Cardinal électeur au dernier conclave, le cardinal William Goh aurait prononcé au cours d’une congrégation générale une allocution qui aurait été particulièrement remarquée. L’archevêque de Singapour vient par ailleurs de se prononcer en faveur de la messe traditionnelle dans le site Daily Compass. « Je crois qu’il n’y a aucune raison d’empêcher ceux qui préfèrent la messe tridentine. Ils ne commettent aucun péché. (…) Après tout, c’est la messe célébrée depuis des siècles. » Pour le cardinal Goh, « le pape Léon doit clarifier la doctrine ». Des propos qui permettent vraisemblablement de comprendre le choix du dernier conclave.
Voici un extrait de cet entretien:
À ce propos, vous savez que ces dernières années ont été difficiles pour ceux qui aiment la messe tridentine. Que deviendront-ils sous le nouveau pontificat ?
Personnellement, je crois qu’il n’y a aucune raison d’empêcher ceux qui préfèrent la messe tridentine. Ils ne commettent aucun péché. Bien sûr, l’unité de l’Église doit être préservée, mais nous avons déjà différents rites, comme le rite syro-malabar. Nous pouvons accepter différentes manières de célébrer l’Eucharistie, et je pense donc que nous ne devrions pas étouffer ceux qui préfèrent le rite tridentin. En fin de compte, ce qui compte n’est pas le rite ou la forme sous laquelle il est célébré, mais la rencontre profonde avec Dieu.
Quelle est votre expérience des communautés qui apprécient la liturgie ancienne dans votre diocèse ?
Personnellement, je ne célèbre pas la messe tridentine, mais je ne m’oppose pas à ceux qui le font. Dans mon pays, il y a un petit groupe d’environ 300 personnes, principalement de jeunes professionnels. Parfois, je leur demande : « Pourquoi préférez-vous cette célébration ? » Ils répondent qu’ils la trouvent plus réfléchie et contemplative, et qu’elle les rapproche de Dieu. Pourquoi devrais-je les en empêcher ? Bien sûr, s’ils rejettent les enseignements du Concile Vatican II, ce serait une autre histoire et ils devraient être sanctionnés. Mais ils ne le font pas, alors je ne pense pas que nous devrions les discriminer. Après tout, c’est la messe célébrée depuis des siècles, n’est-ce pas ?
(…).
C’est quoi « les enseignements du concile Vatican II » ? Le pape Benoît XVI nous a expliqué que ce concile n’avait produit aucun enseignement nouveau mais qu’il s’en était dégagé un « esprit du concile » souvent critiquable. Si je rejette ce mauvais esprit du concile, que certains nous présentent à tort comme un enseignement nouveau, dois-je être sanctionné ? Et si j’accuse ledit concile de m’induire en hérésie à cause de ses ambigüités latentes n’ai je pas raison par simple prudence de le rejeter ? La messe dite de Saint Pie V me rassure et me conforte dans ma Foi. N’est ce pas un devoir pour moi de m’y consacrer exclusivement ? Si je critique Vatican II, ou plutôt certaines formulations devenues par erreur doctrinales, n’est ce pas un moyen sûr de me garder de tout dérapage et partant de gagner si possible mon salut ? En tout cas, merci à ce cardinal Goh de Singapour de sa charité fraternelle. Puisse t-il nous obtenir de son nouveau patron la liberté du culte traditionnel.
Il faut dire cela aux évêques de la CEF qui veulent exterminer les traditionalistes.
Plein de bon sens, merci excellence !
Ce n’est pas une question de préférence c’est une question de Foi.
Ceux qui persécutent les fidèles catholiques et interdisent la Messe catholique traditionnelle sont des hérétiques et les ennemis du Christ et de son Église.
Je suis un peu confus de contredire une éminence, mais Vatican 2 n’ayant pas touché aux dogmes reconnaître ou pas le concile n’a aucun sens. Le concile a crée un rite qu’il a voulu adapté au monde actuel. C’était l’Aggiornamento. Ceci dans le but de faciliter la pratique catholique. Il semblerait que ce changement n’ai pas été du goût de tous et la persistance du rite ancien et son fort développement dès que l’on laisse les coudées franches aux fidèles irait plutôt en sens inverse. Cela rejoint la pensée de Jacques Ellul théoricien de la société technicienne qui dans ses ouvrages et en particulier l’empire du non sens démontre combien cette société moderne rejette le sacré la transcendance et le ridiculise. Plutôt que de vouloir s’adapter à la société technicienne, la contester me semble plus adapté.