Contrairement à certains évêques, le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a déclaré dans La Croix, suite au vote suisse sur les minarets :
- “Il nous pose la question de la place de l’islam en Europe, aujourd’hui et demain. Pour moi, l’ignorance est la mère de toutes les dérives, elle est à la base de toutes les
difficultés. Il faut se connaître davantage, s’apprivoiser, voir ce que l’on peut faire ensemble. On ne se rencontre jamais assez. Nous devons également réaffirmer la liberté de religion,
dans son sens le plus large, qui suppose comme minimum nécessaire que chacun puisse disposer de lieux de culte adéquats, cela en Europe comme au Moyen-Orient. Naturellement, les
mosquées comme les églises doivent respecter le paysage urbain et le contexte culturel. Pas question de construire une cathédrale devant la grande mosquée de Riyad ou une mosquée devant
Notre-Dame de Paris ! Le sens commun doit nous dicter le respect d’autrui. Comme l’ont fait remarquer des personnalités musulmanes, le minaret n’est pas essentiel à une mosquée. Le
muezzin doit obéir à la loi locale, tout comme les cloches de l’église y obéissent !“
Voilà qui nous change de Mgr de Germiny. Et au cas où ce dernier n’aurait
vraiment pas compris que le problème du minaret n’est pas essentiel (puisque la mosquée reste un lieu adéquat), le cardinal rappelle où se situe vraiment le problème : dans les pays musulmans,
où les chrétiens ne peuvent pas célébrer la messe :
- “Malheureusement, en dépit de la visite historique du roi Abdallah d’Arabie saoudite au Vatican le 7 novembre 2007, nous ne voyons rien venir.”
On attend la réaction de Mgr de Germiny, si prompt à réagir sur le comportement des autres pays.