Le 12 mai, le cardinal indien Koovakad, préfet du Dicastère pour le dialogue interreligieux, diffusait un message à l’occasion de la fête de Vesak. Quésaco ? C’est une fête pour les bouddhistes. Et selon le cardinal, il s’agit d’une
fête sacrée, qui commémore la naissance, l’illumination et la disparition du Bouddha
Le cardinal effectue cette salutation « dans l’esprit de Nostra Aetate », dont nous célébrons cette année le soixantième anniversaire. Il paraîtrait que depuis sa promulgation en 1965, Nostra Aetate a approfondi l’engagement des catholiques auprès des « adeptes d’autres traditions religieuses ». Les catholiques seraient donc des adepte d’une tradition religion religieuse parmi d’autres.
S’appuyant cette fois sur la lettre de Nostra Aetate, le cardinal affirme que « l’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint » dans les autres religions et « considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes » (Nostra Aetate, 2).
Le hic c’est que le bouddhisme est une philosophie et non une religion : pas de dieu, un ensemble de pratiques méditatives, de rituels (prières, offrandes), de pratiques éthiques, de théories psychologiques, philosophiques, cosmogoniques et cosmologiques…
Et le cardinal explique que « le chemin bouddhiste vers la libération [qui] implique de transcender l’ignorance, le désir et la souffrance par la perspicacité, la conduite éthique et la discipline mentale… » « …trouve une profonde résonance dans notre quête commune de la vérité et de la plénitude de la vie, et s’aligne sur les enseignements de nos traditions respectives. »
Le Bouddha a enseigné que « celui qui, exempt de convoitise, détaché de tout, connaissant les mots et leur explication, distinguant dans l’assemblage des syllabes celles qui précèdent de celles qui suivent, est arrivé à sa dernière incarnation, – celui-là, on l’appelle ‘le grand Savant, le grand Homme’ » (Dhammapada, Ch. 24, V. 352). Pour Jésus, la connaissance de la Vérité est libératrice : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » (Jean 8,32).
Dans ce relativisme pratique, le cardinal ajoute :
Nous restons pourtant convaincus de la capacité profonde des religions à offrir des réponses significatives aux « énigmes cachées de la condition humaine » (Nostra Aetate, 1).
Et le cardinal conclut par :
Nous vous souhaitons une sainte et fructueuse célébration du Vesak !
Seul Dieu est saint. Comment Vesak peut-il aussi l’être ?