Président George W. Bush mourrait subitement pour s’être étouffé avec un bretzel et le Vice Président Dick Chenney défunctait le même jour d’un éclat de rire – cause de
décès moins probable que la première –, elle deviendrait chef de l’État, ad interim, puisque sa fonction de Présidente de la Chambre en fait le troisième personnage de l’État, quand on
songe à cela le doute s’installe car Madame Speaker – c’est ainsi qu’on s’adresse à elle en américain – est une sacrée menteuse…
J’espère que cette dernière expression ne contristera pas trop l’ami Jean – que je salue au passage –, qui réside à New York et suit attentivement ce blogue, puisqu’il m’égratigne – fort
gentiment au demeurant – pour avoir qualifié, dans un précédent article, de détestation le sentiment d’Obama sur les juges catholiques pro-vie de la Cour Suprême. Soit, j’aurais tout autant pu parler
d’aversion, d’hostilité ou d’inimitié, mais cela aurait-il changé quoi que ce soit à la chose ? Je ne le pense pas d’autant plus que, faute d’y avoir songé dans l’instant ou je rédigeai, j’aurais
pu rajouter, à la liste que je citai des trois noms de juges catholiques pro-vie de la Cour Suprême, celui de Samuel Alito Jr., dont la canditature proposée par Bush fut finalement
ratifiée par le Sénat malgré le vote contraire d’Obama !
Ce long préambule n’est en fait qu’une transition puisque dans l’article précité j’évoque le débat télévisé retransmis depuis la SaddleBack Church du pasteur Rick Warren le dimanche
17 août, et opposant Obama à McCain. J’y reviens donc puisque, lors de cette joute politique, le pasteur Warren posa cette question à Obama : « À quel moment,
selon vous, un bébé a des droits humains ? », ce qui revenait à demander au prétendant à l’investiture démocrate quand commence la vie.
Réponse d’Obama (le style est parlé) : « Bien, vous voyez, je crois que selon de point de vue d’où on se place, dans une perspective théologique ou dans une perspective scientifique…
répondre précisément à cette question, vous voyez, c’est, c’est au-delà de mes compétences ». Dont acte. Le sénateur ne sait pas quand la vie commence, mais il sait quand on peut la
détruire : à n’importe quel moment entre la conception et la naissance. Comme cohérence intellectuelle, on repassera…
Huit jours plus tard, le dimanche 24 août, en marge de la Convention démocrate qui commence à Denver, l’émission Meet the Press de NBC animée par Tom Brokaw est
diffusée depuis le Pepsi Center de cette ville. Nancy Pelosi est sur le plateau. On passe la vidéo de l’échange du dimanche précédent entre le pasteur et Obama, puis s’engage
une discussion entre Brokaw et Nancy Pelosi. Le voici (le style, là aussi, est parlé) :
– Le sénateur Obama dit que la question de savoir quand commence la vie est au-delà de ses compétences, qu’on voit les choses d’un point de vue scientifique ou d’un point de vue
théologique. S’il venait vous voir pour vous demander : « Aidez-moi là-dessus Madame Speaker. Quand commence la vie ? », que lui répondriez-vous ?
– Je dirais qu’en tant que catholique fervente, et pratiquante, c’est un problème que j’ai longtemps étudié. Et ce que je sais c’est que, au long des siècles, les docteurs de l’Église n’ont pas
été capables de la préciser. Et sénateur… Saint Augustin parle de trois mois. On n’en sait rien. La question c’est, c’est que cela ne devrait pas avoir d’incidence sur le droit de la femme
à choisir. Roe contre Wade parle de définitions très claires sur quand l’enfant… au premier trimestre, selon certaines considérations ; au deuxième trimestre ; certaines au troisième
trimestre. Il y a là de très claires distinctions. Il ne s’agit pas de l’avortement à la demande, il s’agit d’une soigneuse, d’une soigneuse attention sur tous les facteurs et… qui… que la femme
doit faire avec son docteur et son dieu. Et donc, je ne crois pas que personne puisse vous dire quand commence la vie, quand commence la vie humaine. Comme je l’ai dit, l’Église catholique a
discuté de cela pendant des siècles, et puis il y a ceux qui en ont décidé…
– Pour l’heure, l’Église catholique pense fermement qu’elle…
– Je sais.
– …commence au moment de la conception.
– Je sais. Et cela fait cinquante ans, ou environ. Une fois de plus, tout au long de l’Histoire de l’Église, c’est une question controversée. Mais c’est, c’est aussi vrai que Dieu nous a donné, à
chacun de nous, un libre-arbitre et la responsabilité de répondre de nos actes. Et nous voulons que l’avortement soit sans danger, peu fréquent, et nous voulons réduire le nombre des avortements.
C’est pourquoi nous avons eu cette bataille au Congrès sur la contraception. Mes collègues républicains ne soutiennent pas la contraception. Si vous voulez réduire le nombre des avortements, et
nous le voulons tous, nous devons… il vous faudrait soutenir le planning familial et, et la contraception, penserez-vous. Mais ce n’est pas le cas. Et donc nous devons prendre, vous voyez, nous
devons traiter cela avec autant de délicatesse… nous sommes sur un terrain sacré. Nous devons traiter cela avec beaucoup de délicatesse et ne pas le politiser, comme il l’a été… Je ne dis pas que
Rick Warren l’a fait, parce que je pense pas qu’il l’ait fait, mais d’autres vont le tenter.
Madame Speaker si d’aventure Obama l’interrogeait sur cette question ne lui serait pas d’une grande aide… Bien que ce soit « un problème qu’elle a longtemps étudié
», elle n’en sait pas plus que lui étant aussi incompétence en la matière que le « don de Dieu » – comme elle a osé qualifier Obama !
Que n’a-t-elle étudié le Catéchisme de l’Église catholique – disponible dans toutes les bonnes librairies américaines et gratuit sur le site du Saint Siège pour les pingres… ! Elle
aurait lu au n. 2270 que « La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception », puis au n. 2271 que « Depuis le premier siècle,
l’Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n’a pas changé. Il demeure invariable ». Depuis le moment de la conception, depuis le premier
siècle… L’Église catholique sait quand commence la vie, et elle le sait depuis le premier siècle : Nancy Pelosi feint d’ignorer l’un et l’autre. Mais elle le sait bien. C’est une
fieffée menteuse !
Au fond, Madame Speaker et son « don de Dieu » ne font que reprendre les attendus de l’arrêt Roe contre Wade de 1973 qui déclaraient : 1. « Le mot “personne”,
dans le sens où il est utilisé dans le Quatorzième Amendement, ne s’applique pas à l’enfant non né » (410 U.S. 113, 158) et 2. « Nous n’avons pas à résoudre le difficile problème de
savoir quand la vie commence. Quand ceux qui sont experts dans leurs disciplines respectives, médecine, philosophie et théologie, sont incapables d’arriver à un quelconque consensus, le pouvoir
judiciaire, au point où en est le développement des connaissances humaines, n’est pas en mesure de spéculer quant à la réponse » (410 U.S. 113, 158). Des attendus dont il n’est pas
nécessaire qu’on soit sorti des grandes écoles pour en saisir l’incohérence et la contradiction. En effet, si personne ne sait quand commence la vie humaine et donc quand commence le droit d’une
personne, de quel droit affirmer qu’un enfant conçu n’est pas une personne ? Si ce n’est pas là « spéculer quant à la réponse », il va falloir prendre du temps pour m’en convaincre. Et
l’éternité n’y suffira pas…
Dans la colonne du P. Frank Pavone, président des Priests for Life, reçue ce matin et intitulée « Au-delà de mes compétences » – en référence à l’aveu d’Obama –,
l’infatigable défenseur du droit à la vie en appelait au bons sens : « Le bon sens nous dit que si quelqu’un est à la chasse et ne sait pas si ce qui remue derrière le buisson est un ours ou
un homme, il s’abstiendra de tirer en attendant de le savoir. En d’autres mots, le doute conduit à une surabondance de prudence et non pas à l’abandon de toute prudence ». C’est pourtant à
cet abandon de toute prudence qu’a procédé la Cour Suprême en 1973, un abandon partagé aujourd’hui par ses épigones comme Madame Speaker, de son « don de Dieu » et toute
la smala des progros-dingos réunis à Denver dont l’archevêque, Charles Chaput, et son auxiliaire, James D. Conley, viennent de signer un texte ravageur sur les stupidités homicides
de Nancy Pelosi. Je vais tâcher de traduire ce texte ce soir, mais je le mettrai sur le blogue du site de L’Homme Nouveau. Je vous en avertirai sitôt.
Daniel,
Tu as bien raison, je suis ton blog assidument!
Si les mots ne changent rien “a la chose”, j’en conviens évidemment, la maniere peut aider a ce que de telles informations atteignent le coeur d’un maximum de gens, cathos ou non…
Amitiés,
Jean