Deux millions de jeunes du monde entier sont attendus cet été à Cracovie, pour les 31èmes Journées Mondiales de la Jeunesse. Ils viendront de 182 pays et parmi eux un certain nombre sont des Asiatiques. Un décompte de ces derniers s’avère toutefois délicat, entre ceux qui ne pourront pas sortir de leur pays pour des raisons financières ou politiques et ceux dont les Eglises d’origine ne tiennent pas des statistiques précises.
En 2013, aux JMJ de Rio, la délégation de jeunes qui constituait la « présence asiatique » était très modeste. « Soixante-dix jeunes de Hongkong, 16 de Macao, 137 de Taiwan et 60 du Continent chinois : mais c’était en soi déjà un petit miracle ! », se réjouissait à l’époque un missionnaire actif au sein du monde chinois.
Cette année, les Philippines, dont 85 % de la population est catholique, enverront un minimum de 1 500 jeunes à Cracovie. En Corée du Sud, ce sont 800 jeunes venus de 16 des 18 diocèses du pays qui partiront. En Indonésie, 170 sont sur le départ pour la Pologne ; ils sont 150 en Inde et 120 au Japon. A Taiwan, les chiffres devraient avoisiner ceux de la dernière édition des JMJ, soit environ 140 jeunes. A Hongkong, il se peut que la mobilisation soit plus forte cette année qu’en 2013. « Avant, nous devions respecter des quotas, mais ce n’est plus le cas maintenant », explique le P. Matthieu Masson, jeune missionnaire MEP à Hongkong, qui confie que de nombreuses paroisses enverront des groupes allant de 25 à 75 jeunes, en plus du groupe principal envoyé par le diocèse. La partie « officielle » de l’Eglise de Chine fera aussi partir des délégations en Pologne, et certains jeunes des communautés « clandestines » rejoindront par leurs propres moyens l’Europe, certains se joignant discrètement à des délégations taïwanaises ou hongkongaises.
« Les chants m’inspirent et me transportent. Ils m’amènent à mieux vouloir connaître le Christ », confie Sky Ortigas, une jeune catholique philippine, qui s’apprête à prendre part à ses troisièmes JMJ. Vivre des moments forts de foi et de partage aves des jeunes du monde entier, être des témoins de leurs communautés ecclésiales en croissance pour le reste du monde, voir le pape François, découvrir d’autres pays et d’autres cultures et faire la fête, telles sont les différentes raisons qui poussent les jeunes asiatiques à se rendre à Cracovie.
De véritables entretiens de passage
Faute de moyens financiers, la plupart des délégations des pays d’Asie ont été obligées de limiter leurs effectifs. Les jeunes ont donc passé « des entretiens de motivation ». Ce sont tantôt les piliers de communauté, tantôt ceux dont la foi est encore peu assurée, qui ont été retenus. « Nous voulons faire comprendre à ceux dont la foi n’est pas encore assise l’importance de la religion », confie une sœur qui partira avec un groupe de Taiwan. A Hongkong, au contraire, « nous avons tenu à vérifier la motivation des jeunes et leur engagement dans l’Eglise », partage un missionnaire MEP.
Lire la suite sur EDA