“Mes parents en ont été heureux. Mais ce n’est pas seulement parce que cette idée leur plaisait que j’ai eu à discerner ma vocation… Aîné de 4 enfants (j’ai 3 sœurs), j’aurais pu prendre la suite de mes parents dans la ferme familiale et fonder un foyer.
La question d’être prêtre m’a rejoint dès la fin de l’école primaire et j’ai passé mon baccalauréat pour entrer au séminaire. Accompagné par le Service Diocésain des Vocations, j’ai pu creuser la question avec d’autres et dans la prière. Mais – les voies du Seigneur étant insondables –, je ne suis rentré au séminaire qu’après avoir effectué une année universitaire à la faculté des Sciences, une année de service militaire et deux années au guichet d’un bureau de Poste.
Au séminaire, de 1991 à 1997, j’ai pu discerner l’appel de Dieu et ma réponse à cet appel. Pendant ces années, j’ai remis ce discernement entre les mains de l’Église. Puis, lorsque je lui ai indiqué ma disponibilité pour l’ordination diaconale puis presbytérale, l’évêque m’a appelé à être diacre puis prêtre. Je ne le regrette pas ; j’en suis heureux.
Je ne suis pas le prêtre que j’ai rêvé d’être, mais ce que je vis est plus beau encore que ce que je pouvais imaginer. C’est plus dur aussi… Mais je crois qu’il en est de même pour d’autres chemins vocationnels comme celui de la vie religieuse ou de la vie conjugale et parentale.
Comme prêtre, il m’est donné de rencontrer des personnes très différentes : diversité de situations familiales, diversités de milieux socio-professionnels, diversité de générations, diversités de sentiments d’appartenance à l’Église… Toujours, je suis appelé à être disponible pour écouter et, parfois, pour éclairer ou réconforter. Lorsque la fatigue se fait sentir – à certaines heures –, il m’est donné d’éprouver la tendresse de Dieu à mon égard, celle-là même dont je dois témoigner contre vents et marées, malgré certains agacements ou certaines impatiences…
J’ai la chance d’être chrétien avec vous et d’être prêtre pour vous. J’ai la joie de pouvoir compter sur votre prière et votre amitié fraternelle. Ma solitude est riche de rencontres vécues.
Je rends grâce au Seigneur pour la confiance dont je bénéficie de votre part et de la part de l’Église. Et je souhaite que d’autres, parmi vos fils, vos frères ou vos amis, aient le bonheur d’être prêtres”.
Arthur Leroy