 50è anniversaire de la fondation de l’Abbaye Sainte Madeleine du Barroux par Dom Gérard en août 1970. Dom Louis-Marie évoque à l’occasion de cet anniversaire l’attachement de Dom Gérard à l’Eglise permettant au fil de temps à l’abbaye de retrouver sa juste place.
La première mine octroyée, c’est l’Église, l’Église catholique, car nous sommes catholiques. La deuxième, c’est la vie monastique selon saint Benoît, puisque nous sommes bénédictins. Et la troisième mine est ce que l’on appelle la Tradition.
Je reviendrai sur l’interprétation de la deuxième et de la troisième mine dans les éditoriaux des prochaines Lettres. Aujourd’hui, contemplons déjà toute la beauté et la valeur de la première mine.
Nous sommes d’abord catholiques. Nous sommes fils de l’Église, nous sommes membres du Corps mystique du Christ, membres avec tous les autres membres de ce Corps dont le Christ est la tête. Membres unis avec ceux du passé, et ça, fortement ; mais aussi avec ceux de l’éternité, Dom Gérard a beaucoup parlé de l’Église du Ciel. Et nous sommes aussi unis avec ceux – et tous ceux – du présent. Cette mine que le Seigneur nous a donnée à tous lors de notre baptême est vraiment la mine fondamentale, la mine qui nous fait entrer, qui nous insère, qui nous greffe sur le Corps mystique qui est l’Église. Saint Louis aimait à signer son nom par “Louis de Poissy”, parce que c’était dans cette ville qu’il avait reçu le don du baptême. Cette grâce du baptême, cette grâce ecclésiale, il ne l’a pas enterrée, mais il l’a fait fructifier en devenant un grand saint. Nous sommes d’abord et avant tout des catholiques. Et c’est une grâce dont le Seigneur attend des intérêts. Mais, quels intérêts ?
D’abord, celui de l’écoute. L’écoute attentive du magistère authentique. Ensuite, celui de l’obéissance aux ordres légitimes. Et enfin, celui de la profonde communion avec nos frères dans la foi. En 1988, Dom Gérard a fait un choix douloureux et quasi héroïque. Un choix qui l’a fait souffrir dans sa chair, puisque ses attaques cérébrales datent d’après 1988. Toutefois, dès cette date, Dom Gérard nous a orientés sur un chemin d’unité. Ce n’était pas un chemin sur lequel était déroulé un tapis rouge, au contraire, c’était un sentier plein de cailloux. Mais ce chemin a quand même été arpenté depuis ce jour. Nous avons intégré la CMF, Conférence monastique de France, d’abord, et puis ensuite la Confédération bénédictine, les réunions de cellériers, d’infirmiers, d’hôteliers. Récemment nous avons pu parvenir à une collaboration avec la communauté de la Pierre-qui-Vire afin de publier, d’ici quelques années, les écrits de son fondateur, le Père Muard.
Alors, il est évident que Dom Gérard ne visait pas l’unité pour l’unité, au risque de trahir la vérité. Non, il était animé d’un zèle apostolique, d’un grand désir d’aider l’Église à retrouver sa jeunesse. Mais nous nous souvenons aussi qu’il disait assez souvent, voire très souvent, que d’autres étaient bien meilleurs que nous. Nous donnerons du fruit ecclésial à cette condition seule : reconnaître que l’Église, l’Église de toujours, l’Église d’aujourd’hui, est plus grande, plus sainte et plus belle que nous. Il n’y a qu’une seule façon de porter des fruits ecclésiaux, c’est à dire des intérêts : en reconnaissant que nous sommes avant tout des fils, de petits enfants, de l’Église catholique.
Il ne faut pas oublier que sans Mgr Lefebvre l’Abbaye du Barroux n’existerait pas.
C’est Mgr Lefebvre qui a ordonné les prêtres du monastère jusqu’en 1988 et ce sont les fidèles de la Fraternité St Pie X qui ont financé la construction du monastère.
Je suis surpris par une telle ingratitude de la part des moines envers l’évêque auquel ils doivent leur existence.
En 88 Dom Gerard s’est désolidarisé de Mgr Lefebvre mais avait dit qu’aucune contrepartie doctrinale ne leur était demandée. Les moines continueraient leur prédication anti-moderniste.
Aujourd’hui ils acceptent la liberté religieuse de Vatican II et l’oecuménisme qui met toutes les religions à égalité..