Il y avait du monde à la messe des parlementaires et responsables politiques célébrée hier à la basilique Sainte-Clotilde de Paris. On pouvait compter plus de 250 personnes: quelques ministres, un ancien Premier ministre en la personne de Michel Barnier, des députés et sénateurs Les Républicains (LR) ou même, en grand nombre, des députés du Rassemblement national (RN). Il y avait aussi des élus locaux parisiens et des collaborateurs parlementaires. C’est Loïc Hervé, Sénateur centristes de Haute-Savoie, qui a lu les intentions de prière juste avant la partie dite eucharistique. Concernant l’affluence de cette messe particulière, on semble renouer avec les présences significatives des années 1990, lorsque la démarche fut lancée à l’initiative du cardinal Jean-Marie Lustiger.
Des allusions à la crise politique actuelle
Cette messe était aussi célébrée pour l’installation du nouveau curé de la paroisse, le père Jacques Ollier, également recteur de la basilique et responsable du secrétariat pastoral d’études politiques (SPEP), le service diocésain chargé des relations entre le diocèse et le monde politique.
L’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich a fait référence aux textes lus à la messe, mais aussi à la situation actuelle, abordant la situation d’instabilité gouvernementale qui était en réalité dans tous les esprits. Voici la dernière partie de son homélie:
Nous sommes comme à des croisées successives de chemins : d’un côté le désir d’avancer et de faire progresser notre société tout entière, de l’autre côté une sorte de tétanisation qui empêche de choisir ; d’un côté le respect d’autrui et notamment de la parole de l’autre qui est l’honneur d’un parlement, de l’autre, les pensées mauvaises et les paroles qui blessent ; par ici, la conviction que l’écoute et le dialogue sont les premières marches vers un accord, et par là, la mauvaise foi jusqu’à l’insoutenable ; la primauté de l’intérêt individuel ou la recherche du bien commun, du bien le plus commun possible ; le jugement péremptoire ou la parole généreuse qui reconnaît la volonté bonne à l’œuvre chez le partenaire ou l’adversaire : « et même à la fin de chaque vérité, disait Pascal, il faut ajouter que l’on se souvient de la vérité opposée. »
Le pape François, dès sa première exhortation apostolique d’octobre 2013 sous le titre de La joie de l’Évangile, avait énoncé « quatre principes qui orientent le développement de la cohabitation sociale et la construction d’un peuple où les différences s’harmonisent dans un projet commun. Je le fais avec la conviction que leur application peut être un authentique chemin vers la paix dans chaque nation et dans le monde entier. »
Ce soir je voudrais retenir celui qui s’énonce ainsi : l’unité prévaut sur le conflit. Et le pape François commentait : le conflit fait partie de la vie sociale, c’est entendu ; mais on peut se laisser enfermer dans le conflit. Et ceci de deux manières : soit en le dédaignant et en s’en lavant les mains pour pouvoir continuer de s’occuper de son propre intérêt ; soit en s’y investissant tellement qu’on en oublie les objectifs de la vie sociale et qu’on « projette sur les institutions (ses) propres confusions et insatisfactions. (…) Mais il y a une troisième manière, la mieux adaptée, de se situer face à un conflit. C’est d’accepter de supporter le conflit, de le résoudre et de le transformer en un maillon d’un nouveau processus. Bienheureux les artisans de paix ! »
Ceci est plus facile à dire qu’à faire, je veux bien en convenir ; mais de le dire et de se rappeler aux véritables exigences de la vie sociale et de la conduite d’une nation permettent, je l’espère, de réorienter la prière, de réentendre la voix de Dieu qui appelle les peuples à se construire dans la paix et de ne pas désespérer de l’avenir qu’Il veut nous donner. Qu’Il nous soit en aide et que cette eucharistie où le Christ se donne à nous pour porter la profonde transformation du monde, nourrisse notre désir d’avancer sans découragement avec Lui.
S’il n’a pas été fait allusion à la fin de vie, le sujet est bien dans les préoccupations de l’équipe du SPEP. Mgr Matthieu Rougé, l’évêque de Nanterre, s’était exprimé hier devant les sénateurs du groupe des parlementaires chrétiens du Sénat.
On peut résumer cette homélie ainsi : parler pour ne rien dire.
Il est vrai que la plupart des parlementaires sont pour l’avortement, pour les mariages contre nature, pour l’euthanasie.
Mgr Ulrich rappelle-t-il ces vérités ? Rappelle -t-il que les partisans de l’avortement, des mariages contre nature et de l’euthnnaise prennent le chemin de la damnation ? Evidemment non.
C’est pourtant le premier devoir d’un évêque de faire passer avant tout le salut des âmes et de parler des fins dernières.
Rien de tout cela dans cette homélie creuse.