Les vitraux de l’église de Jonzac, en Charente-Maritime, font honneur à quelques saints locaux. Parmi eux, saint Anthème, martyrisé par les Maures qu’il tentait de convertir peu après la bataille de Poitiers (732).
Un site local retrace sa biographie, tirée de la monographie Jonzac, son église, son château : « St Anthême était un chapelain de Charles Martel. Une éminente vertu et une science sacrée peu commune lui avaient mérité l’estime et l’affection de ce grand homme qui l’avait attaché à sa personne. Aussi, lorsque fut décidée l’expédition contre les Sarrasins d’Espagne, Charles le prit dans son armée pour s’assurer à lui-même autant qu’à ses soldats le précieux concours de son ministère et le bienfait de ses exemples. On sait en effet que, sous la conduite d’Abdérame, les Sarrasins avaient envahi le midi de la France, pillant et détruisant tout sur leur passage.
Or, tous les Maures n’avaient pas trouvé la mort dans la bataille. Certains s’étaient établis en France, d’autres s’étaient enfuis, avaient été faits prisonniers ou étaient devenus esclaves. Les Chrétiens, voulant les chasser, leur menèrent la vie dure. Anthème vit d’une mauvais œil cette répression excessive : « ils devaient, au contraire, montrer aux disciples de Mahomet toute la beauté et la grandeur du christianisme ». Pour l’Evêque, une solution s’imposait : se faire missionnaire et convertir les infidèles. Avec quelques compagnons, il se mit en route pour la Saintonge.
N’écoutant donc que son zèle, il se mit en route pour la Saintonge, avec quelques compagnons fidèles, plein de confiance dans le succès de la mission qu’il s’imposait. Les débuts furent heureux et on le vit parcourir le pays, allant de cantonnement en cantonnement prêchant la divinité de Jésus-Christ et la sublimité de son Evangile. Partout il lui était fait bon ac- cueil et l’attention de ses auditeurs comme le respect dont on l’entourait lui firent croire au succès.
Ce n’était qu’un piège ! Ces perfides ennemis, le voyant sans défense, résolurent de le mettre à mort. Feignant un ardent désir de se convertir, ils l’attirent donc vers les rochers de Cordies. étaient cantonnés. Et voilà que tout à coup, pendant qu’il leur faisait entendre la parole de Dieu, ils l’entourent, lui et ses compagnons, se saisissent d’eux et leur tranchent la tête !. Ainsi. sur le rocher de Cordies, au cœur de la Saintonge, Anthême et ses compagnons cueillirent la palme du martyre !».
Anthème fut enterré sur le rocher de Cordies à 12 km de Jonzac et des miracles ne tardèrent pas à y avoir lieu, tant et si bien que Charlemagne en personne décida, en 779, de placer les restes d’Anthème dans l’église de Jonzac. Depuis, ces reliques auraient disparu – mais pas le vitrail qui lui rend hommage. Sa fête était célébrée le 3 décembre.