Presse Océan a consacré ce mardi 21 octobre une double page aux nombreuses affaires d’abus et de violences dans l’enseignement catholique nantais – le diocèse de Nantes a reconnu des abus dans une vingtaine d’établissements, et chaque jour des témoignages nouveaux arrivent au collectif des Victimes de saint Stanislas, qui a étendu son action à toutes les affaires d’abus et violences dans les établissements catholiques du diocèse.
Si le diocèse de Nantes a répondu favorablement aux demandes du collectif pour poser une plaque rappelant le calvaire subi par les élèves de saint Stanislas et à la débaptisation d’une salle portant le nom d’un des prêtres auteurs d’abus, le père Albert Lechat – citée ici en août 2020 dans un des articles de l’amicale des anciens élèves dont il a été un pilier, un long travail reste à faire pour aller au devant des victimes et faire éclater la vérité dans de nombreux établissements, à Nantes et ailleurs.
Presse Océan cite un des membres du collectif nantais : « la majorité des affaires ne sont pas sorties. Quatre ans après la CIASE, il y a encore un travail énorme« .

Les digues ont sauté dans six diocèses, mais jamais à l’initiative des autorités ecclésiastiques
Sur le forum catholique, un liseur résume l’état des lieux – il n’y a en effet pas qu’à Nantes que les collectifs de victimes ont réussi à faire s’émietter la chape de plomb :
« à la suite de Betharram de nombreuses affaires ont émergé dans les dioceses de Bayonne, Dax et Tarbes Lourdes
– un collectif représente toutes les victimes dans l’Oise (diocèse de Beauvais)
– à Quimper les collectifs de St Pierre du Relecq Kerhuon et ND du Kreisker/ Ste Ursule de St Pol de Léon représentent 130 victimes et sont à l’origine de la révélation de violences et d’abus dans plus de 10 établissements scolaires catholiques du diocèse de Quimper« .
Mais il est confondant de constater qu’à chaque fois, ce n’est jamais à l’initiative de l’Eglise ou des directions de l’enseignement catholique, qui devraient pourtant être dans le camp de la vérité, et que ce sont des laïcs, des collectifs de victimes ou la presse locale qui font éclater la vérité.
Comme le relève le collectif des Victimes de Saint-Stanislas, « à de rares exceptions près – notamment le diocèse de Nantes qui a communiqué spontanément lors de notre entrevue avec l’évêque et le directeur de l’enseignement catholique le 17 octobre dernier la liste des établissements pour lesquels ils avaient reçu des signalements, ce n’est que lorsqu’une affaire sort dans la presse ou que des victimes en parlent qu’un diocèse consent à communiquer.
L’effort de transparence voulu par la CIASE, quatre ans plus tard, n’est appliqué que grâce à la société civile et l’ensemble du peuple de Dieu, presque contre des (ir)responsables diocésains et religieux qui voudraient refermer le couvercle sur les victimes… et les indemnisations à payer.
Ce qu’ils ont du mal à comprendre, quatre ans après la CIASE, c’est que plus ils persistent dans le déni et le silence, plus ils entament la crédibilité de l’Eglise et de l’Enseignement catholique. En restant assis sur les poubelles, ils ne rendent service à personne, et surtout pas aux institutions qu’ils prétendent défendre ou représenter. L’effort de vérité qui a été commencé à Nantes doit être engagé partout, il en va de l’honneur de l’Eglise et du combat pour la vérité et la justice« .
