Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, a répondu aux journaliste de
Sud-Ouest. En voici quelques extraits :
“Mon but n’est pas de me contenter de gérer la boutique interne. Il y a combien de pratiquants dans le diocèse ? On dit 6%, c’est bien au-dessus de la moyenne nationale, mais il
y a plus de 90 % de gens qui ne sont pas là. Il faut que l’on se tourne vers l’extérieur. […] C’est vrai que j’ai fait appel à des hommes plus jeunes, de cette catégorie de
prêtres, qui ont moins de 25 ans de sacerdoce et qui ne sont que 25. Je suis le 26e plus jeune prêtre de mon diocèse qui en compte encore 225 actifs. Je ne sais pas si vous vous
rendez compte… Je ne peux pas engager l’avenir sans des forces plus neuves. […]
Regrettez-vous d’avoir écrit à Didier Borotra, maire de Biarritz, au sujet de la Gay pride [Mgr Aillet avait écrit au
maire de Biarritz le 18 juin pour dénoncer la présence des « Soeurs de la perpétuelle indulgence » dans le défilé de la Gay pride à Bayonne] ?
Non ! Je crois qu’un débat n’est vraiment démocratique que si les personnes de conviction qui sont des citoyens comme les autres, ont le droit de s’exprimer sans s’excuser.
La distinction des pouvoirs ne veut pas dire que les sphères politique et religieuse sont opposées et séparées par un fossé infranchissable. Le pouvoir spirituel et le
pouvoir temporel peuvent entrer en dialogue. Cela dit, je n’en veux pas du tout à Monsieur Borotra de m’avoir répondu comme il l’a fait et ne veux pas alimenter une polémique que je n’ai
pas ouverte. […]
“Je ne suis pas allé à la rencontre des Lefebvristes [qu’il a toutefois reçu, NDMB],
mais je suis ouvert à tous. Je veux être un homme de réconciliation. À la suite de Jean-Paul II, Benoît XVI est animé de ce désir de ne pas alimenter les antagonismes. Quant à la
messe en latin, c’est la messe sous sa forme extraordinaire du rite romain, selon le missel de 1962 publié par Jean XXIII avant le concile. La messe issue de la réforme liturgique de Vatican II
étant la forme ordinaire que je pratique, quant à moi. C’est ma culture. […]
“La diminution du nombre de prêtres constitue la grande souffrance des évêques. Cette pénurie nous a permis de mieux prendre conscience de la place des laïcs. J’en suis très heureux mais
ce n’est pas pour ça que nous avons besoin de moins de prêtres. Le prêtre est irremplaçable dans la vie et la mission de l’église. C’est la présence des prêtres qui engage et entraîne
les laïcs. […] il ne faut surtout pas que l’on enferme nos fidèles laïcs dans des tâches intra-ecclésiales qui consistent à gérer des structures pour maintenir à tout prix notre position
dans un maillage territorial. Pour moi le fidèle laïc est une présence chrétienne dans le monde. On en a besoin pour la catéchèse, la liturgie, mais n’enfermons pas le laïc dans cette tâche parce
que l’on risque la cléricalisation.”