Le couvent d’Assise, en Italie, organise du 18 au 20 septembre une nouvelle rencontre entre les responsables mondiaux des religions pour invoquer la paix dans le monde, rapporte Zénith.
Notons que la rencontre se place sous le signe, moins de l’œcuménisme effréné que de la nécessité d’une réponse commune à l’expansion de la violence.
Le gardien du couvent, pour qui la troisième guerre mondiale est en marche, entend opposer à la Guerre Sainte, la miséricorde. Pour lui, les grandes religions doivent œuvrer à une réponse commune face au terrorisme.
Tables rondes et échanges sont donc prévus pour cette rencontre qui n’en reste pas moins dans la droite file d’Assise 1986, organisé par saint Jean-Paul II. Une prière commune est donc bien entendu prévue.
Si l’initiative est généreuse et probablement utile dans certaines limites pour contrer le raz de marée de violence islamiste, nombres de questions restent en suspens.
D’une part se couler dans la dynamique de 1986 est loin de faire l’unanimité. Et ce d’autant moins que la perspective de ce rassemblement n’est pas vraiment comprise par ceux-là-mêmes qui y adhèrent, confondant œcuménisme et syncrétisme.
D’autre part, les “principes reconnus par toutes les religions”, dont parle le gardien du couvent, recouvrent-ils la même chose ? Non assurément non pour beaucoup d’entre eux. Dieu n’est pas le même pour toutes les religions ; la paix, ou la tolérance moins encore. Rappelons que pour l’Hindouisme, tout personne non Hindoue est exclue. Comment alors concevoir une action qui soit réellement commune et non une simple juxtaposition opportuniste d’intérêts communautaires ? Que signifie Miséricorde pour le chamanisme ?
Nous occidentaux, nous nous sommes habitués à nous gargariser de belles formules, persuadés qu’elles ont le même contenu affectif pour l’ensemble de l’humanité. Notre “occidentalocentrisme” en nous aveuglant, nous confine à l’irénisme anesthésiant.