Un de mes lecteurs – ou une de mes lectrices ? –, Soha, commente ainsi mon article d’hier sur le dernier rapport du John Jay College of Criminal Justice : « Dommage ! là non plus, nous ne saurons pas les…causes ! ». Dommage, plutôt, que Soha ne soit accoutumé(e) que depuis peu à americatho, car c’est un sujet que j’ai déjà amplement traité signalant la cause principale de ces abus sexuels du clergé sur des mineurs.
J’ai cité les noms de plusieurs experts et connaisseurs américains qui ont dit leur stupéfaction devant les “conclusions” du rapport et notamment celle-ci qui dépasse l’entendement : après avoir nettement et parfaitement établi, dans ses précédentes études – qui recoupent d’ailleurs bien d’autres études sérieuses –, que plus de 80 % des abus sexuels attestés sur des mineurs par des prêtres l’avaient été sur des garçons post-pubères, le John Jay College of Criminal Justice ose conclure que ces faits ne relèvent pas de l’homosexualité ! Comme le dit avec quelque autorité le Dr. Richard Fitzgibbons, un psychiatre de première qualité qui a soigné de très nombreux prêtres abuseurs : « La cause principale de la crise fut l’abus homosexuel de personnes de sexe masculin (…) Quand un adulte est impliqué dans un comportement homosexuel avec un adolescent de sexe masculin, c’est évidemment qu’il a un gros problème du côté de l’homosexualité ».
Ce qu’on a qualifié à tort de « scandale du clergé pédophile » – ou ceux que la presse fustige comme « prêtres pédophiles » – n’a pratiquement rien à voir avec la pédophilie clinique : moins de 5 % des abus sexuels attestés l’ont été sur des jeunes pré-pubères – et, de mémoire, dans la majorité des cas encore des garçons. La crise des abus sexuels dans l’Église, est une crise créée par un clergé homosexuel que par négligence, connivence ou “charité” dévoyée on a laissé venir aux ordres avec les conséquences que l’on peut constater ! De cela, le rapport ne dit mot, se contenant d’évoquer de manière imprécise la défectueuse formation dans les séminaires ou “l’esprit du temps” ce que j’ai essayé de traduire en écrivant : « la faute à Woodstock ». Avec de tels diagnostics, impossible de comprendre la maladie, impossible de guérir le mal…
Bonjour.
Je trouve inconvenant de réduire et rendre simpliste ce genre d’analyse.
La plupart des victimes de ces crimes odieux sont de sexe masculin. Donc, par un hasardeux simplisme, les bourreaux seraient homosexuels…
Permettez moi de proposer ma propre réflexion issue de lectures, de rencontres et surtout de confidences…
La plupart des prêtres diocésains, religieux prêtres ou religieux frères qui ont quitté les ordres ou ont été réduits à l’état laïc furent des hommes hétérosexuels ou homosexuels souvent issus de vocations matriarcales (vocation plus née du désir d’une mère que d’un appel divin).
Notre Eglise catholique romaine a toujours eu une mission préférentielle envers les jeunes pour leur permettre de devenir des êtres humains adultes, libres, responsables aux convictions humaines, et religieuses assurées.
Le fonctionnement des instituts religieux, des congrégations religieuses relevaient plus d’une dérive sectaire que d’un lieu d’épanouissement spirituel.
Très facilement, tout homme hétérosexuel ou homosexuel, se trouvait infantilisé avec de nombreuses réactions et habitus régressifs. Dans ce champ d’action, l’affectivité s’en retrouve déboussolée, annihilée, fuie…
Je vous assure que ces trop nombreux criminels sont des hétérosexuels mais qui se sont vus rétrogradés à un âge adolescent aux questionnement sans réponse. Les victimes en furent les personnes les plus proches, les plus fragiles : souvent des jeunes hommes. Cela s’est déroulé dans de nombreux petits séminaires religieux ou diocésains, des institutions scolaires prestigieuses ou anonymes…
Je tiens à votre disposition de nombreux exemples dans le diocèse de Lyon (ancien territoire).
Donc merci de ne pas trop vite vous enfermer dans une analyse homosexualiste.
Je vous rejoins cependant dans la critique du rapport officiel.
Cordialement.
Maxime de V.
J’ignore totalement la situation dans le diocèse de Lyon et n’ayant aucune compétence à en parler, je me tais. Par contre, pour mémoire et comme la chose ne vous aura pas échappée, mon blogue ne traite que du catholicisme aux États-Unis. La Catholic League vient de faire paraître un rapport de 24 pages documentées sur la question du rapport John Jay. De “droite“ ou de “gauche” les spécialistes catholiques de cette question partagent la même analyse des causes et du contexte de la crise dite “pédophile” et tout en rendant hommage au travail d’analyse de l’institut en contestent les conclusions et uniquement les conclusions. Pour eux, la crise majeure qui a été révélée en 2002, par des sources extérieures à l’Église, est une crise liée à l’homosexualité dune partie du sacerdoce dans une période de temps pécise. C’est leur thèse. Je la tiens pour crédible et documentée (c’est d’ailleurs en raison de la nature de cette crise que le Saint Siège a tellement publié de textes normatifs sur la question de l’homosexualité et la préparation en séminaire des futurs lévites). Et j’en rends compte.