La dernière livraison de Paix Liturgique (758 du 18 août) s’intéresse au diocèse d’Amiens où malgré les demandes aucune messe en application du Motu Proprio n’est célébrée. Il fait parti des 5 diocèses métropolitains où aucune application du Motu Proprio n’est faite avec Cambrai, Châlons, Langres et Viviers.
Louis Renaudin – Mais y-a-t-il eu des demandes Summorum Pontificum ?
Firmin Fuscien – Je viens de rappeler la promesse de Mgr Bouilleret d’instaurer « une célébration traditionnelle officielle », ce qui signifie que Mgr Bouilleret n’ignorait rien de la demande de nombreux fidèles de vouloir vivre leur foi catholique officiellement. Ces demandes Summorum Pontificum existent, mais elles sont le plus souvent discrètes voire implicites. Le fait que la FSSPX soit jetée à la rue en 2007 avait d’ailleurs été très mobilisateur, bien au-delà des proches de cette Fraternité. Je puis vous assurer qu’il y a une forte demande de liturgie traditionnelle à condition que celle-ci ne soit pas accordée dans le but de la torpiller…
Louis Renaudin – À Amiens ?
Firmin Fuscien – À Amiens bien sûr, mais aussi à Abbeville et dans toute la zone du Ponthieu où les familles qui veulent une messe traditionnelle et un catéchisme traditionnels sont nombreuses, autour de Saint-Valéry, d’Eu, du Tréport et de Rue. Une messe dominicale traditionnelle dans la région d’Abbeville est une nécessité.
Louis Renaudin – Il faut donc une messe traditionnelle dans la région d’Abbeville. Et à part ça comment voyez-vous l’avenir ?
Firmin Fuscien – Certains catholiques avaient vu l’arrivée de Mgr Leborgne, évêque d’Amiens depuis 2014, comme une circonstance favorable à un apaisement. Malheureusement il n’en a rien été, en tout cas pour ceux qui sont attachés à la liturgie traditionnelle, même si l’installation de la Communauté Saint-Martin dans la cathédrale d’Amiens a permis un redressement de la pratique et des quêtes… Rien n’est fait pour entreprendre la politique d’apaisement et je dirais de « mélange » du monde traditionnel au sein du monde catholique officiel qu’avait souhaité Benoit XVI avec son motu proprio Summorum Pontificum. C’est donc pour l’instant autour de la Fraternité Saint-Pie-X que se regroupent les bonnes volontés avec des projets d’écoles et surtout avec l’érection d’un véritable prieuré à Amiens qui permettra de mieux desservir toutes les demandes du diocèse. Et puis il y a aussi ce projet d’implantation de la « Résistance », la communauté détachée de la FSSPX, entre Albert et Péronne.
Cette communauté Saint-Martin est bien utile aux conciliaires,lorsque des fidèles souhaitent obtenir l’application du motu proprio de Benoît XVI dans leur diocèse la réponse est souvent la même,à savoir tournez vous vers la communauté St-Martin,mais cette association cléricale ne célèbre que la liturgie conciliaire,si la messe et les offices sont chantés en latin dans leur maison de formation,il ne s’agit que de la liturgie réformée.
Dans les paroisses desservies par les prêtres de St-Martin la messe est exactement celle que l’on peut entendre ailleurs en langue vernaculaire,les laïcs y occupent la même place qu’en d’autres endroits,d’autre part cette communauté n’autorise pas ses membres à célébrer la messe selon le missel de 1962,la soutane n’est que de la poudre aux yeux,cette communauté ne facilite absolument pas l’application de Summorum Pontificum.